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Cécile
| Envoyé dimanche 28 novembre 2004 - 22h31: | |
BILLET Il faut que je m'en aille Prépare la valise Tu mettras deux étoiles et un morceau de lune Je laisserai un mot à l'adresse du vent Et un autre pour toi Afin que tu saches : Que celui qui s'en va pour toujours sera là. Georges Haldas, dans Tout l'espoir n'est pas de trop, douze voix francophones, éditions le temps des cerises, page 134 Tombeau léger Besoin de toi silence pour croire et pour aimer Pour assurer le lien Pour garder le secret de tout le blé humain Tombeau léger tu es ma source et mon levain Avec toi je prépare pour tous des lendemains Georges Haldas, Un grain de blé dans l’eau profonde, Orphée/La Différence 1992, p. 75. Georges Haldas est né le 14 août 1917 à Genève, de père grec et de mère suisse. Poète, essayiste, traducteur (Prix Schiller 1971 et 1977, Grand Prix de la ville de Genève 1971, Prix Taormina 1970) il a publié à ce jour une soixantaine de livres (dernier en date: Le Maintenant de toujours- carnets 1995, ainsi que deux volumes de Poésie, Poèmes de jeunesse et Venu pour dire -tous aux éditions de l'Age d'Homme) Il vient d'autre part de collaborer au collectif Paroles de vie (Labor et Fides) avec un texte intitulé "L'espérance" . Un nouvel ouvrage est prévu pour le printemps prochain: Le livre des trois déserts (Editions Prier Témoigner). Poèmes Une page sur G. Haldas http://www.culturactif.ch/ecrivains/haldas.htm Une biographie http://www.lecture.ch/auteurs/biohal.htm Un bel essai universitaire sur l'écriture de Georges Haldas http://membres.lycos.fr/davidrouzeau/haldas-pdla1erepage.html
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jml
| Envoyé lundi 29 novembre 2004 - 05h59: | |
GEORGES HALDAS LE SCRIBE Je suis venu pour dire que dans mon souterrain j'allume une bougie Sur une page blanche j'écris des mots tremblants La maison bouge encore sous les bombardements Mais le Scribe immobile que je suis maintenant continue son travail Tout saigne en lui mais calme il est la minutie perdue dans la tourmente De lui chaque syllabe vous arrache au néant Il dit contre la mort le grain toujours vivant TESTAMENT 1 Je lègue à mes enfants cette aube sans couleur le pain trsite des rues où je fus dédoublé je lègue mes fontaines qui m'ont parlé la nuit les wagons solitaires etles ormes coupés Tous les recoins obscurs et les hangars déserts Et mal interprétés les rêves d'un bonheur toujours décomposé Je lègue avec les rails la rouille des années les trains sans voyageurs la gare abandonnée Je lègue après la joie cette ville changée Comme est changé celui qui croyait tout aimer À mes enfants je lègue mon infidélité 2 Je mourrai divisé mécontent Sans espoir Je lègue à mes enfants un immense devoir: Reprendre pied Revivre Achever chaque soir la tâche du matin Donner enfin aux autres une eau plus douce à boire Je lègue à mes enfants un sinistre miroir qu'en souvenir de moi ils voudront bien briser Afin que les morceaux reforment cette étoile qu'en naissant j'ai trahie Et que ma mort doit rendre à son éclat premier Je lègue à mes enfants un impérieux devoir: Ne pas désespérer |
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