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Notre librairie
compte
plus de 400 auteurs et près de 2000 textes. Vous y trouverez des
poètes, des
nouvellistes et
romanciers, des auteurs de pièces de théâtre,
hommes et
femmes,
Claude
Sterlin Rozema 6 textes retenus
et commentés 1. Pucellia
- 2. Néant à venir
- 3. Transe sauvage
4. Une certaine quête - 5. À chaque fois - 6. Encore
Dominique : : L'univers que le poète
fait surgir est plutôt cohérent dans sa dislocation et sa
désolation. On sent certaines obsessions, une lourdeur
volontaire qui se veut provocante. C'est une voix qui se cherche, qui
crie mieux qu'elle ne dit mais dont le timbre, pas tout à fait
sûr encore, laisse passer quelques fulgurances
intéressantes à creuser. « le tunnel
béant
de la poésie sauvage. »
Dana : Tout simplement exceptionnel. Un «poète sauvage» comme un de ses textes nous le dévoile, qui s’emploie à désapprendre le langage convenu pour s’engouffrer dans la « désécriture », un chantre à la mélancolie rude des désastres ultimes d’une humanité martyre qui sombre dans le Néant à venir, tel un « linceul flottant au vent », un maître des «paradoxes surprenants » scellant une « mémoire impure », figure mythique « qui passe / comme la fleur hors-saison / dans cette contrée brouillée / ne laissant nul souvenir » … Enfin, un décrypteur de « l’unique force langagière » qui « sauvegarde l’instant à venir » à travers même le don vivifiant de la mort. Un filon orphique puissant traverse cette écriture qui s’éclate en des images luxuriantes brillant de noirceur (« orchidée hypnotique / prisonnière de l'abîme », « soleil à la face de verre », « soleil poitrinaire / infiniment anthropophage / qui tâtonne ma tête / de ses griffes longilignes », « une quelconque insolence / nage de bâbord à tribord / dans mes mots angoissés / toujours en embuscade », « où vont-ils / ces débris cadavériques / en croisades / ces vivants de renom / en rubans noirs », « encore / nous sommes toujours gitans / marchant vers les pôles qui crépitent / comme des dieux d'un adieu »). Magnifique aussi du côté du rythme : ce sont des poèmes de grand souffle à déclamer amplement et vertigineusement. Je retiens sans réserve tous les 6 textes présentés et j’ai hâte d’en connaître et féliciter l’auteur. Gertie : Oui pour tous ses textes, une belle
diversité d’écriture, humeurs variés et
contrastantes mais toujours dans la même saison...Ce regard
à l’œil nu sur son monde, le monde… réveille un peu notre
aisance du vivre. Un appel au réveil sans colère mais on
y sent une grande douleur. Le texte 3 vient me chercher et que dire du
texte 6 Envol. Un vrai poète dans une écriture
sincère.
la désolation placardée sur les visages fuyants comme des astres morts qu'ont peuplés les trous noirs Pucellia, tendresse et désarroi et douleur. Transe Sauvage, du grand art pour exprimer tant de désespoir. Une certaine quête, quel cri d’alarme, et mon préféré… À chaque fois, ô que les mots sont féroces / sous le poids des bruits du monde / grignotant l'instant de chaque chose. Et le dernier Encore, quelle cri du cœur…! la désolation placardée sur les visages fuyants / comme des astres morts / qu'ont peuplés les trous noirs / à l'heure où Maître Minuit / ronfle sous les chanvres entourés d'astéroïdes. Bernard : J’aime. Tout. Sans savoir pourquoi. Peut-être que la poésie c’est justement ça… Fluide, délacée, les mots vibrent comme des particules quantiques dans leur atome.. Seule chose que je n’ai pas aimé c’est la découpe un peu saccadée à mon goût ( visuellement en tout cas). Pucellia, un titre comme ça… je suis déjà vendu. Néant à venir…. ah ce soleil poitrinaire ! Transe sauvage, moins bon, Une certaine quète, génial…. À chaque fois, moins intéressant et le dernier, E ncore, mon préféré. Mireille : Mon vote est ici négatif sur les textes. J’aurais en revanche extrait certains vers. Et puis le rythme m’intéresse. François: Oui pour tous les textes, il y a dans cette écriture, un souffle, une tension, un cri, peut-être parfois un peu trop emphatique. *
*
AUTEUR 2 Mary Doucelle Nouvelle auteure 3 textes retenus et commentés La rue étroite - L'Aïeul - Odeurs de foin Commentaires
sur
l’ensemble de ses textes.
Dominique
: Les poèmes de cet auteur ont un charme désuet, un ton
en mineur, un timbre nostalgique. Le quatrième poème
diffère des autres par son accent plus violent et son
vocabulaire plus rude. L'ensemble est intimiste, classique, un brin
rétro. On n'a pas l'impression d'être au XXI ème
siècle.
