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Cécile
Envoyé jeudi 24 juin 2004 - 22h59:   

YANG WANLI

Un petit bassin

Sans bruit l’œil de la source
distille un filet d’eau
L’arbre mire son ombre
épris de l’onde claire.

Qu’un petit nénuphar
montre sa corne fine
Sitôt la libellule
en occupe la cime.

Yang Wanli dans Jeux de Montagne et d'eaux, éditions encre marine, quatrains et huitains de Chine, traduits par Jean-Pierre Diény, page 171

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Ln
Envoyé vendredi 25 juin 2004 - 23h48:   

j'aime décidément la poésie asiatique ; merci cécile
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Cécile
Envoyé mardi 09 novembre 2004 - 23h33:   

AUTOMNE

Herbes tendres
Nimbées de brumes.
Humide sommet. Au pied
Du mont, un chemin de boue.
Dans le bois de bouleaux :
Mes pas.

Le paysage au loin se fond dans la fumée ;
Mon corps aussi s’enveloppe de souffle froid.

Tout, dans le silence, semble attendre
Un dénouement. Je sens
Que la nature est, plus que moi, grave.

La montagne recèle
Une mélodie, la tienne.
Ta mélodie est dans le vent.
Ah, sons de flûte évanouis comme un songe…

Voilà que résonnent des pas de chèvres
Assourdis par l’air du soir
Qui, ainsi qu’un berger, les emmène.

Ecoute voltiger ces plumes
Tombées des premières étoiles.
Se taisent alors les grillons
Avant leur chant nocturne.
Près du puits, un vieillard
Remplit son seau de clair de lune.

Un moine assis sur le coussin
S’abîme dans l’ombre
Pareil à un frais champignon qui se rétracte

Et les maisons clairsemées
- pions abandonnés sur un échiquier ;
Et les hommes, les bêtes sous le toit de chaume.
Et la nuit
se repose-t-elle aussi ?
Plus aucune voix.
Muette mélodie…

T’ang Ch’I, dans Entre source et nuage, Voix de poètes dans la Chine d’hier et d’aujourd’hui, présentée par François Cheng, éditions Albin Michel, page 199

T’ang Ch’I est un poète né en 1920. La plupart de ses poèmes sont écrits dans les années 40.
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lafourmi
Envoyé lundi 20 décembre 2004 - 13h56:   

Un site àsur la littérature chinoise à découvrir
voici deux poèmes qui en sont extraits


Li Ying

Li Ying, 74 ans, est vice-président de la Fédération nationale des écrivains et des artistes de Chine. Il a publié une vingtaine de recueils de poèmes dont " La vie est comme une feuille d'arbre " et " Le sourire du printemps ".

La bougie

Une bougie flamboie devant le corps du défunt
Dans la salle qui souffre, elle éclaire
Le parcours d'un homme vers l'éternité.
Elle entend chants et musique funèbres sans couleurs
Je ne saurais comment la consoler
Comme un des langages en pleurs
Elle brûle dans cette nuit longue, si longue…

Une bougie brille dans un banquet de noces
Comme une fleur qui éclôt dans le bonheur
Fière, elle se tient au plus près du coeur
Elle apporte de la douceur à tous ceux qui la regardent
Son auréole se veut chatoyante comme un palais
Comme un voeu traditionnel
Elle brûle dans cette nuit courte, si courte…

Qu'elle pleure ou se réjouisse
Qu'elle verse des larmes ou du miel
C'est de son coeur qu'ils coulent
C'est la pureté des sentiments
Elle connaît le mieux leur recul
Le bonheur et le malheur se partagent la vie
Les Chinois n'ont pas de fête pour les sots
La bougie est un véritable poème

Pékin, février 1994



Tu An


Né en 1923 à Changzhou, Jiangsu, Tu An a été rédacteur en chef aux Editions de la Littérature du Peuple. Il a écrit et traduit plusieurs recueils de poèmes publiés.

