UNE VIE, UN POÈTE

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HÉLÈNE DORION - poète québécoise

 


Que touchera-t-on, plus haut

quelle âme résonne

passé le bleu ?


Hélène Dorion


Hélène Dorion, née à Québec le 21 avril 1958.
Détentrice d’un baccalauréat en philosophie et une maîtrise en lettres ; elle publie ses premiers poèmes dans la Revue L’Estuaire.
Et son premier recueil,
L’intervalle prolongé suivi de La chute requise, aux Éditions du Noroît en 1983.
 
Elle avait trouvé son moyen d'expression, de communication, sa façon d'embrasser la vie, en restant un peu sur la corde raide, en état de veille, toujours dans les mots, les lieux et cela semble lui réussir car elle a publié plus d'une vingtaine de recueils et plusieurs livres d'artistes et sa poésie est traduite en plusieurs langues.


Poète du vertige : la trapéziste du verbe.
Poète du questionnement
avec  la dimension sensorielle qui mène à l’émotion.
Une  poésie d’une si rare qualité
que son approche exige  temps et méditation.
Sa poésie parle bien de nous  « des fragiles fondations de ce que nous sommes ». 
 

 Titres de quelques journaux : un portrait assez juste de cette grande poète.1


Sa poésie nous emmène sur des chemins de vie à la rencontre de ces instants de fragilité, de doute, de questionnement. Retenir son souffle s’impose quand le passage est étroit et la glace mince et fébrile.

J’ai découvert Hélène Dorion, tout à fait par hasard,
à travers la magie de l’écran, en rentrant du travail. Radio-Canada  diffusait « La Nuit de Poésie 1991 »2 et depuis sa poésie m’accompagne autant par  temps clair que dans la mêlée des vents contraires ou en zones de déluges ou encore en temps de sécheresse.

Cette contemplative de la nature respire l’odeur des saisons. Elle habite les lieux : prend le temps de poser son regard et se laisser éblouir par la lumière, le temps d’y apprivoiser son ombre  et laisser du temps au questionnement de prendre racine et retrouver le rythme de sa respiration sans essoufflement ni panique.
Une poète des lieux, du temps, de l’instant, une poète-philosophe que tous devraient découvrir et le monde ne s’en porterait que mieux. Ce mot de l'Éditeur pour son recueil " Un visage appuyé contre le monde " me donne raison : "
Entrer dans cette expérience, partager la joie et la désolation, écouter cette voix qui ne demande qu'à aimer, c'est accepter d'aller à la rencontre de soi comme de l'autre."

Rien ne  décrit mieux cette poète, son écriture, son rapport à la poésie que ces quelques mots tirés de son dernier livre :
Écrire
une plongée en apnée qui nous demande de continuer à respirer à l’intérieur de soi. 

Renaître
Table rase de ce que je sais de l'amour, de ce que je connais de moi-même. Tout reprendre, du début.

Retourner le sablier
Il n’y a rien devant, juste l’habitation de cette matière fluide qu’est la vie. Je retourne le sablier. Je laisse le feu qui brûle devenir feu de transformation. La ligne est mince, qui sépare l’impression du vide de celle du plein, car le rien peut aussi bien être la joie, la joie très simple d’être vivante.

(réf. L’Étreinte des vents, paru en France sous le titre " L’Âme rentre à la maison ", 2009 et 2010)

     
**

Son œuvre est si vaste et toujours en marche que je n’oserais vous énumérer tous ses livres mais disons que son écriture prend toutes les formes : Poésie (18 recueils) – Récit (2) – Essai – Album Jeunesse (1) – Livres d’artistes et catalogue d’artistes (19) – Ouvrages collectifs (20) – Traductions (en anglais, en serbe, en allemand, en russe, en catalan,  en macédonien, en espagnol, en italien (19) – Travaux Éditoriaux : Anthologie (3) Traductions (4) - Préface de livres (5) - Directions de Numéros de Revues (7)

Elle cumule les prix et les distinctions comme des bonbons, c’est que sa poésie fait saliver.
(Prix Alain-Grandbois, prix Aliénor, prix Wallonie-Bruxelles, prix du Festival de Roumanie), et elle continue d’être invitée à présenter son travail au Québec et au Canada, en Europe, en Amérique latine et aux États-Unis. Les traductions de ses ouvrages se multiplient, notamment en catalan, en serbe et en anglais. Days of sand connaît entre autres un accueil des plus favorables.

