Poètes très jeunes
Aurel BOUAS
&
Laureen GRESSÉ-DENOIS
AUREL
BOUAS
Une tache sombre
Une goutte qui tombe, un vieux stylo
Une tache sombre, sur le berceau
Toute une histoire en quelques mots
La nuit qui tombe, sur l’aube nouvelle
Comme le soir où sur l’eau
Une grande ombre qui émerveille
Enveloppe le ciel sans pareil
Ne laissant qu’un astre clair
Sur l’océan et sur la mer
Qui de là-haut nous éclaire –
Sans le berceau, pas de lumière…
Une goutte qui tombe, un vieux stylo
Une tache sombre, sur le berceau
* *
L'Automne
Mais quelle est cette saison
Si monotone dit-on
N’existant par les vers
Que de ses feuilles et de ses airs
Et même par-delà les mers
On connaît l’automne par ses aires
Saison des poètes où le monde
S’entête à parler en vers
Sans une touche de vert
Dans les grands colosses
Perdront leur fourrure
Maigres et sans force
Et pourtant si purs
Exemple vivant
Des espoirs virevoltant
***
L’hiver
Un flocon sombre, une tache sombre
L’hiver arrive, déjà les grives
En s’envolant pour des pays
Où de l’hiver là-bas on rit
Laissent derrière elles
Le souffle frêle
Du froid mystère
De cet hiver
La faune pleure
La flore se meure
Mais cet hiver est magnifique
Aux apparences angéliques
Quand on regarde ce voile blanc
Recouvrant le monde de tous ses fleurs
Ces quelques vers
Ne sont que bien peu
Pour cet hiver
Si ténébreux
*
* *
Ce très jeune poète a
déjà l’instinct du jeu des images et des mots, des
allitérations, de l’alternance rime / sans rime, des plans
coupés, du renversement des perspectives émotionnelles
générant paradoxe et émerveillement… et même
un certain recul qui fait boucler l’écriture sur
elle-même. Beaucoup à apprendre encore, sans doute, mais
du talent, très certainement !
Merci au jeune professeur de français et de latin (Aum Alexandre
Shishmanian) qui nous le fait découvrir….
Aurel
BOUAS, 12 ans
Atelier d'écriture jeunesse
Élève en
5ème dans un collège
du 20e arrondissement de Paris
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LAUREEN
GRESSÉ-DENOIS
Trait
d’Union
Jour d’être et voici
L’avènement couronné.
Douceur de lumière,
Clarté de jadis pour notre fleur
D’héritage, à la lueur de cent
Chatoyantes nuances, qu’est-ce ?
Deux rives et la mer, pour pan
De ciel entre nous ; nous qui,
Au monde, horizon du monde,
Étions nés, solaire berceau
Dont le doux duvet demeure
Au rayon de nos sourires esquissés...
Regarde la silhouette, tableau
Par-delà les houles modernes, sculpté...
Dis-moi, dis-moi, à nos doigts entrelacés,
Ce qui doit prospérer à l’arcade
De nos yeux éclairés ? Iris des cœurs,
De jadis mon cher ami retrouvé,
Est-ce là le nid de ce que l’Homme bâtit ?
Sous du pas accompli les brindilles,
L’un vers l’autre,
L’autre vers l’un,
Dis-moi, dis-moi, que voyons-nous ?
Pont de sable sous le vent
Mais qui de grâce et de force s’érige,
Il lie ce que tu lis
En mon regard porté
Vers toi. À notre liseré.
Dis-moi, dis-moi...
Ne nous quittons pas.
Homme d’ailleurs,
Homme de céans,
Loin des remparts, près de nous
Et toujours, mains serrées,
Miroirs semblables, et toujours
Avec la silhouette, exister,
L’ombre et l’aube,
De celui que tu es,
De celui que nous sommes
Nous venons de l’apprendre : ce
poème a remporté le Premier Prix du concours HALALY de
Poésie Jeune 2016 « Vivre Ensemble »,
concours organisé en hommage à M. Fathy Abdelfattah
HALALY, président de l’Association Egypte Aujourd’hui, fondateur
et mécène de ce prix depuis sa création en 2013,
qui nous a quittés au mois de Janvier 2016, l’organisation du
concours ayant été reprise au pied levé par la
poète Rime Al Sayed.
L’occasion est trop belle pour ne pas la saisir de
publier ici, en avant-première du recueil qui réunira les
cinq premiers lauréats du concours, ce très beau
poème, et de féliciter notre jeune amie pour cette
première récompense de son talent.
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Aurel Bouas & Laureen Gressé-Denois
recherche
Dana Shishmanian
JUIN 2016
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