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Cécile
| Envoyé samedi 04 décembre 2004 - 15h29: | |
Fidel Castro vient de remettre en liberté, ce 30 novembre, le poète et journaliste Raul Rivero, détenteur du Prix mondial 2004 de la liberté de la presse de l'Unesco. En Une du journal Le Monde, daté du jeudi 2 décembre 2004, un dessin de Plantu montre Fidel Castro, au bord de la mer où flotte une bouteille avec un papier. Et pour une fois Plantu placarde un texte, de Rivero, sur son dessin "Fermer les portes est toujours/un moment de barbarie/Preuve de notre frayeur. Rédigé par Florence Trocmé le décembre 02, 2004 http://poezibao.typepad.com/poezibao/ MAUVAIS REVES Je suis un fauteur de tachycardie. Quelqu’un qui ne veut pas partir, Quelqu’un qui ne veut pas rester. Quelqu’un que l’on reçoit avec joie le premier soir Avec réticence le deuxième Et que l’on expulse le troisième. Je suis un personnage triste qui pleure sur le papier Ou sur une épaule de passage. Je suis un désastre comme mon passé Un mauvais rêve comme mon avenir Et une catastrophe comme mon présent. Tel que vous me voyez, je suis un poète Qui cristallise en lui la débâcle de son époque De son pays et de sa vie. Alors pardonnez-moi si mes rêves sont pleins de traques policières Et d’amis empoisonnés. Pardonnez les cauchemars où je fuis En volant avec la légèreté d’une centreale sucrière Déguisé en épouvantail à moineaux et en enfant En spadassin et en cathédrale. Admirez que pour assumer le monde où je vis J’empoigne seulement cette plume Raul Rivero, dans Anthologie de la poésie cubaine censurée, proposée par Zoé Valdés, collection interdite, éditions Gallimard, 2002, page 111
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