Auteur |
Message |
   
PhiliPPe
| Envoyé lundi 10 janvier 2005 - 23h07: | |
Ami (e) du soir bonsoir ! Je suis heureux de partager ces deux poèmes avec vous ; si ce poète est connu au québec, il semble fort méconnu en France. Ce qui étonnant dans ce grand souffle que je viens de découvrir, c'est que la totalité de son oeuvre poétique a été composé entre seize et dix neuf ans. Juste avant qu'il soit interné pour signe de troubles mentaux en 1904. Il est selon moi à mettre dans la catégorie des grands poètes. Une recueil de ses meilleurs poèmes va être disponible sous peu en. pdf Ces découvertes que je fais de temps à autre sont pour moi, une source de grande joie ! Bonne lecture. philippe Soir d'hiver et le souffle d'or ; deux poèmes d'Emile Nelligan (poète québecois 1876-1941) Soir d'hiver Ah ! comme la neige a neigé ! Ma vitre est un jardin de givre. Ah ! comme la neige a neigé ! Qu'est-ce que le spasme de vivre A la douleur que j'ai, que j'ai ! Tous les étangs gisent gelés, Mon âme est noire: où vis-je ? Où vais-je ? Tous ses espoirs gisent gelés: Je suis la nouvelle Norwège D'où les blonds ciels s'en sont allés. Pleurez, oiseaux de février, Au sinistre frisson des choses, Pleurez, oiseaux de février, Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses, Aux branches du genévrier. Ah ! comme la neige a neigé ! Ma vitre est un jardin de givre. Ah ! comme la neige a neigé ! Qu'est-ce que le spasme de vivre A tout l'ennui que j'ai, que j'ai !... Le souffle d'or Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif: Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues; La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues, S'étalait à sa proue, au soleil excessif. Mais il vint une nuit frapper le grand écueil Dans l'Océan trompeur où chantait le Sirène, Et le naufrage horrible inclina sa carène Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil. Ce fut un Vaisseau d'or, dont les flancs diaphanes Révélaient des trésors que les marins profanes, Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés. Que reste-t-il de lui dans la tempête brève ? Qu'est devenu mon coeur, navire déserté ? Hélas ! Il a sombré dans l'abîme du Rêve !...
|
   
jml
| Envoyé lundi 17 janvier 2005 - 22h29: | |
Nelligan est le poète le plus connu au Québec. Il y a d'autres poèmes de lui sur le fil consacré aux poètes à l'asile. |
   
JeanLouis
| Envoyé mercredi 26 janvier 2005 - 09h45: | |
ami du jour, bonjour ; il faut savoir qu'en effet, Emile Nelligan (1879-1941) fut et reste probablement un des tres grands traducteurs de l'ame humaine. Ci-dessous, URL a suivre ... http://www.poesie.webnet.fr/auteurs/nelligan.html liste de ses oeuvres. Il est etonnant qu'on ne parle pas plus, qu'on n'etudie pas ses oeuvres de maniere plus large. Beaute et passion, desespoir de l'abime, tout peut etre dit et ecrit a propos de cet auteur. A lire et a relire ; avec le recul du temps, c'est devenu pour moi un exemple, mais pas obligatoirement a suivre :-) Cordialites. J-L |
|