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mary
| Envoyé lundi 15 mars 2004 - 12h01: | |
….. Stan flâne en ville, regarde les autres courir, se précipiter quelque part et il se demande où ? Il aurait aimé pouvoir les suivre et voir tout ce qu'ils font, connaître leurs occupations. Lui, il n'a absolument 'rien' à faire. …..Il se souvient de la phrase d'Alphonse Daudet : "Et tandis qu'on philosophait sur le rien de cette existence, il triomphait, ce rien, jusque dans la mort." …..Il décide d'aller au parc et de réfléchir sur le sens du mot 'RIEN'. Il essaie de plonger dans ses souvenirs d'école. C'est vrai, souvent ils parlaient de 'rien', toutefois ils n'ont jamais défini ce mot. Lors d'un examen Stan n'avait 'rien' écrit, ceci est sûr, mais on ne peut pas dire qu'il n'avait 'rien' rendu, il a rendu une feuille blanche. Il ne peut même pas se vanter de n'avoir 'rien' écrit car malheureusement il a été obligé d'écrire son nom. ….. Stan décide de se rendre à la bibliothèque et de faire des recherches. En chemin, il analyse des chansons qui contiennent le mot 'rien'. Là, il est un peu embêté car en général 'rien', dans ces chansons, sous-entend une douleur. Edit Piaf " Rien, rien de rien, rien, je ne regrette rien" Mais ce 'rien' semble avoir un passé bien lourd. Julien Clerc, lui, dédramatise le temps qui passe : "Ce n'est rien, tu le sais bien, le temps passe et ce n'est rien (…) Et ce n'est qu'une tourterelle qui revient à tire d'aile en rapportant le duvet qui était ton lit un beau matin" D'ailleurs ne dit-on pas "ce n'est rien" quand on se fait mal ? Ah, le problème se complique. …..Bon, ce n'est 'rien', les philosophes ont certainement inventé une théorie, ils sont capables de tout. A la surprise de Stan, les philosophes sont décevants dans ce domaine, ils ne se sont pas penchés sur le sujet. A force de recherches, Stan trouve dans une encyclopédie une loi "Tout ou rien" mais elle concernait un phénomène de fibres nerveuses et Stan n'a rien compris. Ah ! Ce n'est pas si facile de décourager Stan, il va chercher dans le nouvel outil miracle qu'est le net : en recherche simple il a quand même trouvé 86 pages contenant le mot 'rien', mais 'rien' de concluant. Il y avait bien un site "rien" mais l'annonce était claire : "Le site rien est mort de sa belle mort". Tout ceci n'avançait pas beaucoup Stan. Il lance donc une recherche avancée et là au moins il trouve une phrase qui lui convient "Un Ricard sinon rien" Bon, tout ceci ne le rapproche guère de la vérité tant recherchée. Récapitulons : les philosophes ne disent 'rien' sur 'rien', les encyclopédies non plus et Internet propose un Ricard. Stan commence à se dire que la dernière solution sera la meilleure. Mais attention, pour avoir la conscience tranquille il faut encore vérifier les dictionnaires. ……Bien sûr il trouve rapidement la définition : "RIEN : pronom indéfini, nom masculin et adverbe. Quelque chose (dans un contexte qui n'est pas affirmatif). - Chose (quelque chose), quoi (que ce soit). " Alors si 'rien' "est quelque chose que ce soit", il n'est qu'un TOUT ? Ah non ! Là, Stan refuse catégoriquement cette solution. 'Rien' a toujours été pour lui le contraire de tout. Mais cette fois-ci il ne va pas faire la recherche sur Tout, ce sera pour une autre fois. …… Sur le chemin du retour Stan, s'arrête dans un bar pour boire son Ricard bien mérité. Il y rencontre son copain Romejko qui est constamment dans de bonnes dispositions pour boire et pour discuter. Stan partage avec lui son souci. Romejko n'en n'est pas à son premier Ricard, cet état le rendait d'une humeur plutôt lyrique et sentimentale. Ils commencent à penser à leur enfance et se souviennent … - Mais oui, peut -être cela va t'aider, tu ne te souviens pas du poème de Szymborska ? Nous étions obligé de réciter par cœur un poème. Romejko, un fois échauffé, ne va pas se gêner. Il monte sur la table afin de partager tout avec tout le monde sa science et récite : "Vivre c'est au moins une fois Trébucher sur une pierre Recevoir la pluie Perdre ses clefs dans l'herbe, Suivre du regard une étincelle du vent Et Rester sans rien savoir" …..Stan est fatigué et plus du tout réceptif. Il n'a pas envie d'entendre la phrase de Socrate et on ne sait pas quoi encore. Il rentre à la maison tout abattu. Il est inquiet. S'il n'est pas capable de parler de 'rien' alors il est bon à 'rien' ! ….. En s'allongeant sur son lit, il se dit : Combien de temps peut-on penser à 'rien' ? Sa tête était vide. 'Rien' de plus normal, quand Stan avait passé sa tête dans un scanner, le diagnostic des médecins avait été unanime : "Vous n'avez 'rien' dans le cerveau !" Il prend un livre, pour lui le meilleur des somnifères. Il va lire "Proverbes dramatiques" de Carmontelle. Et que lit-il ? "Vous ignorez donc combien un rien a d'empire sur nous. Un rien nous attriste, un rien nous console; un rien nous élève, un rien nous détruit. Un rien révèle les charmes d'une jolie femme, un rien nous fait perdre ses bonnes grâces; mais un rien nous fait adorer d'elle. Près des femmes avec un rien on obtient tout, et bientôt le dégoût de la possession succédant au plaisir, ce tout charmant n'est plus à nos yeux qu'un rien très ordinaire qui n'a de prix que pour celui qui ne le connaît pas."
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mary
| Envoyé lundi 15 mars 2004 - 12h39: | |
J’ai oublié ! Rien n’est pas écrit pour rien.
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Noel
| Envoyé lundi 15 mars 2004 - 12h42: | |
avec deux fois rien , on a déja quelque chose ))) |
   
JG
| Envoyé lundi 15 mars 2004 - 23h46: | |
Rien qu’un mot J’effleure de mes ongles, aux sources du hasard, La Superbe d'un Rien. Parfois d'autres beautés, un envers de moi-même, juste haut dessus des phrases, qui me tardent à venir… Le beau d'un petit Rien, les matins retournés, dans la brume qui pousse En phrases échafaudées à la force des mots, comme on monte un bateau… La superbe d'un Rien, supposant la falaise, la mer… et puis les voiles, touchant l'autre coté. A chercher dans ma tête, ces pages non écrites, mes armes à contre nuit A me chercher des vagues, qu'on creuse et que l'on vante Au vague qui s'emmêle, aux couleurs de l’ennui Jusqu'à tomber de haut de mon alpe céleste A se réveiller mort de l'avoir tant rêvé A se créer des peurs. De ne savoir le dire De ne pouvoir l’écrire Aux pages non écrites, blanches comme la nuit Effleurant de mes ongles, aux sources du hasard, La Superbe d'un Rien Superbe, blanche et brillante… Affûtée comme une arme, échangée contre un " mot "
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mary
| Envoyé mardi 16 mars 2004 - 16h46: | |
IL FAUT PASSER LE TEMPS (J. Prévert) On croit que c’est facile de ne rien faire du tout au fond c’est difficile c’est difficile comme tout il faut passer le temps c’est tout un travail il faut passer le temps c’est un travail de titan Ah ! du matin au soir je ne faisait rien rien ah ! quelle drôle de chose du matin au soir du soir au matin je faisais la même chose rien ! je ne faisait rien (…)
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