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mary
| Envoyé mercredi 07 avril 2004 - 11h49: | |
Voyage dans la nuit J’ai marché seul longtemps dans la nuit. Où est le phare qui tourne et donne loin ? Je suis plus aventurier que les arbres Qui vont à grand pas dans les savanes A petit pas dans las bois. J’ai quitté tôt la bordure du jour Et j’ai pris le soleil couchant Pour ma première borne de ma route ; Je n’ai pas vu l’étoile qui guide Le berger de la nuit J’ai plongé dans le temps pour retrouver Mes ailes perdues au fond des âges ; En oiseau diurne amoureux de ténèbres, J’ai parcouru le terrain vague de la nuit. Je suis presque un vampire, Je ne demande plus que les antennes. La vie est parfois plus obscure que le fond ……de ma gorge, Et je vais par tous monts et vaux de la nuit (…)
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Ln
| Envoyé jeudi 08 avril 2004 - 11h32: | |
Merci Mary pour tous ces voyages autour du monde en poésie. amitiés Hélène |
   
Cécile
| Envoyé mercredi 16 juin 2004 - 20h25: | |
LA REVOLTE GRONDE Nous avons rompu avec le soleil : Au point du jour seuls les oiseaux s’en vont Vers les collines accueillir ses rayons. Que se passe-t-il ? Quelles voix étranges Craquellent le silence aux quatre coins de la ville ? Quelle race oubliée dans les décombres du siècle Surgit des masures où la misère traîne L’herbe comme un chien jusqu’aux pas des portes ? A-t-on vu jamais (hors saison) le ciel Se joindre à la terre ? Voici que les nuages descendent du Mont-Soleil Pour fleurir une foule qui hisse au bout des lèvres Des cris aigus comme des couteaux de jet. La ville regarde à travers un masque blème La marche des Cavernicoles. La peur gagne : Même le temps s’effarouche dans le clocher ; On l’entend s’enfuir, sonnant aux pieds Ses anneaux de bronze. La révolte monte la Révolte gronde. J.-B. Tati-Loutard, dans Anthologie Négro-Africaine présentée par Lilyan Kesteloot, éditions Nouvelle édition, page 426. J.-B. Tati-Loutard est né au Congo-Brazza en 1939. Il est professeur de lettres dans son pays. Ce poète inaugure une voie nouvelle qui semble ne pas devoir grand-chose à la génération précédente, et même pas à Tchicaya ou Maunick, déjà mondialement connus. Des poèmes assez courts, très enracinés dans la terre, la nature congolaise ; un lyrisme discret qui contraste avec la verve débridée de Tchicaya ; une très grande sensibilité qui corrige souvent une tendance à l’intellectualisme, voire l’abstraction. Est-ce affaire de tempérament, ou de prudence politique ? Il est difficile d’être poète sous un régime qui connaît des hauts et des bas. L’intellectuel est nécessairement suspect, on craint son jugement, on le tient à l’œil. Par ailleurs il est excellent prosateur et ses nouvelles prouvent qu’il a bien deux cordes à son arc musical. Un page consacrée aux contes http://www.france-mail-forum.de/dos/dos2/dos2louta .htm
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