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aar
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 20h58: | |
être indien maya dans une revue d'histoire, c'est chouette on vit au grand air, on bâtit des pyramides et des légendes les femmes rêvent de nous...¨ être indien aujourd'hui n'est pas aussi facile surtout quand on est indien né indien ............. Poème de moi enfant sous cette peau il y a la peau douce d’un enfant qui dort à peine qui porte sur le dos qui marche jusque dans ses rêves: ses pieds sont deux fruits sans écorce sa charge est un volcan son chemin est de pierres. et cet enfant depuis des années se lève à la première lueur du jour et sort derrière sa mère. le village reste en contrebas ses ruelles comme des serpents ses maisons comme des poules son église longue et blanche comme un lapin dans l’herbe. là-haut, il y a sa propriété privée son morceau de volcan ses goyaves gorgées de miel et de moineaux ses papayes suspendues comme des ruches sa terre à moitié stérile comme une mère approchant la ménopause. l’enfant est un guerrier il porte sur ses mains une fronde et une machete pour vaincre la nature et chasser les animaux de la forêt l’enfant est un poète il porte sur sa langue des centaines de mots pour donner un nom aux choses: au pin ; pin au chêne vert ; chêne vert au ravin ; caisse de balafon aux oiseaux ; avions aux insectes ; dindon, vachette etc… l’enfant est un esclave il porte sur le front la trace du mecapal (*) comme le bétail est marqué. quand il grimpe le volcan, il est fourmi cachée dans le bleu et le vert en contrebas du village il y a la vallée large est plate comme un lac et au milieu, la ville blanche comme un bateau avec ses rues droites ses églises hautes ses cloches qui secouent le verre du ciel quand elles sonnent son parfum de violette dans un vieux livre sa bouche édentée de patronne. l’enfant ne la voit pas il monte il sue, il court derrière l’ombre de sa mère. l’enfant et la mère arrivent à leur morceau de terre l’enfant et la mère le fertilisent de sueur et d’espérance il monte aux arbres se déplace sur les branches comme un écureuil coupe les fruits elle ramasse. plus tard, ils descendront ensemble, laissant le volcan dans le dos à pas lent, comme des bêtes de bât elle, courbée sous le poids de la corbeille lui, sous le poids du sac. demain ils quitteront à nouveau le village mais pour aller à la ville à pieds ployés sous la charge tranpirant comme des bêtes en continuant de transpirer au marché, le soleil sur la tête en tranpirant ils rentreront au village parfois il n’y ira pas au marché il attendra sa mère dans un coin de rue il viendra à sa rencontre en sautillant comme un ballon heureux. ceci est une partie de l’histoire de l’enfant qui un jour cessera il ne sera plus ni enfant ni paysan il respirera profondément comme quand il descendait la charge à la maison et se releva digne comme un arbre. pourtant malgré le temps et l’apprentissage d’un métier au dedans de lui-même au plus profond cet enfant l’accompagne toujours. Juan Luis de Leon * mecapal , bandeau au front qui sert à porter les charges
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aar
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 21h13: | |
Jose Luis de Leon Diaz était un indien maya. Un qui a eu de la chance, il a pu étudier et devenir instituteur. Il a écrit quelques nouvelles et romans et aussi quelques poèmes. Il n'avait qu'un défaut. Il voulait aider les pauvres de son pays. Il est arrêté en 1984, à l'âge de 42 ans, et depuis on n'a jamais su de lui... Jusqu'en 1999, où on a retrouvé sa trace... dans les archives de la police ... \image[luis de leon} j'ai feuilleté environ 50 pages de ces archives. Dans trois ou 4 cas, le détenu a été libéré(e). c'est écrit au crayon, en dessous. Dans tous les autres cas, la marque au crayon indique le chiffre 300, toujours le même, qui est probablement le code pour dire qu'on a envoyé le détenu chez Jésus. (je vous rappelle qu'on estime à plusieurs centaines de milliers les gens tués dans les années 80 au Guatemala)
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aar
| Envoyé vendredi 12 mars 2004 - 21h16: | |
évidemment comm d'habitude les images ici ca marche pas
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