Le fil bleu
d'Elisa Huttin
aux éditions Poiêtês
Le
dernier recueil de poésie d’Elisa Huttin, recueil
intitulé Le fil bleu est une œuvre d’une
grande sobriété, d’une justesse de ton,
construite avec des mots simples et que l’auteur a le
don de charger d’un potentiel d’émotions.
Tout au long de plus d’une centaine de pages et d’autant
de poèmes calibrés elle offre au lecteur un
maximum d’images poétiques et de tendres sensations.
Elisa Huttin est née en 1962, à Perpignan ;
elle nous dit, en quatrième de couverture, qu’elle
est « enfant du sud de la France, bercée
par les vagues de la Méditerranée et les rafales
du vent » Sa couleur fétiche semble être
le bleu car un précédent recueil, chez le même
éditeur, prenait cette couleur comme thème sous
le titre : « Bleu intense »
Cette couleur bleue qu’elle a choisi comme fil directeur
semble convenir à merveille à sa poésie
: tendresse, émotion plus ou moins contenue, par petites
touches délicates elle sait brosser une scène,
un tableau, faire surgir un passé douloureux à-travers
un sourire esquissé, un instant d‘abandon : Morsure
de solitude sous ton manteau d’habitudes.
Les mots sont mesurés, bien choisis, à leur
juste place comme dans le poème Juste un courant d’air
où « Juste quelques mots déplacés/Restés
sur les lignes en équilibre/Qu’est-ce qui l’a
pris de s’émietter/L’histoire était
encore lisible ? »
L’ensemble forme un tout cohérent, ce qui est
un compliment pour un recueil de poésie qui, par nature,
a tendance à une certaine disparité ; cela est
le fruit d’une grande maîtrise de sa propre technique.
J’aime aussi ce côté fluide des textes
comme dans ce poème intitulé : Film flou
où il est dit : Du champ de blés couchés/S’élève
un doux parfum/Une goutte discrète/Posée/A l’oreille
distraite.
Tout en gardant une tonalité, un style qui lui est
propre, l’auteur varie son inspiration et passe de la
description nostalgique à des questionnements (lire
le poème Au bord de l’autoroute) ; des souvenirs
d’enfance aux problèmes de l’âge
adulte avec toujours ce recours possible dans «
le monde bleu. »
Je voudrais laisser la parole à l’auteur qui
nous explique la trame de son oeuvre :
« Le fil de la vie. Le fil
de l'eau des rivières. Le fil de l'horizon unissant
à l'infini le ciel et la mer. Les mots suivent le fil
bleu et forment un collier de perles aux sonorités
cristallines. Amour, tendresse, silence. Un contraste, une
faille laissant entrevoir des éclats de lumière
bleue au travers de la grisaille de notre monde. Écoutez
et laissez-vous bercer par le léger mouvement de l'herbe
bleue sous le vent... »
Quant à moi, je vous invite, une fois lu, à
garder près de vous ce petit livre à la couverture
bleue, à le poser sur votre table de chevet et ne jamais
vous endormir sans l’avoir ouvert au hasard et goûter,
une fois encore, aux charmes d’un de ses poèmes
: votre sommeil n’en sera que meilleur ! Et j’ajouterai
que c’est un beau cadeau de Noël !
Allez sur le site des Editions Poiêtês de Laurent
Fels, à l’adresse ci-dessous :
http://www.poietes.fr.ms
pour trouver les deux œuvres cités en référence
dans l’article ainsi que d’autres œuvres
poétiques de poètes de grande qualité.
Bonne lecture à tous.
Michel Ostertag
pour Francopolis
décembre 2006
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