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jml
| Envoyé mercredi 10 novembre 2004 - 02h49: | |
DOMINGO Me siento solo como un dedo al que le faltara mano. El domingo es un hibrido, un animal con pies de sabado y cabeza de lunes, tierra de nadie que respira aburrimiento, comidas familiares. Es un juego de cartas donde no se arriesga, musica con sordina, sobremesa. El domingo es anacronico, corre despacio por miedo al despenadero, al infarto del lunes, al infierno: en el domingo los audaces se juegan mas que la semana. El domingo es un dia por decreto oficial, un falso dia. El domingo amanece tarde y anochece temprano, es un crepusculo precoz, entre paredes, pesado. Antonio Deltorro DIMANCHE Je me sens seul comme un doigt auquel il manquerait une main. Le dimanche est un jour hybride, un animal aux pieds de samedi et à la tête de lundi, terre de personne qui transpire l'ennui, les repas en famille. C'est un jeu de cartes où on ne risque rien, une musique en sourdine, un bavardage à table après le repas. Le dimanche est anachronique, il avance lentement par crainte du précipice, de l'infarctus du lundi, l'enfer: le dimanche les audaces sont plus risquées que la semaine. Le dimanche est un jour par décret officiel, un faux jour. Le dimanche se lève tard et se couche tôt, c'est un crépuscule précoce, enfermé, pesant. traduit par Émile et Nicole Martel extrait de Constance de l'Étonnement aux Écrits des Forges
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jml
| Envoyé mercredi 10 novembre 2004 - 02h55: | |
VAMPIRES Ce qui chez eux tient du fantôme laisse leur image de l'autre côté. Ils nous étonnent comme un plongeur qui au moment d'entrer dans l'eau disparaîtrait sans laisser de vague. Ils sont l'image inversée des rêves où on évoque quelqu'un qui n'est plus et dont nous sentons qu'il est encore vivant. Leur minceur nous séduit, leur lassitude, leur délicatesse. À cause de leur pâleur il s'éprennent du sang, mais à cause de cette même pâleur ils n'apparaissent pas dans les miroirs, puisque les miroirs sont comme des vampires et ce serait redondant d'apparaître deux fois. Antonio Deltorro |
   
lafourmi
| Envoyé mercredi 10 novembre 2004 - 15h00: | |
j'ai bien aimé l'humour de Domingo . ah ces dimanches je vois qu'ils inspirent des poètes de tous pays. et pourtant qui voudrait le supprimer l'ennui de la liberté complète c'est je t'aime moi non plus pêut être . |
   
Cécile
| Envoyé mercredi 10 novembre 2004 - 20h12: | |
Il est super intéressant cet auteur ! Il a un petit côté qui ne déplait pas... Je ne le connaissais pas ! J'ai commencé à faire une recherche sur la poésie mexicaine contemporaine.. Je suis donc allée faire ma petite recherche et voici ce que j'ai trouvé, si tu comprends l'espagnol. Des poèmes : http://fuentes.csh.udg.mx/CUCSH/argos/antologi/del toro.html et un article : http://www.fractal.com.mx/F14delto.html
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jml
| Envoyé jeudi 11 novembre 2004 - 05h02: | |
LES TIMIDES Je préfère parfois la flamme du brûleur dans le poêle à un feu flamboyant. Les timides se cachent dans le brouillard mais ils aiment le soleil solitaire d'un banc tranquille. Où, en quel lieu, se repose le mieux leur timidité ? Dans les jardins de l'hiver ou dans les parcs en avril ? Quel est le mois des timides ? Quelle est leur heure ? Je suis attiré par les habitudes des timides, leur façon précautionneuse de marcher, leur cou crispé quand ils entrent, leur repos à l'ombre des regards du prochain, leur propreté, leur nervosité. Le temps des hommes ne gagne pas contre le rougissement des timides. Ils trébuchent par délicatesse, parce qu'ils sentent que tout est vivant, par excès de scrupules. Comme ils sont amoureux de la rigueur, ils manquent de confiance; de profil, ils sont les explorateurs des centimètres. Devant les portes, ils perdent le peu d'assurance qu'ils ont, ils sont la conscience des seuils et des frontières. Ils ouvrent la bouche en silence comme les poissons cherchent l'oxygène à la surface d'un étang et leur langue est un hameçon d'incandescence et de pudeur. Ils demeurent dans l'enfance et dans l'adolescencd; leur délicatesse n'est pas usée par l'âge; une fois vieux, ils peuvent rougir de leur propre mort; tout comme ils le font, malgré leurs cheveux blancs, devant un étranger ou un regard féminin. Antonio Deltoro traduction d'Émile et Nicole Martel |
   
fourmired
| Envoyé jeudi 11 novembre 2004 - 09h18: | |
ce que c'est beau !! émouvant et comme c'est vrai Suis une timide corrigée!! c'est quand même plus confortable Hélène
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