Billet d'humour -aphorismes-pensées
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MAI 2011
Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- : [Tout est là]
(Jules Renard)


par Aaron de Najran


Le Journal des frères Goncourt IV
tiré des notes de lecture de Michel Ostertag

Dans cette sélection du Journal des frères Goncourt, ceux-ci se montrent comme on imagine qu’ils étaient ; observateurs de la vie parisienne, notant le plus petit travers de leurs contemporains avec toujours cette pointe de férocité qui les caractérisaient ; ils savaient aussi se montrer fins penseurs dans la grande tradition de La Bruyère ou de Chamfort.

Je vous invite, une nouvelle fois, à déguster ces petits moments si particuliers de la vie littéraire de la fin du XIXe siècle.

*

Un joli mot entendu : « On se marie beaucoup, cette année… Surtout les hommes ! »

*

Le livre, au fond, existait peu chez les Anciens. Ils lisaient peu. Les bibliothèques étaient rares. Ils avaient le théâtre et l’éloquence.

*

Quand l’homme vieillit, il éprouve un grand besoin d’une chose qui n’existait pas pour sa jeunesse : le silence.
 

*

L’homme qui ne méprise pas le succès est indigne de l’obtenir.

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Jamais un public ne saura les désespoirs de la page qu’on cherche à s’arracher et qui ne vient pas.

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Il y a des gloires sans popularité, comme il y a des popularités sans gloire.

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Il n’y a que la littérature méprisée qui ait des auteurs honorables.

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C’est une chose curieuse que les trois grands peintres français du XVIIIe siècle, Watteau, Chardin, La Tour, soient pour ainsi dire les seuls du temps qui n’aient pas été en Italie.

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Tout homme qui aime le poisson a l’esprit délicat.

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Un joli mot de Mme Dorval : «Je ne suis pas jolie, je suis pire ! »

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Les bonheurs arrivent toujours trop tard dans la vie.

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Le chic actuel d’une femme est le mauvais genre distingué.

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Il ne manque rien aux maisons neuves, que le passé.

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Paris ? La capitale de tous les excès.

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Dans l’art, il y a mille moyens d’encourager les fausses vocations, aucun moyen de décourager les vraies.

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Jeune, on est gai dans des lieux tristes ; vieux, on est triste dans des lieux gais.

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Chez les gens qui ont les yeux de travers, les idées louchent.

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Tout est unique, rien n’arrive qu’une fois dans la vie. Le plaisir physique que vous a donné à telle minute telle femme, le plat réussi que vous avez mangé tel jour, vous ne le retrouverez plus jamais. Rien ne recommence et tout n’est qu’une fois.

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Une des choses les plus admirables en ce monde est l’agglutinement naturel et immédiat des sots entre eux.

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Plus on va, plus on voit que dans ce monde, rien ne se traite sérieusement que les choses légères et légèrement les choses sérieuses.

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En tout et pour tout, rien de si lâche qu’une foule.

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A propos d’Hernani. Tristesse de songer qu’il faille à un auteur vivre quarante ans, presque un demi-siècle, pour être autant applaudit qu’il a été sifflé.

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Des hommes sont tentés par la mort comme par une dernière aventure.

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Il n’y a que les domestiques qui savent reconnaître les gens distingués.

Note


Les frèresGoncourt, Edmond (1822-1896) (photo) et Jules (1830-1870) romanciers français et auteurs d'un célèbre journal à quatre mains. Edmond de Goncourt légua toute sa fortune à une académie qui porte son nom. L'auteur Edmond Goncourt est indissociable de son frère Jules, avec lequel il compose, dès 1850, des ouvrages d'histoire, notamment sur la peinture, comme L'Art du XVIIIème (1859-1875). Peu à peu, le travail collaboratif des deux frères se diversifie et ils se mettent à écrire des romans naturalistes tels que Soeur Philomène, en 1861 et, Edmond seul, La fille Elisa en 1877.

L'oeuvre littéraire majeure du duo reste cependant leur Journal, tenu à deux depuis 1851. Repris par Edmond à la mort de Jules en 1870, il présente un témoignage détaillé de la vie au siècle dernier. Dans son testament, Edmond demande à ce que soit créée une académie littéraire en mémoire de son frère. Le prix Goncourt est, depuis le plus grand prix littéraire français.

Quelques sites:
Site académie Goncourt
Site consacré aux frères Goncourt

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Journal des Frères Goncourt
notes relevées par Michel Ostertag

     pour Francopolis mai 2011
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Créé le 1 mars 2002

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