L'hibiscus

Un hibiscus à fleurs blanches se tient là, silencieux,
Je le contemple chaque fois que je passe devant lui.
L'air digne, réservé, il reste muet, adossé au mur de pierre,
Et par derrière le dos, m'adresse un parfum léger.

Cette fois, je passe encore devant lui,
Je vois que ses rameaux penchent légèrement;
Il a son port habituel où je perçois un soupçon de chagrin.
Longuement je le regarde, jusqu'à ce que je le gêne.

Je l'examine: Pourquoi me paraît-il d'humeur anormale?
Une araignée à fleurs y file sa toile!
Le reliant à un gainier luxuriant et arrogant.

Je n'hésite pas un instant à briser cette toile
De nouveau, mon hibiscus se tient droit et digne.
Un peu timide à mon adieu, il exhale un parfum grisant.



http://www.chineseliterature.com.cn/contemporaryliterature/sanshi/sanshi1.htm
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ali
Envoyé lundi 20 décembre 2004 - 18h37:   

Voici un autre poète du même site Fourmi..un beau poème que j'ai lu déjà qlque part..bizzz

Shu Ting


Née en 1952 à Quanzhou, Fujian, Shu Ting est membre de l'Association nationale des écrivains de Chine. Elle a publié quatre recueils de poèmes et un recueil de textes en prose.

Le pic de la déesse

Parmi ceux qui agitent leur mouchoir en signe d'adieu
Laquelle retire rapidement la main
Pour s'en couvrir les yeux?
Quand les voyageurs se dispersent
Laquelle se tient longuement à la poupe
La jupe flottant comme un nuage bouillonnant?
Les flots
Mugissent...
Murmurent...

De beaux rêves laissent de beaux chagrins
En ce bas monde comme dans le ciel
C'est une loi perpétuelle, mais le coeur
Se métamorphose-t-il vraiment en pierre
Pour attendre les messagers du ciel et
Laisser passer tant de lunes humaines?

Le long des pics qui dominent la rivière Bleue
Le courant de chrysanthèmes d'or et de graines de troène
Engendre une nouvelle trahison
Mieux vaut pleurer une nuit sur l'épaule de l'amant
Que de s'exposer mille ans, sur le pic

Juin 1981, sur le Yangtsé

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Cécile
Envoyé mardi 21 décembre 2004 - 23h15:   

TCHEOU TSIN

Air : la verdure du saule.
LA FLEUR DE SAULE


Une fleur entr'aperçue dans la brume ;

Un flocon de neige parti au vent ;

Une vapeur de nuée après la pluie :

Images de la fleur de saule

Bien qu'indifférente elle-même,

Elle vient parer la lentille d'eau

D'un bel or jaune,

Si cher à notre coeur abusé.



Sur les bords du lac de l'Ouest,

Comme à l'Est de Hang Tcheou,

Où le long de la route du Midi,

Sont plantés de nombreux saules.



Quel est le Maître qui a décidé

D'envoyer leurs fleurs chaque année

Suivre le printemps dans sa fuite ?



Insensible printemps,

Infidèle Ami,

Infortunée Beauté.


TCHEOU TSIN

http://www.txtnet.com/ote/poes0007.htm

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JeanLouis
Envoyé mercredi 26 janvier 2005 - 11h43:   

Merci, j'aime, et encore et encore ;

l'esprit extreme-oriental synthetise et apporte ces vastes raccourcis qui m'enchantent. Il me semble qu'une part cachee de nous resonne favorablement, car c'est de beaute qu'il est question. Beaute simple, nature, immuable et toujours changeante ... Poesie de la nature, nature de la poesie.
La pratique des haikus et autres formes derivees de la poesie extreme-orientale apporte une comprehension plus fine et, la plupart du temps, l'envie de toucher un peu ce domaine, ce fut mon cas en ce qui concerne les haikus, tankas, etc.

Merci encore, c'est sympa de partager cet emerveillement. Cordialites, J-Louis

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