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Cécile
| Envoyé vendredi 12 novembre 2004 - 08h29: | |
LA NEIGE Neige, neige Plus blanche que linge, Femme lige Du sort : blanche neige. Sortilège ! Que suis-je et où vais-je ? Sortirai-je Vif de cette terre Neuve ? Neige, Plus blanche que page Neuve neige Plus blanche que rage Slave… Rafale, rafale Aux mille pétales, Aux mille coupoles, Rafale-la-Folle ! Toi une, toi foule, Toi mille, toi râle, Rafale-la-Saoule Rafale-la-Pâle Débride, dételle, Désole, détale, A grand coups de pelle, A grand coups de balle. Cavale de flamme, Fatale Mongole, Rafale-la-Femme, Rafale : raffole. Poème écrit en français en 1923. Marina Tsvétaïéva dans Le ciel brûle, éditions Poésie / Gallimard, page 117. http://tsvetaeva.free.fr/liens.html Une biographie, une bibliographie, des extraits, un forum, des liens
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Cécile
| Envoyé vendredi 12 novembre 2004 - 23h17: | |
Légère est ma démarche, - Ma conscience est légère – Légère est ma démarche, Ma chanson est sonore – Dieu m’a mise seule Au milieu du monde ; - Tu n’est point femme mais oiseau, Alors – vole et chante. 19 octobre 1918 Marina Tsvétaïéva dans Le ciel brûle, éditions Poésie / Gallimard, page 84. http://tsvetaeva.free.fr/liens.html Une biographie, une bibliographie, des extraits, un forum, des liens
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Teri
| Envoyé samedi 13 novembre 2004 - 01h21: | |
Marina Tsvetaeva, grâce à elle j'ai découvert le rythme (plutôt une autre conception du rythme, à une époque où je baignais dans la beat generation). D'ailleurs, petit scoop, c'est moi qui ai fait le site dont tu mentionnes le lien (c'était pas hier...), j'avais même oublié son existence. Je me souviens, j'avais accroché au mur le poème "Mars" (il y est resté longtemps d'ailleurs). J'oublie souvent de citer Marina dans mes influences, mais je lui dois beaucoup ........................... MARS Ô pleurs d'amour, fureur ! D'eux-mêmes — jaillissant ! Ô la Bohême en pleurs ! En Espagne : le sang ! Noir, ô mont qui étend Son ombre au monde entier ! Au Créateur : grand temps De rendre mon billet Refus d'être. De suivre. Asile des non-gens : Je refuse d'y vivre Avec les loups régents Des rues — hurler : refuse. Quant aux requins des plaines — Non ! — Glisser : je refuse — Le long des dos en chaîne. Oreilles obstruées, Et mes yeux voient confus. À ton monde insensé Je ne dis que : refus. 15 mars-11 mai 1939 |
   
Cécile
| Envoyé samedi 13 novembre 2004 - 12h04: | |
Oh Teri !!! Alors félicitations pour ce superbe site !!! Moi j'ai découvert Marina par ses correspondance avec Anna Teskova entre 1922 et 1939, aux éditions Clémence hiver (très bon éditeur du reste) et tout de suite je me suis sentie passionnée par cette femme... Son rythme est en effet très intéressant... Mais chouette alors ! C'est toi qui a fait ce lien ! Bravo encore ! |
   
Teri
| Envoyé samedi 13 novembre 2004 - 23h17: | |
C'est comme ça que je me suis entraîné à la fabrication de sites. J'en ai fait pas mal, effacé la plupart (il doit rester le site sur Gregory Corso, je le laisse parce que c'est le premier). En retournant sur le site dont on parle, j'ai vu avec joie que le livre d'or était plein de messages, avant de m'apercevoir qu'une bonne moitié était du spam, j'ai donc pu les effacer. Pour ma part j'ai découvert Marina tout à fait par hasard dans une anthologie dont j'ai oublié le nom (les poètes engagés, quelque chose comme ça), puis je me suis précipité sur "Le ciel brûle", que j'ai lu et relu...
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Leezie
| Envoyé samedi 13 novembre 2004 - 23h31: | |
ah ça alors!! oui en effet pour un scoop c'est un scoop je ne savais pas que c'est toi qui avais fait ce site, Teri merci, alors, rétrospectivement |
   
Cécile
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 00h31: | |
Je viens encore d'aller voir ton site Teri... Vraiment bravo. Aallez un autre extrait ! Je ne pense pas, ne me plains pas, ni me dispute, Ni dors. Je ne désire ni soleil, ni lune, ni mer, Ni vaisseau. Je ne sens pas comme il fait chaud entre ces murs, Comme le jardin est vert ; Et ce cadeau, tant désiré, tant attendu – Je n’attends plus. Ne me réjouit ni ce matin, ni de ce tram Le cliquetis joyeux, Je vis sans voir le jour, en oubliant du siècle L’année et l’heure. Comme sur une corde fêlée, Je dans – petit danseur. Je suis l’ombre d’une ombre. Je suis lunaire De deux sombres lunes. Koktebel, 13 juillet 1914 Marina Tsvétaïéva dans Le ciel brûle, éditions Poésie / Gallimard, page 33.
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