Achtung Baby

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Auteur Message   SoftMachine Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 16h40:    APP’ROCHEZ, APP’ROCHEZ ! M’sieurs’dames approchez ! J’ai parcouru le monde, m’sieurs’dames ! Et savez-vous pourquoi ? Pour vous en rapporter les plus merveilleuses des merveilles ! Allons approchez ! Il n’y en aura pas pour tout le monde ! Prenez mes mains, madame, sentez cette chaleur … Ne sont-ce pas là des mains qui donnent ? APP’ROCHEZ, APP’ROCHEZ ! Aaaah oui j’ai parcouru le monde ! Et je vous en ai rapporté tous les trésors… VOYEZ, VOYEZ M’SIEURS’DAMES ! VOYEZ MON ETAL ! Voyez ces pierres qui proviennent du nid d’un griffon et qui, mises sous la langue, donnent le don de prophétie, ce qui est admirable et surprenant .. Et ces autres, qui portées sur soi rendent l’esprit propre aux sciences et font deviner toute sorte d’énigmes ! Et ces herbes parfumées qui croissent sous la mer et qui, mêlées au sang de l’albatros, guérissent du mal caduc, de la mélancolie et de la flatulence ! Mais tout cela, m’sieurs’dames, tout cela n’est rien ! Car si j’ai parcouru mille pays dont quelques-uns figurent sur les cartes de ce monde, si j’ai bravé les déserts inexorables de contrées que Dieu a faites avec la terre qui lui restait entre les doigts, si j’ai franchi des montagnes que l’on ne franchit pas, alors même que l’on me disait que seuls les anges et les morts pouvaient aller plus loin …., si j’ai fait tout cela m’sieurs’dames, c’est pour trouver la source de toute poésie. LA SOURCE DE TOUTE POESIE, M’SIEURS’DAMES ! Pour la trouver j’ai remonté des fleuves aux rives confuses, j’ai rampé dans le ventre de la Terre, et j’ai posé ma joue sur le sexe des femmes. Je suis allé de l’autre côté du monde, des landes hirsutes du Páramo aux forêts crépues de Casamance. Et je l’ai trouvée. JE L’AI TROUVEE ! ALORS APPROCHEZ VOUS TOUS ! Approchez …., approchez …. Approchez, vous qui vous taisez, hommes anéantis, je vous le jure je connais le don des muses et ma parole contiendra votre souffrance.. Vous, buveurs de perles sombres affalés au comptoir des vertiges… Vous, poètes aux ailes closes, qui sirotez vos gnôles avec des mines de buveurs d’absinthe.. Ô vous, je vous aime pourtant. Vous qui peinez à dire. Vous qui voudriez crier plus fort que votre gorge exténuée ne le peut.. , plus fort que votre corps même ne le peut. Enfin vous qui peinez à dire combien votre besoin de consolation et de chaleur et d’amour vous consume jusqu’au tréfonds. Approchez, vous qui vous taisez … CAR LA VOICI, M’SIEURS’DAMES, L’EAU D’HIPPOCRENE ! LA VOICI L’EAU PURE DE LA PLUS PURE POEZIQUE ! ET TOUT DOIT DISPARAITRE ! APPROCHEZ, APPROCHEZ ! IL N’Y EN AURA PAS POUR TOUT LE MONDE ET AUJOURD’HUI EST UN JOUR EX-CEP-TION-NEL M’SIEURS’DAMES ! Car ce n’est pas un flacon .., ce n’est pas deux flacons .., ce n’est pas trois flacons d’eau d’Hippocrène que je vous offre pour le modique prix d’un seul ! Non m’sieurs’dames ! Car aujourd’hui TOUT doit disparaître et la maison ne recule devant aucun artifice ! Allons approchez ! Elle est belle, ma poézique, elle est belle ! « Ô Bharatide, chaque fois que le désordre se lève … » Voyez m’sieurs’dames ?! J’en bois une gorgée et je tisse les mots avec la science de l’orbitèle … L’art du Xiao Ya, Euripide, Anacréon, Ossian … « Poète, où vas-tu à travers ces déserts de neige ? » .. Aaahhh .. « Ô Ménandre, et toi, vie humaine, lequel de vous deux a copié l'autre ? » Oui madame, parfaitement, la poézique anoblit les cœurs ! Je vois que madame est férue.. ! Haha, « ennoblit » ? Non, tout de même … Allons ! Approchez et voyez ce que je vous offre pour le prix d’un seul flacon de pure poézique. Car tout doit disparaître, m’sieurs’dames ! Et bien je vous offre non pas un, non pas deux, mais trois flacons de pure poézique pour le prix d’un ! ET ? Et en cadeau ex-cep-tionnel une magnifique affiche représentant les astres errants d’Alfraganus, PLUS une panoplie complète de poète ! Oui m’sieurs’dames’ vous m’avez bien entendu ! Avec ces trois flacons de pure poézique vous emporterez cette magnifique panoplie comprenant un postiche au front ceint d’ouragans, le manteau d’Hanshan cousu des fleurs de la vacuité, et un nez rouge en plastique véritable ! CAR TOUT DOIT DISPARAITRE M’SIEURS’DAMES ! Tout doit disparaître ! …………………………….. Tout doit disparaître. …………………………….. Tout doit disparaître …   Hélène Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 16h57:    à perfectionner un peu mais plutôt bien vu . pas vraiment reconnu l'auteur ; mais ça viendra .   