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Leezie
Envoyé mercredi 12 mars 2003 - 01h38:   

de Nadia Tuéni :




Je vous salue,
vous qui êtes,
dans la simplicité d'une racine,
avec la nuit pour chien de garde.
Vos bruits ont la splendeur des mots,
et la fierté des cataclysmes.
Je vous connais,
vous qui êtes,
hospitaliers comme mémoire;
vous portez le deuil des vivants,
car l'envers du temps, c'est le temps.
Je vous épèle,
vous qui êtes,
aussi unique que le Cantique.
Un grand froid vous habille,
et le ciel à portée de branche.
Je vous défie,
vous qui hurlez sur la montagne
usant les syllabes jusqu'au sang,
Aujourd'hui c'est demain d'hier,
sur vos corps un astre couchant.
Je vous aime,
vous qui partez avec pour bannière le vent.
Je vous aime comme on respire,
vous êtes le premier poème.



cèdre


(Arz el Rab l'arbre millénaire)


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flo
Envoyé mercredi 12 mars 2003 - 13h07:   

Pour les ignorants comme moi... ;-)




Nadia Tuéni

Née le 8 juillet 1938 d'une mère française et d'un père libanais, Nadia Hamadé Tuéni se trouva à l'intersection de deux cultures, et ceci constituera le point de départ de sa carière. Ce chevauchement s'exprimera plus tard quand elle interrompt ses études de droit pour épouser (par amour) Ghassan Tuéni, surmontant les barrières religieuses qui forment si souvent les lignes de démarcation dans une société souvent polarisée.

J'insiste sur l'amour que le poète partage avec son mari, parce que leur amour réciproque, ainsi que son amour pour sa patrie formeront pour elle tout un univers dans lequel sa poésie bourgeonnera, fleurira, et mourra, pour être remplacée par le fruit de sa souffrance. Cette mort est tirée d'expériences personelles dont elle souffrira, et qui se manifestera toujours dans ses écrits, comme dans sa "pièce en plusieurs poèmes et plusieus titres":

Elle: Tu crois que l'on ne meurt qu'une fois?
La Voix: Ce serait trop facile

Donc Nadia Tuéni est morte plusieurs fois, avec les morts qu'elle a vécues. Premièrement, la mort précoce de sa fille la poussa à écrire les textes blonds , ensuite la guerre du Liban l'affecta de façon terrible, et la poussa à écrire "les archives sentimentales d'une guerre au Liban", son dernier recueil, publié en 1982.
Pourtant, entre ces périodes tragiques, Nadia Tuéni connut la gloire, emportant entre autres le prix Saïd Akl en 1966 et le prix de l'Académie Française en 1973. Elle fut aussi l'un des acteurs principaux dans la culture d'une ville qui a, elle aussi, connu un des essors culturels les plus importants de ce siècle. En effet, Beyrouth doit à Nadia Tuéni une bonne part de son effervescence et de son charme. En compagnie de grands poètes Libanais et Arabes comme Onsi el-Hajj, Talal Haidar, Youssef el Khâl, et d'autres avec lesquels elle collabora, Tuéni participa à la création d'un des cercles litéraires les plus actifs de son temps.

Bien que l'oeuvre de Nadia Tuéni fût principalement poétique, sa collection de prose est comparable en qualité, même si la quantité n'est pas la même. Elle voulut être connue comme poète, ne publiant pas beaucoup de prose. Mais ses articles dans Le Jour (quotidient francophone de Beyrouth), aussi bien que ses pièces de théâtre et ses dialogues et conférences forment le pont entre une poésie sans concession, et une prose logique et rigide.

Nadia Tuéni mourut pour la dernière fois en juin 1983, à New York.

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stél
Envoyé mercredi 12 mars 2003 - 14h48:   

Merci pour cette découverte, Isabelle, à chaque texte d'elle que tu postes, j'ai de plus en plus envie de partir à sa recherche. J'aime l'arbre aussi. Il va venir avec moi. À deux on va bien la trouver.
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L'Insoluble
Envoyé mercredi 12 mars 2003 - 23h08:   

Je vous décris les traits de ciel si blanc et si dur sous les doigts comme il s’agit d’élaborer ces vides et pour les autres je ne les verrai plus

- ni jeux absurdes ni aubaines irrépressibles sauf de me reformer-

puis dans le vide une entité de lui sans autre étoffe
une simple
un entourage charnellement constitué d’épaules et de jambes et c’est étrange comme il est bien là interrogé jusqu’aux limites
où je vous aime
vous qui volez avec pour écharpe la terre
où je vous presse
où je vous garde

comme on dort
un axe doux sur la poitrine



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