Le chant du danseur
De Gilles-Marie Chenot
Aux éditions du Cygne
Brûlant
comme un feu de joie !
Au-delà de toute poésie traditionnelle - car
chaque mot ici est comme sorti de l’inspiration la plus
pure d’un monde où la poésie marque de
son empreinte indélébile chaque syllabe, chaque
intonation, chaque rythme, chaque association de mots, d’images,
- le recueil de Gilles-Marie Chenot nous offre un feu jailli
de toute part. Il enflamme l’esprit par sa façon
de repenser le monde, le refaire après l’avoir
explosé sous nos yeux. Chaque retour à la ligne
est une nouvelle aventure dans un flot d’images qui
vous assaille, vous transperce pour faire de vous un spectateur
privilégié d’un monde en devenir…
Le chant du danseur est le premier recueil de Gilles-Marie
Chenot. Je pense, sincèrement, que cet ouvrage est
porteur d’un avenir prometteur et que l’auteur
saura nous donner d’autres chants sortis de son imagination
puissante et originale.
Gilles-Marie Chenot, par une inspiration fulgurante, a su
déborder du cadre habituel d’un recueil de poésie
pour construire un domaine onirique dont lui seul détient
la clé. Jusqu’au titre qu’il a donné
à son recueil : Cratères littéraires.
Mais l’auteur, à coté d’une prose
mystérieuse, de métal en fusion, de choc de
mots et d’images sait aussi – et c’est là,
à mon avis un atout suprême – revenir parmi
nous, nous évoquer les sentiments qui sont les nôtres
dans la vie de chaque jour, ce qui donne comme un relief saisissant
entre les cimes où les orages grondent souvent et nos
petites vies journalières.
Bien sûr, et vous l’aurez deviné, la lecture
d’un tel ouvrage demande de la part du lecteur une certaine
dose d’assiduité, de volonté d’aller
plus loin pour englober la totalité de la pensée
de l’auteur ; ainsi, grâce à une certaine
curiosité, il se laissera entraîner, de page
en page, là où veut l’emmener l’auteur.
Une des qualités de cet ouvrage est son unicité
; issu d’un même souffle, d’une même
inspiration, il forme un bloc indissociable, cela nous change
des recueils patchworks sans fil conducteur…
Un conseil : à chaque formule choc, s’arrêter,
savourer, relire, laisser aller son esprit, construire pour
soi-même son propre imaginaire, participer à
notre façon à l’élaboration d’une
sorte d’ouvrage collectif entre auteur et lecteur, telle
est la meilleure façon de lire ce recueil.
Je voudrais vous donner ici, des exemples de cette fulgurance
poétique afin que vous puissiez juger par vous-même
:
Dès l’abord, le ton est donné. Ici, feu
et délire cosmique : Les assassins sont arrivés
dans cette ville aux yeux pourpres ; ils ont levé des
troupes saignées à vif dans les cimetières-élevages
où croupissaient leurs séides décomposés.
La fin du monde est proche, hâtons-nous ! Quand
viendront les premières pluies minérales et
que nos enveloppes poussiéreuse seront corrodées
par l’acide béante…
Des forces occultes et terribles auront raison de nous : Crois-moi,
je suis la goutte cosmique qui surgit dans l’apesanteur
sous la forme conique d’une pluie diluvienne de galaxies
en boîtes de douze, je suis le virus ultime, mutant
insouciant qui rayonne des arc-en-ciel souterrains…
Le décor est brossé et la place minuscule de
l’homme est donnée entre mort et folie : Je
suis la voix silencieuse qui parcourt le désert vivant
et dans la clarté de mon œil se réverbèrent
les spectacles de la folie.
Et pour finir : La vie est la mort, le bien est le mal,
la parole est silence, l’obscurité est lumière,
tout resplendit dans l’harmonie impalpable de la mort
du temps.
Certains passages ont des accents hugoliens par le côté
visionnaire et déchaînements cosmiques qu’il
affectionnait tant.
Voici une poésie nouvelle, loin de tout ce qu’on
a pu lire auparavant. Ce livre ne peut pas se ranger dans
la bibliothèque et y dormir ; une fois refermé,
il est aussitôt repris et relu, annoté, approfondi,
il enrichit votre esprit et vous donne à penser.
Ce livre fera date dans la poésie de notre temps.
À acheter dans toutes les bonnes librairies (Fnac et
autres) ou directement chez l’éditeur.
Le site de l'éditeur : www.editionsducygne.com
Par Michel Ostertag
pour francopolis
septembre 2006
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