SoftMachine Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 17h15:    Merci Hélène, d'avoir pris le temps de ce commentaire. Texte à travailler, bien sûr.., mais j'ai la flemme. Merci encore.   Pant Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 17h23:    tout ce qu'on étale doit disparaitre Tutti comme les mots sur la toile à déchirer en lambeaux de chair, poétiques, calenderistiques, au plus fort du bruit des chars, et le vent qui s'engouffre en frappant les murs de nos mots sur toile, patches étrangers aux secrets sur des briques mystères ou misères. et Par ici Carl J. et Anatoly T. approchez, et lisez, elisez les mots même s'ils ont baigné dans le sang, s'ils portent des os en perce comme on voit ici le vin en tonneau, percez le vent, le temps, les mots, les odes des maux, percez, et voilez vous, et voiliers les, à prendre en haute mer : Les éclairs, et le vent sur tes lèvres, les éclairs, et le temps sur nos bouches, les éclairs et le sort qui nous touche. Et enfin l'ivresse un soir de tempête, vodka, vodka, et les éclairs sur le verre qui éclate dans la cheminée pleine de flammes rouges.----Anatoly Tchervendko- Comme en plus, s'ouvre l'autorité du corps, et là sur l'ensemble, en enfer, l'enfermement solidaire des nos atouts indélébiles. Comme en plus, sur la route les chars en quinconce, lâchaient les coups comme des bombes sur nos têtes nues solidaires. Comme en plus, sur les ondes, radio liberté se met à crier, et nos morts ensuite se lèvent pour la danse macabre. Lourdeur, et la crinière du vent, et les maures, et les chiens, désormais. Et légèreté, crinière du vide, panthère, et soulignant le canal, l'eau qui y parvient lèche nos échines, démerol, démerol, applique le suif et la solitude comme ombre sur tes joues. Comme harmonie y a que ça à fuir, y a que le temps qui paresse, la violence les armes aux abois sur l'acier la lampe et les doigts, brisés comme l'os, comme la hampe, comme la hanche, et le vent du hautbois qui se ne fait plus, qui fuit, qui fuit, comme ta vie qui s'écoule, qui s'écoule[...] "Et la tristesse ma chair/ aube caressante/ fumées sur Prague/les chants, les mots de Liberté/ les envies, l'amour/ et la fin sous les chars/ la fin mais jamais la fin." Anatoly Tchervenko   Hélène à tous les 2 Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 18h24:    houlà le beau duo !! j'espère vous retrouver main dans la main ! un plaisir cette passion. Pant tu es assuré . je parie que tu as déjà traité un peu ce sujet. et je t'attends soft machine à ton prochain jour de courage   SoftMachine Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 19h10:    Pant, ces textes de Karl Jusek et Tchervenko .., pourquoi ? Merci en tous cas, car ils sont très beaux.   SoftMachine Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 19h13:    Bonsoir Pant. Ces textes de Karl Jusek et de Tchervenko..., pourquoi ? En tous cas merci, car ils sont très beaux.   Pant Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 20h07:    m'a semblé que Carl et Anatoly s'imposait sur achtung baby, m'enfin it's only a personal judgement. Et oui , Carl et Anatoly c'est du top de top j'ai de la chance ils postent chez moi sur mon site   jml Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 20h29:    c'est quoi ton site ?   Pant Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 20h37:    http://pant.savarts.com, section Hors'Pant   jml Envoyé vendredi 21 octobre 2005 - 04h31:    très intéressant ton site Pant. merci.