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mary
| Envoyé samedi 10 avril 2004 - 09h06: | |
Monsieur Cogito et l'imagination 1 Monsieur Cogito n'a jamais fait confiance aux tournant de l'imagination. Un piano à queue au sommet des Alpes jouait les faux concerts. Jamais il n'avait d'estime pour les labyrinthes, le sphinx le repoussait, il habitait une maison sans caves, sans les miroirs ni la dialectique. La jungle des paysages tordus n'était pas sa patrie. Il s'envolait rarement sur les ailes des métaphores, après il retombait comme Icare dans les bras de la Grande Mère. Il adorait la tautologie, la transcription idem per idem : que l'oiseau est un oiseau l'esclavage un esclavage le couteau un couteau la mort une mort Il aimait un horizon plat, la ligne droite, la gravitation terrestre. 2 Monsieur Cogito va faire partie d'espèces minoritaires. Indifféremment glissera sur lui le regard des futurs chercheurs des mots. Il utilisait l'imagination dans un autre but. Il voulait faire d'elle l'outil de compensation souhaitait comprendre jusqu'au bout - la nuit de Pascal - la nature des diamants - la mélancolie des prophètes - la colère d'Achille - la folie des génocides - les rêves de Marie Stuart - la peur de Neandertal - la désespoir des derniers Aztèques - la longue agonie de Nietzsche - la joie des peintres de Lascaux - la croissance et le déclin d'un chêne - l'épanouissement et la tombé de Rome, voulait savoir faire revivre les morts, respecter les traités. L'imagination de Monsieur Cogito a un mouvement pendulaire ; elle passe précisément de la souffrance à une autre souffrance. Il n'y a pas de place pour les artificiels feux de poésie. Il voudrait rester fidèle à une incertaine clarté.
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fourmi
| Envoyé samedi 10 avril 2004 - 10h13: | |
Mary j'adore ce poème. J'ai commencé par sourire par association d’idées car nous avons un pianiste annecien qui a promené son piano sur le lac , a joué dans une piscine , et d'ailleurs tout dernièrement a beaucoup fait parler de lui car il a précipité un piano ( un vieux rassurons nous !! ) depuis un hélicoptère dans le lac du Mercantour . Son désir était de jouer suspendu à un dirigeable je veux parler de François René Duchable , dont l'attitude me parait très risible malgré son talent surtout fait d'une technique parfaite et de peu d'émotion Il est vrai qu’il n’est devenu pianiste qu’à cause de la dictature de madame sa mère ! Il préfère le vélo. Mais retournons au poème : "L'imagination de Monsieur Cogito a un mouvement pendulaire ; elle passe précisément de la souffrance à une autre souffrance. " je suis éberluée par la vérité de ce passage . comme j'aime les auteurs qui disent qce que je savais sans savoir que je le savais (;-)) j'aime aussi : "Il s'envolait rarement sur les ailes des métaphores, après il retombait comme Icare dans les bras de la Grande Mère." parce que de s'envoler sans trop de danger n'est possible que connaissant et acceptant ce risque j'aimerais lire d'autres textes de cet auteur . amitiés Hélène
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Leezie
| Envoyé samedi 10 avril 2004 - 11h59: | |
hmmm pas d'accord sur le peu d'émotion (retenue, simplement, à mon avis) de Duchable, je l'ai toujours adoré, avec Zimerman (oui, l'autre :-))) ) mais alors depuis qu'il a précipité son piano dans le lac, c'est l'amour fou
pour écouter un extrait de sa version d'une polonaise
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LN
| Envoyé samedi 10 avril 2004 - 16h45: | |
ah !! Leezie voilà une belle preuve que l'art est très subjectif. et cela me donne envie de dire que nos auteurs refusés ne doivent jamais se décourager et envoyer leurs textes à d'autres sites ou revues . et même tenter leur chance à nouveau quelque temps plus tard . il est vrai que je connais Duchable de visu et entendu . Je le ressens sans doute différemment Hélène P.S pur le piano dans le lac il s'est beaucoup fait moquer de lui . il y a des traces sur des sites. c'est très sérieux il adore le vélo !!! bien plus que le piano il le dit lui-même . avec un sourire.
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Leezie
| Envoyé samedi 10 avril 2004 - 20h32: | |
si tu veux (encore) mon avis, Hélène, ce n'est pas le piano qu'il n'aime pas, c'est le milieu débile et destructeur dans lequel on force la plupart des fauves/musiciens de scène à survivre et il faudrait quand même se rappeler que depuis qu'il l'a envoyé paître bien franchement, ce milieu, il donne à pleines mains tout ce qu'il peut donner, en concerts gratuits dans des lieux où l'on n'a pas l'habitude d'entendre de si grands artistes (hôpitaux par exemple) faut pas pousser, quand même .... quant aux auteurs refusés de Francopolis, s'ils n'ont à leur palmarès que le millième du début du commencement de l'immense expérience, du talent et de l'émotion (j'insiste) de François René Duchable, eh bien pas de problèmes, ils sont parés, ils n'ont pas besoin de nous...
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Hélène
| Envoyé samedi 10 avril 2004 - 22h34: | |
je suis d'accord mais j'ai envie de dire quand même : Heureusement que tout le monde a des goûts différents , des nuances dans les choix. le monde serait si monotone , sinon!! et puis de cette façon ça multiplie les chances. et ce que j'aime en toi c'est ta passion car même si je n'ai pas toujours les mêmes choix je te ressemble c'est bien les miroirs avec un gros clin d'oeil
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