- Première Québécoise à se voir décerner le prix de l’Académie Mallarmé, remis pour l’ensemble de son
  œuvre, à l’occasion de la parution de Ravir: les lieux. Ce livre lui vaudra aussi le prix du Gouverneur
  général du Canada.
- Première Québécoise à recevoir un prix de la Société des Gens de Lettres de France,
  prix Charles-Vildrac pour son livre Le Hublot des heures
- Un colloque international sur son œuvre, à l’Université Paris-Nanterre, en collaboration avec l’UQAM,
  sous la direction de Jean-Michel Maulpoix et Évelyne Gagnon
- Prix de la revue Études françaises de l’Université de Montréal, pour L’Étreinte des vents.
- Nommée Officier de l’Ordre du Canada. (
la plus haute distinction civile remise au Canada).
- Elle reçoit, pour l’ensemble de son œuvre, le prix européen Léopold-Senghor 2011.

  (Prix européens francophones Poésie, Arts et Lettres)

- Élue membre de l’Académie des lettres du Québec et est nommée Chevalier de l’Ordre national du
  Québec. Elle est aussi invitée à se joindre au comité de direction de la « Rencontre québécoise
  internationale des écrivains »… et plus
-
est membre permanent du jury du Prix francophone de poésie Louise-Labé et du jury du Grand Prix 
  international de poésie de langue française Léopold-Senghor

***

Poètes des lieux, Hélène Dorion prépare  une sortie plein air de sa poésie pour le printemps prochain, comme si ses mots avaient besoin de respirer le vent, de venir à nous sans barrière.
En forêt d’Eastman

Malgré l’ampleur de son œuvre, Hélène Dorion ne semble nullement essoufflée, toujours disponible à ses lecteurs et fans, la rencontre de cette poète nous donne une lumière, une réconciliation avec la vie, un droit de vivre pleinement l’instant présent sous la pluie ou plein soleil. Sa poésie s’enracine même dans les sols les plus arides et laisse dans les alentours, une sorte d’odeur enivrante et calmante à la fois dans le quotidien de nos questionnements, nos doutes, nos rencontres et nos attentes.

Même les titres de ses recueils dans les vitrines, sur les étalages ou sur nos écrans, sont de petites collations réconfortantes comme l’odeur du bon pain au four.
Le hublot des heures est une invitation au voyage. Authentique. Mais pas question de voir « sur ces canaux dormir ces vaisseaux dont l'humeur est vagabonde », chantés par Baudelaire. Hélène Dorion est femme du XXIe siècle: elle prend l'avion et le train. Avec tous les plaisirs et les inconvénients: « Tu rouvres les yeux/et le carré rouge/apparaît sur l'écran/qui annonce le retard de ton vol. »
Mondes fragiles, choses frêles "Écrire c'est un mode de communion fondé sur la réflexion mais aussi sur l'imagination créatrice, sur l'expérience du langage, s'abandonner au langage pour tout à coup entrer dans nos failles."
Ravir: les lieux -
ses poèmes parlent de la manière qu’ont certains lieux de nous retenir au risque d’entraver notre liberté, et du mystère caché dans les visages qui se dérobent ou s’offrent à la rencontre.
Un visage appuyé contre le monde le rapport à l’autre et au réel.
Sous l’arche du temps, «rester en éveil devant tant de réalité: terre et ciel, vent, et cet invisible et si tangible lieu des possibles d’où l’on respire».
et plus...

Visiter son site : Hélène Dorion
une rencontre avec l’auteur, ses œuvres mais aussi une rencontre avec l’individu, la personne, l'être dans toute sa complexité et simplicité à la fois.
Un site d'une belle complicité et d'une rare générosité. Un site convivial où vous pouvez voir, entendre et même rêver. Un site où il fait bon flâner et respirer la poésie.


Hélène Dorion, donne aussi plusieurs entrevues accessibles sur sa page :
-
en audio sur Radio Spirale, La Godasse, Radio Montréal
- et quelques vidéos sur Radio-Canada où elle se livre et nous explique son rapport à la poésie,
  sa philosophie et un peu de sa vie avec une voix reposante et même thérapeutique.


Artiste-peintre, ses oeuvres sont exposés à l'hôpital régional de Saint-Jérôme - la Fondation de l'Art pour la guérison.


****

et voici des extraits de sa poésie
- ce long poème entendu lors de la "Nuit de poésie 1991"
2 et moi aussi... je ne sais pas encore... pourquoi il m'est resté collé à la peau.

je ne sais pas encore

Voyager dans l’étrangeté 
d’un paysage, d’une rue, d’un continent
ou celle d’un visage dessiné par l’amour

Je ne sais pas encore
 
où j’en suis avec les minutes qui basculent en moi
ni où tu en es
avec ces évènements souvent banals
qui font l’histoire
et ne la font pas

Je ne sais pas encore

m’appuyer sur le temps
qui décide de ce qui nous reste
au bout d’une allée
pour en éclairer une autre

Aurons-nous le temps d’aller très loin
de traverser les carrefours, les mers, les nuages
d’habiter ce monde qui va parmi nos pas
d’un infini secret à l’autre, pourrons-nous écouter
le remuement des corps à travers le sable ; 
aurons-nous le temps
de tout dire et d’arrêter d’être effrayés
par nos tendresses, nos chutes communes ;

pourrons-nous tout écrire
d’un passage du vent sur nos visages
ces murmures de l’univers, ces éclats d’immensité ;
aurons-nous le temps de trouver
un mètre carré de terre et d’y vivre
ce qui nous échappe

je ne sais pas encore.

