Françoise Coulmin
Lueur.
Poèmes inédits, pour
Francopolis
Or vint
Or
vint
libérateur
un
soir où l'espoir prendrait forme
J'avais
hâte d'aborder un rivage attendu
loin
de ces mondes de vagues
de pleurs d'enfants perdus
et d'angoisses
Et
quand
l'esprit ouvert
reste à l’écoute
pour sceller l'héritage
Et que
le froid du cœur
par un retour de dignité
fait
place enfin
aux chants
d'âmes apaisées
Et parce que
rien n'est vraiment mortel dans les mémoires
brille vivante comme un appel
cette précieuse fraternité.
Lueur
Les collines et les pierres se rallient
Au talent mystérieux de la glace
Et la neige !
Oui la neige
Rose sang
Il fait si froid
À l’abri des grands saules
Couronnés pour un temps
Les narcisses commencent à percer
Au point d'un jour de certitudes
L'indéniable
Va déchiqueter
L’éphémère.
Françoise Coulmin,
inédit, 2011
Interrogations
Comment l’esprit de
populations entières peut-il se conformer à la même croyance ?
À quel prix de frustrations,
de colères silencieuses, de reniements intimes, de convictions bafouées
faut-il acheter un consensus pour un semblant de paix ?
Comment neutraliser la
bêtise avant qu’elle ne devienne méchanceté ?
Est-ce qu’un miracle n’est
pas la volonté de percer un chemin que l’on croirait impasse et
solitaire ? Le passage du néant à l’humain, du peut-être au
possible, du négociable à vivre, alors que l’on croit tout perdu ?
Les amis vont, les amis
viennent.
Parfois barricadés, aigris
devenus - ou non –
les fidèles déçoivent -
parfois.
Mais un regard, scellant
l’héritage ne peut-il rattraper un grand saut dangereux ?
Françoise Coulmin,
inédit, août 2011.
De
l'origine
Ainsi vous me parlez de l'origine
Comment
Pourquoi
Comment ces merveilleux emboitements des
étoiles
pourquoi ces incroyables inventions de cellules
et ces adaptations ahurissantes
et même ces perversités déviantes
Vous dites qu'un si parfait aboutissement
de l'univers
dans la multiplicité de ces magies d'équilibres
ne peut qu'avoir été voulu
programmé
Que chaque élément des rouages
que chaque création
connue
et inconnue
que chaque élucubration
inventive
ne peut être le fait que d'un grand créateur
Mais lui ce Créateur
qui donc l'aurait créé ?
Dit
l'enfant.
Françoise Coulmin,
inédit, 2014.

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Françoise COULMIN est née en Normandie où elle vit. Fut peintre
et géographe. Poète de combat et
de résistance, elle reste un électron libre et rebelle. Ses
dernières publications incluent Pendant qu'il est encore temps (Le
Temps des Cerises, 2012), Guérir d'enfance, (L’Harmattan, 2012),
Petit matin (2012),
Errer appartenir (oratorio,
2015) Prendre souffle (2016) publiés à La Feuille de Thé
où paraîtra aussi le florilège Sans
espoir, je cède à l'espoir en 2018.
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Elle figure dans une quarantaine d'anthologies et
en diverses revues (papier, en ligne, en France et à l'étranger). Ses
poèmes sont traduits dans une dizaine de langues. Elle a collaboré avec
plasticiens et compositeurs et a compilé 3 anthologies : Et si le
rouge n'existait pas (67 poètes, 2009), et Nous la
multitude (107 poètes, 2011), au Temps des Cerises, et Liberté de créer, liberté de crier (99
poètes, 2015) aux Éditions Henry. Prix international de poésie Antonio Viccaro en 2012 pour l'ensemble de son œuvre.
Membre du PEN Club français, du WPM, de la SGDL.
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