Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un
visage. |
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GUEULE DE MOTS
Cette rubrique reprend un second souffle en 2014
pour laisser LIBRE PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler
de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la
poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner
son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture, ou tout
simplement de gueuler en paroles... etc. Novembre-décembre 2022 Libre parole à Michel Bénard : « La guerre de Troie ! » Poème dédié à Liliane Caumont, pour sa sculpture « La guerre de Troie » (*) |
La guerre de Troie, Légende homérique ou réalité ? À l’origine se profile une femme Belle à damner les âmes, L’aveugle crédulité des hommes, L’orgueil, la passion, la jalousie, Anéantiront la cité troyenne, Pilleront les joyaux de la reine, Le feu s’étendra à la terre Sur les ruines d’un lointain passé. Reviendra encore l’ombre du pouvoir, La folie chronique et pandémique De la sempiternelle désolation, L’histoire sans cesse se renouvelle, Génocide des innocents Subissant l’opprobre et l’anathème, Ce sont toujours et encore Les temps mauvais recommencés, Les ventres de femmes exsangues, Les visages de l’effroi face À l’avancée mortifère des boucliers, Les yeux stigmatisés Des mères pleurant leurs enfants Recouverts de froids linceuls. La fiancée du vent Interroge le temps, Afin de porter simplement Un regard nouveau sur la vie, Où l’œuvre prendra tout son sens En rejetant le spectre de la guerre, Des exactions, des ignorances, des différences, Généré par l’épopée humaine. ©Michel Bénard (*) Sur cette artiste et son œuvre exceptionnelle, voir son
site, et des reproductions sur le site singulart.com. *** Ce poème nous ramène cruellement dans l’actualité et
nous fait penser que « la guerre de Troie » non seulement aura bel et
bien eu lieu (contrairement à ce qu’espérait en 1935 le dramaturge Jean Giraudoux
– le 22 novembre il y a eu 77 depuis la première), mais en fait elle n’a jamais
cessé depuis le début des « civilisations » (chacune ayant eu la
sienne, fondatrice et perpétuelle – pensons juste à celle ayant inauguré,
selon la tradition, l’âge de fer, qu’illustre le pendant oriental de l’épopée
homérique, l’immense Mahabharata !). (D.S.) |
Michel Bénard Francopolis
– Novembre-décembre 2022 Recherche Dana Shishmanian |
Créé le 1 mars 2002