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pHiLippE
| Envoyé jeudi 15 janvier 2004 - 07h58: | |
Tous ces messieurs étaint là Lorsqu'elle est entrée entièrement nue Ils avaient bu et commencèrent à lui cracher dessus Elle ne comprenait rien: elle sortait tout juste du fleuve C'était uen sirène qui s'était égarée Les insultes courraient sur sa peau lisse L'immondice recouvrit sa poitrine dorée Elle ne savait pas pleurer alors elle ne pelurait pas Elle ne savait se vêtir, alors elle n'était pas vêtue Ils l'on tatoué avec de cigarettes et des bouchons Brûlés Et ils en riaient jusqu'à tomber à même le sol de la taverne Elle ne parlait pas car elle ne savait pas parler Ses yeux étaient couleur d'un amour lointain Ses bras faits de topazes jumeaux Ses lèvres ont été ciselées dans la blancheur du corail Et elle sortit soudain par la porte À peine entrée dans l'eau du fleuve, elle revient propre Elle brilla comme une pierre blanche sous la pluie Et sans regarder en arrière elle nagea de nouveau Elle nagea jusqu'à la fin, jusqu'à la mort. (Pablo Neruda)
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