Dana : Je retiens volontiers les textes 1 (La rue étroite) et 3 (L’Aïeul), qui retracent en des lignes épurées quelques instants de vie. Je retiens également le texte 5, Odeurs de foin, une bucolique (presque) réussie, sauf la fin du poème, qui me semble ratée (même la rime, absolument nécessaire dans ce genre d’exercice, manque dans ce dernier vers, par ailleurs dépourvu d’intérêt et décalé par rapport au reste du tableau…). Gertie : Que de nostalgie… et tout en rimes… qui donne certes une cadence mais en même temps un refrain connu. 1. La rue étroite, plein de la nostalgie du temps qui file… par contre le texte 2 Infortune, je n’y vois que rime et de même pour Vague qui en plus est très court. Alors que le texte l'Aïeul, devient mon préféré, on y sent un respect…et avec son dernier, Odeur de foin, l’auteur a réussi a bien peindre cette nostalgie de la campagne des temps anciens…ce dernier laisse vraiment des odeurs de campagne sur mon écran, poésie légère. Bernard : 1 Rue étroite, 2. Infortune, 3. L 'aïeul, 4. Vague...Non. 5. Odeurs de foin : Surprise, des alexandrins ! Et pas mal du tout. Le rythme tient jusqu’au bout, les images parlent, le tout pas mal fagoté. Vive Joachim Du Bellay Mireille : Oui. J’aime beaucoup ces textes où le rythme, les images m’évoquent une véritable atmosphère. François : Oui à tous les textes. On est parfois sous le charme, comme dans certaines contines enfantines. « …Le ciel se fait gris Plus de ritournelles Pour les demoiselles… » On est bercé par cette petite musique élégiaque qui nous susurre à l’oreille… * * * AUTEUR 3
Delano Frere Nouvel auteur 3 textes retenus et commentés 1. Essentiel - 2. Petite soeur - 3. Il y a tellement de chose - Commentaires sur l’ensemble de ses textes. Dominique : L'auteur aime le quotidien et recherche la sérénité (voir 1er poème) Sa volonté de la trouver se manifeste dans plusieurs textes malgré une conscience nette des aléas de la vie. La forme classique et toutefois légèrement claudicante des vers mime l'aspiration à un idéal que la violence des faits bruts de la vie empêche de réaliser. Le ton est simple mais la sensibilité et les sentiments ne suffisent pas toujours pour qu'il y ait de la poésie (à mon avis, et cela ne reste qu'un avis!) Je retiendrai dans le texte2, Petite soeur, après l'énumération non exhaustive de ce qui paraît négatif et traumatisant au poète dans l'actualité le dernier vers : « Viens, petite sœur, allons simplement jouer comme des enfants. » Dana : De cet auteur j’aime la simplicité du texte 1, Essentiel…., ainsi que le nu exposé volontiers prosaïque du texte 2 (petite sœur) ; j’y rajoute le semi-reportage d’un drame du quotidien qui donne un certain frisson au texte 4, Il y a tellement de choses... Pour le reste, bien que l’effort de construction poétique soit bien visible, je suis bien moins convaincue du résultat. Gertie : De longs textes en prose à tendance philosophique, belle écriture. Et des réflexions sans amertume mais une certaine nostalgie, je dis un oui global aux textes de cet auteur. le propos et le rythme s’harmonise dans son premier texte, Essentiel, et le suivant Petite soeur, non pas pour la poésie mais pour cette réflexion, ce constat : l’homme sera toujours l’homme et en perpétuel recommencement de ses horreurs comme ses exploits. La plume et la rose, amusant, jeu passe-temps de l’écriture légère. Il y a tellement de chose, pour cette prise de conscience… et cet aveu de notre aveuglement. Et son dernier, Le jour est venu, par respect pour cette grande nostalgie. Bernard : Studieux, appliqué, pas une tache sur le papier, mais pas de poésie non plus. Je dis non. Mireille : Je ne vote pas positivement pour cet auteur. François : Les réflexions de l’auteur sur la vie, l’état de la planète, la quête de la sérénité révèlent une grande humanité. Pour autant, le poète ne peut se contenter de bons sentiments, il faut que l’alchimie des mots opère. C’est peut-être ce qui, selon moi, manque à ces textes. La critique que je me permets de faire est subjective, mais je l’assume. en conclusion et pour être cohérent avec ce que je viens d’écrire, je vote non. * * * *
AUTEUR 4. André Bonafos Nouvel auteur 3 textes retenus et commentés 1. L'araignée - 4. Le parapluie - 5. Les pleurs Commentaires sur l’ensemble
des textes
Dominique
: L'auteur s'essaie à la fable dans le premier texte, aux
plaintes existentielles dans le deuxième, aux souvenirs
désuets, très fin XIX ème siècle avec
« le baiser » et les rimes sages; à la
personnification des objets dans le quatrième texte et d'un
« Je me souviens » (pas du tout, cependant, à la
manière de Perec) pour le dernier poème qui me
paraît trop convenu. Je regrette de dire que je ne me sens
pas vraiment en phase avec cette poésie qui, à mes yeux,
manque d'originalité et ne me fait pas rêver.
