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Cécile
Envoyé mardi 20 juillet 2004 - 23h40:   

Bonsoir à tous,

La traduction est à mon avis un art difficile. Un même poème pourra être perçu différemment selon le traducteur. Voici un exemple avec ce poème de Céar Vallejo, poète péruvien (1892-1938)

PIEDRA NEGRA SOBRE UNA PIEDRA BLANCA

Me moriré en París con aguacero,
un día del cual tengo ya el recuerdo.
Me moriré en París -y no me corro-
tal vez un jueves, como es hoy, de otoño.

Jueves será, porque hoy, jueves, que proso
estos versos, los húmeros me he puesto
a la mala y, jamás como hoy, me he vuelto,
con todo mi camino, a verme solo.

César Vallejo ha muerto, le pegaban
todos sin que él les haga nada;
le daban duro con un palo y duro

también con una soga; son testigos
los días jueves y los huesos húmeros,
la soledad, la lluvia, los caminos...

poésies complète de Vallejo traduites par Gérard de Cortanze ! Voici sa traduction pour ce poème

PIERRE NOIRE SUR PIERRE BLANCHE

Je mourrai à Paris, un jour d'averse,
un jour dont j'ai déjà le souvenir.
Je mourrai à Paris - je n'en ai pas honte -
peut-être un jeudi d'automne, comme aujourd'hui.

Un jeudi, oui; car aujourd'hui, jeudi, où j'aligne
ces vers, tant bien que mal j'ai endossé mes humérus,
et jamais comme aujourd'hui, je n'ai essayé,
après tout mon chemin, de me voir seul.

César Vallejo est mort, tous les frappaient
tous sans qu'il ne leur fasse rien ;
et tous cognaient dur avec un bâton et dur

encore avec une corde; en sont témoins
les jours jeudis et les os humérus,
la solitude, la pluie, les chemins...


Puis la
Traduction de Claude Couffon, Poésie péruvienne du Xxème siècle, page 79

PIERRE NOIRE SUR UNE PIERRE BLANCHE

Je mourrai à Paris sous une averse,
Un jour dont j’ai déjà le souvenir.
Je mourrai à Paris - mais pour l’instant je reste -
Et peut-être un jeudi, comme aujourd’hui, d’automne.

Un jeudi, oui, car en ce jeudi où je prose
Ces vers, je sens mes humérus en triste état ;
Jamais comme aujourd’hui je ne me suis trouvé
Aussi seul après tout ce chemin parcouru.

César Vallejo est mort, tous le frappaient,
Lui qui jamais ne fit tord à personne ;
On le rouait de coups de bâton et on le rouait

Aussi à coups de corde ; en sont témoins
Les jeudis et les humérus,
La pluie, la solitude, les chemins…


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Ali
Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 13h28:   

Moi je préfère la deuxième traduction;elle respècte et le fond et la musicalité du texte source. Merci Cécile ! Bon courage!!
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Ln
Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 18h53:   

coïncidence vous aurez un complément à ce propos lors de la publication vacances ( bien que réduite ) de juillet

savez vous que je n'arrive plus à vous suivre , tous, et que c'est super??
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Cécile
Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 19h33:   

Tu sais Ali moi aussi je préfère le deuxième. Il faut dire que Couffon est un très grand traducteur de littéraire hispanophone, il a traduit entre autre Garcia Lorca, Rafael Alberti, Neruda, Martin Adan, Luis Mizon, Manuel Scorza, pour n'en citer que deux ou trois !!!!

Hélène, en effet il est riche ce forum ! Et c'est super !!!
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yves
Envoyé mercredi 21 juillet 2004 - 23h54:   

Il y a des grands poèmes intraduisibles, comme par exemple le cantique des Cantiques de la Bible . Un de nos plus grands chants d'amour. J'ai lu sur différentes bibles des traductions de théologiens ( à faire se marrer les plus coincés du cul) de poètes comme Saint Jean de La Croix qui est le sommet de la trahison car il a fait de ce chant érotique une version pour un couvent de bonnes soeurs.(:-) J'ai essayé ma propre interprétation qui ne sera jamais publiée. Bonne à détester et par les cléricaux et par les anticléricaux. !
Je la présente ainsi :
Le sacre des amants n'est pas une traduction plus ou moins littérale et mystique du célèbre Cantique des Cantiques mais un essai d’interprétation de cette relation sublimée des amants. J'ai tenté de sauvegarder sans trahir, dans cette transposition rapprochée du langage contemporain.
Le fait de retenir surtout le caractère érotique du poème ne le prive pas, pour ceux qui voudraient en faire une autre lecture, de son caractère mystique. Plus sacré peut-être que certaines traductions qui ont trahi les gestes et dires universels des amants pour les in humaniser ?

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