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mary
| Envoyé samedi 08 mai 2004 - 11h07: | |
Est-ce qu'un épouvantail peut garder son champ ? .....Une nouvelle vague envahit Stan. Pourtant la vie de Stan, quoi de plus "normal", est constituée de vagues. Elles sont toutes naturelles comme celles de la mer ; caressantes ou repoussantes. Il en est ainsi et tant mieux. Les médecins, qui sont en obligation de nommer des choses sont en mesure de lui donner un nom. A ce jour, ils ne connaissent qu'un seul remède : le lavage de cerveau. .....Stan veut garder ses anomalies .....et fuit les thérapies. Il demande donc à son ami Romejko de partir à la campagne à la recherche du printemps. D'accord, chacun d'entre eux est un être solitaire, cela ne peut pas changer. Une addition de solitudes peut donner parfois de mauvais résultats, si on sait compter, mais Stan n'aime pas compter. Il vaut mieux partir à deux de toute manière. Qui n'a pas besoin d'un garde-fou ? .....La première personne qu'ils rencontrent à la campagne est un épouvantail. Il les regarde mais les laisse s'emparer de son champ. Cela les intrigue énormément. Comment se fait-il qu'il ne fasse pas son boulot ? Il se peut qu'il ait subi un traitement adéquat, il n'est pas exclu qu'il n'a plus de jugement de valeurs ? Romejko est outré. Cet épouvantail n'a aucune conscience professionnelle. Il n'ôte pas son chapeau. Il n'engage pas la conversation, il ne répond pas aux questions. Il doit faire peur mais…il médite ! Le cas vaut vraiment la peine d'être analysé. Ils s'approchent et examinent d'abord ses mains. Elles sont tendues d'une manière ambiguë. - Elles nous invitent ou nous repoussent se demande Romejko ? Sont-elles capables de faire quelque chose, de jouer de la flûte par exemple ? Romejko, audacieux selon son habitude, arrache les gants de l'épouvantail. Et … il ne trouve rien. Puis ils examinent ses yeux. Il a l'air de voir. Quoi qu'il en soit il était placé là. Cependant il ne voit pas ! Stan, lui, essaye de comprendre la situation. Il avait depuis sa naissance les yeux malades. Il voyait tout d'une autre manière. Evidement il n'était pas conscient de sa tare. Parfois il voyait d'autres couleurs, parfois en double, parfois il ne voyait pas, parfois il voyait autre chose que ce qu'il fallait voir, parfois il voyait ce qui n'existait pas. Ce défaut pouvait lui coûter cher, il a failli redoubler la dernière classe de la maternelle. Un regard brouillé n'est pas une mince affaire. Pendant les cours de dessin, par exemple, il mélangeait systématiquement les pinceaux. Par la suite on l'accusa à multiples reprises de ne pas écouter ou de ne pas vouloir comprendre mais Non, il ne voyait pas ! Ils ont essayé de dresser ses yeux, l'un après l'autre. Cet exercice a donné des bons résultats. Chaque fois que l'on cachait un œil, le second se conduisait correctement. Par contre ils refusaient obstinément de travailler ensemble. Tout en gardant son regard d'enfant chaque œil maintenait son autonomie, et vérifiait en même temps le point de vue de l'autre. Quoiqu'il en soit sa vision était une vision déformée. Regarder à droite et à gauche à la fois exige une grande performance musculaire. Ses yeux ne voulaient pas se déplacer en permanence, ses yeux étaient fainéants ; une fois figés sur un point ils ne voulaient plus se déplacer. Il ne restait qu'à les fermer pour mieux entendre. Cette solution n'était pas idéale et beaucoup de choses échappaient à Stan. C'était sûrement mieux ainsi. Ses yeux le mettaient en marge ; il ne pouvait pas suivre tout le monde, ses yeux l'obligeaient à rester assis ou à regarder ce que plus personne ne regardait. Et justement cette vision, toujours en retard lui a permis de connaître des gens comme lui avec aussi un défaut de vision. Ils sont nombreux même s'ils n'ont pas forcement une maladie oculaire. Chaque maladie fait affaire. Très vite Stan était entouré de gens avec une vision particulière : il ne savait pas s'il elle était bonne ou mauvaise puisque lui même ne voyait pas bien. Il ne pouvait donc pas juger. De toute façon pour lui, la sienne était normale car c'est elle qui l'avait accompagnée durant toute sa vie. La vision dans le "bon sens", le fatigue et l'ennuie, il aime ceux qui regardent partout, nulle part et ailleurs. Les fréquentations de Stan étaient donc douteuses vues de l'extérieur. Stan pouvait donc très facilement se mettre à la place de l'épouvantail. Quelle analyse peut-on faire quand on est presque aveugle ? Quelle ligne de conduite adopter quand on ne voit aucune ligne ? Comment réfléchir si on ne peut se fier qu'à son intuition ? De loin il voyait petit même les Très Grandes Personnes. Mettons-nous comme lui à sa place, nous verrons comment sa tâche est difficile ! Comment un épouvantail peut-il garder son champ ?
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Hélène
| Envoyé samedi 08 mai 2004 - 11h19: | |
Oh Mary j'ai une photo d'épouvantail prise en Roumanie . J'essaierai de la mettre ici . ou sinon je demanderai aux spécialistes de l'informatique de le faire pour moi.
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mary
| Envoyé samedi 08 mai 2004 - 11h26: | |
Il la vera ? |
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