Dana : Je retiens tous les textes de cet auteur varié, qui manie avec autant de tendresse et d’humour que de pathos retenu, la fable ( L’araignée), la prosopopée ( Le parapluie) et la confession, que ce soit en guise de souvenir d’enfance ( Le baiser) ou de «le bilan » d’une vie ( Il me reste si peu et Les pleurs) ; le tout avec une grande simplicité qui enchante, sans tomber dans la facilité. Gertie:
J’aime bien cet auteur qui
semble bien manipuler sa vision de vivre en ressortant de sa
mémoire des souvenirs d’enfance tout légers et amusants.
Genre fable amuante, avec son texte L'araignée, sa
réflexion en toute simplicité sur le temps qui file…Il
me reste si peu. Tout léger et la rime ici est plus dans
l’amusement avec son texte Le baiser. Le texte suivant, Le
parapluie, poésie, non, mais cet art d’écrire
sous
son œil moqueur. Le dernier, Les pleurs,
rime facile,
certes mais le rythme lui donne tant de légèreté… ça
me relaxe et m’amuse.
Bernard : Texte 1, L’araignée oh la jolie comptine ! De l’araignée qui faisait de la trampoline et qui s’est cassé les trois poignets de la main gauche … Oui. Il me reste si peu. Non. Trop impersonnel. Mireille : Je ne vote pas positivement pour cet auteur sauf le dernier
texte, Les pleurs. J’ai envie de musique sur ce texte.
François : Oui à tous les textes car, même si à la première lecture je me suis dit que la légèreté n’était pas un critère suffisant pour « faire poème », je n’ai pu m’empêcher de fredonner « En sortant de l’école, nous avons rencontré un grand chemin de fer… » de Prévert qui a charmé ma jeunesse et qui continue à me charmer. Légèreté, fraicheur, musicalité, on est à la fois dans la poésie, le conte, la contine et peut-être aussi dans la chanson. En tout cas, il y a, même si parfois l’auteur se laisse aller à la facilité, une coloration poétique certaine qui m’a touché. *****
AUTEUR 5
Catherine Scheers, dite Jélamie Nouvelle auteur chez Francopolis 1. Le peintre amoureux Commentaires
sur l'ensemble de ses textes
Dominique :
La métaphore filée d'une exploration géographique
érotisée passe assez mal par son outrance pour ce qui est
du premier texte. La parabole du deuxième n'est pas assez
profonde et n'est pas dénuée de naïveté.
L'argument quasi politique du troisième texte ressemble plus
à un prospectus ou à un programme qu'à un
poème et cela me gêne. (Même si
l'engagement
en poésie ne me gêne pas en tant que tel pour peu que ce
soit quand même de la poésie , épique,
rythmée, scandée etc) . Le quatrième texte est
la
tentative inversée du premier texte : corps-paysage , cette
fois-ci , mais encore une fois c'est trop appuyé, trop lourd
pour qu'on puisse adhérer, me semble-t-il. Quant au dernier
poème, bien qu'il exprime des sentiments sincères et
forts, il ne me paraît pas une réussite d'un point de vue
poétique. C'est touchant, certes, mais les bonnes intentions ne
sont pas suffisantes pour qu'il y ait poème. Cet auteur
gagnerait en qualité en épurant ses propos, en
élaguant et en recherchant plus de simplicité et de
sobriété.
Dana : Pour encourager cet auteur, Le peintre amoureux. En effet, ce poème pictural évoquant une déesse païenne comme dans nombre de tableaux allégoriques de l’âge classique, avec une certaine grâce toute recherchée, se sauve parmi les autres textes, qui sont plus des versifications que des poèmes, même si les idéaux et les bons sentiments les animent. Gertie
: Une toute autre écriture… très
lyrique… trop classique pour moi. Un oui léger pour cette ligne
qui m’a fait sourire :
« Chaloupe-moi au gré de tes méandres. » dans Ma terre, mon univers. Son texte, Un phare dans la nuit, genre fable bien écrite, oui, pour ce regard tendre vers ce phare fatiguée et en fin de vie… et oui pour Le peintre amoureux, que de coups de pinceaux pour nous dessiner son amour ! Bernard : Je
ne comprend pas cet auteur(e), ses amalgames
grandiloquents, Terre-copulation, le phare perdu et le Néant…
Les sujets sont intéressants mais l’expression reste en dehors
du poétique. Je dis Non comme pour l’auteur 3.
Texte 5 Ma douce maman - Je conseillerais à l’auteur de lire « Le livre de ma mère » d’Albert Cohen Mireille : Sans pour autant donner le moindre commentaire, je ne retiens pas positivement ces textes. François : Je ne retiens pas les textes de cet auteur, en gros pour les mêmes raisons que l’auteur 3. ( il faut que l’alchimie des mots opère. C’est peut-être ce qui, selon moi, manque à ces textes... )
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Notre
invitée
au Salon
de lecture, et visiter cette Revue Octobre 2015 avec toutes ses rubriques. ***
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