Avril 2010
Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : [Tout est là] (Jules Renard)
par Aaron de Najran
Aphorismes de Paul Éluard
Quelle grimace au soleil, mère Confiance, pour n'obtenir que la pluie.
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Qu'on me cite un amateur de
billard en bois n'ayant pas estimé à leur juste mesure
les troubles de la puberté.
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L'ironie est une chose, le scarabée et le rossignol, en est une autre.
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Je préfère l'épuisette à prendre les
animaux féroces de nos déroutes les plus
célèbres.
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Mon imagination amoureuse a
toujours été assez constante et assez haute pour que nul
ne puisse tenter de me convaincre d'erreur.
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J'ai déjà dit que je n'attendais plus l'aube. Comme moi, la nuit est immortelle.
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La méfiance, c'était encore l'arrêt, la constatation délectable du fini.
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Le vent n'ira pas où l'homme veut aller avec lui.
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Je ne regrette pas - mais seulement parce que le regret n'est pas une
forme suffisante de désespoir le temps où j'étais
méfiant.
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À Baltimore, quand on a trouvé le point faible, le reste va tout seul.
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L'homme à l'écorce poreuse a faim et soif.
L'homme, du haut de l'idée de sa mort, regarde pensivement les
bienfaisants mystères.
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La mort vint toute seule, s'en alla toute seule et celui qui aimait la vie resta seul.
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On voudrait faire la moisson et l'on fait honte aux étoiles.
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Comment ne pas être deux quand on se sent si seule ?
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Rien ne diffère de la mort, sinon le feu.
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La nudité de l'homme et de la femme est si chaude qu'elle
humilie le ciel, qu'elle laisse une tache dans la prunelle de l'espace.
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On ne rêve plus du jour qu'en s'éveillant, en pleine nuit.
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À chaque fois, une aube qui n'a pas été
vécue apprend à l'hyperboréen qu'aimer est utile.
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Quand il n'a pas d'adversaires, l'homme, en désespoir de cause, se bat contre lui-même.
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L'homme ne se fréquente pas pour vivre. S'il veut se
connaître, ce n'est pas pour durer, pour mériter le monde,
mais pour être au monde.
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On ne voit ce qu'on veut que les yeux fermés, tout est exprimable à haute voix.
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L'imagination n'a pas l'instinct d'imitation. Elle est la source et le
torrent qu'on ne remonte pas. C'est de ce sommeil vivant que le jour
naît et meurt à tout instant.
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Voir : c'est comprendre, juger, transformer, imaginer, oublier ou s'oublier, être ou disparaître.
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Il y a autant de merveilles dans un verre de vin que dans le fond de la
mer. Il y a plus de merveilles dans une main tendue, avide, que dans
tout ce qui nous sépare de ce que nous aimons.
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On ne découvre que ce qu'on ne connaît pas.
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Ce ne sont pas forcément des amoureux qui ont écrit les
plus beaux poèmes d'amour - et quand ce sont des amoureux, ils
n'en rendaient pas leur amour responsable.
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Quand le hasard nous montre que nos limites peuvent être
indéfiniment éloignées, nous regrettons notre
prudence et nos méthodes, nous sommes malheureux.
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Nous sommes nécessaires.
tirés de son recueil "Donner à voir"
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