Les rues
abandonnées
Le soupir des branchages fins et froissés en silence du
minuit
À la lueur blafarde du beau croissant de lune
M’a rappelé les nuits du cœur de l’hiver dernier
Où l’un des passants, étrange plein d’inquiétude
Cherchant l’espoir et le trou de lumière
Ayant un air interrogateur
Parcourait à l’obscurité de la nuit
À pas hésitants
Les rues gelées de la ville
Et traversait lentement
Les corps demi-morts tombés dans tous les coins et recoins;
Devant l’aurore
Et avant le lever du soleil
Le même passant s’en retourna mécontent et fatigué
De prendre le mauvais chemin
Il s’assit un moment au coin demi-obscur de la rue
Ses yeux mouillés de larmes
Lança un coup d’œil vers la dernière lampe allumée
Qui se crevassa soudain et cassa;
Les ramées fanées s’écrasèrent
sous les pas des passants
La lune cessa d’éclabousser sa lueur
Et ferma ses paupières
Il ne resta qu’une étincelle de vérité amère
Dans le regard de ce passant étrange
Qui semblait murmurer
Ou se demander peut-être:
Quelqu’un verra-t-il un jour
Les expirants des rues abandonnées ?
|