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MarionLubreac
| Envoyé dimanche 23 janvier 2005 - 16h20: | |
LE RODEUR D OMBRE Il avait cassé un à un les miroirs, détesté les reflets, jeté la clef de toutes les portes. A présent, il vivait en reclus, dans une armoire blindée. Un coffre fort. Aménagé un peu comme un bureau : une lampe, un ordinateur portable, un litre d’eau. Il feignait d’être mort, prétendait avoir mangé son âme, au petit déjeuner. N’être au fond, qu’une dépouille. A chacun, il disait : -« Voilà pourquoi je vis ici. Enroulé sur moi-même. Au nid de ma carapace. Ma légère dépouille en frémissant au vent, tenterait de chantonner, de luire, et de prendre des idées d’arc-en-ciel ! Je refuse le vent ! Me ris de la lumière ! Je veux entrer en Terre et ne plus en sortir. » Mais un jour, l’elfe est venu. Elle, Papillon délicieux et rieur. Eblouissante fleur cristalline… …L ECRASER ! Bonne idée ! De son bloc de papier il l’a vite assommée. Puis il a regretté, l’a vite réanimée. -« Papillon, papillon ! Tu m’agaces bien plus, paré de ton silence ! » Fleur de soie ouvre un œil, puis elle ouvre les deux. Malicieuse et mutine, elle entoure le bougon de ses ailes fragiles. Souffle sur ses cheveux, emplit ses yeux de rêve. Il entend sa chanson dans chacun des baisers qu’elle picore. Et il sent fondre en lui son aigreur et sa hargne. -« Envole toi, charmant papillon ; ma lourde carapace m’a amarré au sol. Chagrin du papillon, Pâleur des ailes Envol, gracieux, vers la lumière… La dépouille du rôdeur d’ombre s’est parée d’arc en ciel. Des plumes irisées ont poussé sur sa nuque. Il regarde le ciel, du trou de sa serrure. Peu à peu, il oublie son rêve de papillon et s’engourdit, dans un sommeil de mort. Marion LUBREAC
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yh
| Envoyé lundi 24 janvier 2005 - 15h01: | |
Ton conte a une grande originalité : le thème. En outre, il est bien mené, sauf peut-être lui peut-on reprocher d'être un peu bref. C'est presque un filigrane, un résumé. Par exemple, tu parles d'un bloc de papier, sans aucune référence à son usage. Ecrit-il ? Et quoi ? Est-ce ainsi qu'il s'évade. La plupart du temps on reproche aux conte, leur prolixité. Ici, peut être pourrais-tu beaucoup plus libérer ton imagination. Prendre le temps de prendre le lecteur dans tes filets, sans toutefois délayer. Mais la matière est tellement riche que je pense pas que ce soit là le risque. |
   
opaline
| Envoyé mardi 25 janvier 2005 - 19h44: | |
J'aime bien cette histoire, mais je trouve que la chute, "dans un sommeil de mort" ne va pas avec le reste du poème. peut-être dans "un sommeil lourd"...juste une idée comme ça. |
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