(extrait  du long poème  " Je ne sais pas encore"
tiré du recueil, Un visage appuyé contre le monde,  dans Mondes fragiles, choses frêles)

***

et celui-ci...  de saison.

Neige légère, lente. Il n'est pas rare que le jour me laisse ainsi, éloignée des bruissements du monde, assez seule pour ne jamais cesser d'être seule. Une clarté se tient au fond de la nuit. Pierres, eaux, ciel, - une lumière est descendue, vouée à l'ombre, au silence.

(tiré du recueil- Un visage appuyé contre le monde-, aux Éditions Le Noroît)

***

Passé les dunes, la pente abrupte
mène vers la mer. La perspective se modifie
légèrement, les nuages et les galets
se fondent, le vent s’éparpille sur la peau
 
et si l’on porte à l’oreille un coquillage
on entend murmurer chaque souvenir
laissé là, enfoui sous les marées.
 
Alors le Derviche, avec l’écume, avec le sable
pénètre la mesure
– l’univers, le rien –

souffle comme il danse :
secoue les draps de l’âme.

(extraits de Ravir, les lieux sur le site Maulpoix & Cie )

***

Vient le jour où l’on quitte la gare.
Enfermé depuis toujours, on cesse soudain
de chercher des abris.
On lâche les amarres.
Tout s’allège et le ciel s’entrouvre.


Alors, plus nue de n’avoir jamais été nue
notre âme écoute pour la première fois
son silence intérieur


Hélène Dorion
poème extrait du recueil "sans bord, sans bout du monde"


*****
Vous la trouverez un peu partout sur le Web... et bien sûr sur Facebook
- Wikipedia
- Malpoix & Cie ( quelques poèmes à découvrir )
- la poésie c'est du bungee, un sport extrême.. (L'actualité)
-
La poésie, à quoi ça sert de nos jours? À comprendre le monde, répond l’auteure.
- Hélène Dorion se raconte (Conférence à la Grande Bibliothèque MP3)
- On entre dans sa poésie comme dans un temple sans murs, à ciel ouvert. (Voir)
- Hélène Dorion et les chemins de l'Écriture (Contact)
- Chez l'Hexagone
-
CRG, Hélène Dorion – L’étreinte des vents
- La Presse,
reçoit le prix Senghor de poésie
- L'île,
une série d’enregistrements audio de poésie et musique
- Terre de Femmes : Par tant de visages, j'entre...
- Poezibao,
la poésie est en effet travail du sens, par la traversée de l'ombre, de l'obscurité.
- Sisyphe. org - Hélène Dorion reçoit le prix Mallarmé
- Poésie du monde- "Vient le jour où la vie ressemble enfin à la vie."
- Académie des Lettres du Québec, est aussi l’auteure de livres d’artistes
- Association des Auteurs des Laurentides
- poème illustré, des barques à la surface de l'eau
et plus...
Audio
- Pour ne pas oublier la beauté du monde (Radio-Canada-Audio)
et lecture de ses poèmes sur Lyrikline, vous n'oublierez pas le timbre de sa voix... riche, posé, calme, et même relaxant.




  1.Titre de journaux
 
- Poète du vertige, trapéziste du verbe dans L’Actualité
- Poète du questionnement avec  la dimension sensorielle qui mène à l’émotion dans Lettres Québécoises.
- Dorion, un cadeau formidable
d’une si rare qualité que son approche exige temps et méditation » en parlant de la sortie de Mondes fragiles, choses frêles (poèmes 1983-2000) dans Le Devoir
(Je ne peux que sourire en découvrant cet article dans Le Devoir et être entièrement d’accord avec le journaliste car à défaut de recevoir la visite de la poète, ce livre m’a été offert en cadeau lors de sa sortie, oui un cadeau formidable !  ;-)


   2.
Vingt poètes disent leurs textes devant 3 000 spectateurs et les caméras. Un événement qui a lieu au début de chaque décennie… DVD disponible sur Audio-visuel UQAM.



 Hélène Dorion
présentée par Gertrude Millaire

 
Francopolis février 2012
 

Créé le 1er mars 2002

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