Légères rumeurs
les lèvres bougent
en tessitures contrastées
ce sont conversations
c(h)oeur en
dérive
mots indistincts
chevauchant les tables
Un rire
s’échappe - soprane -
dans le pleur d’un enfant
decrescendo de basses en réponse
l’air saturé de voix
de tissus, de corps
entre cacophonie et harmonie
les mots comme les taches de couleur
se mêlent
Tout est
flouté
et baigne
dans
odeur de cigarettes
saveur du café
aria
d’alto
sur la peau le soleil
noir velouté dans la bouche
Une
nichée humaine bariolée prend d’assaut une table ronde
Tasses s’entassent : ça gazouille,
Rigole
bière blonde à col blanc
Un solitaire s’auréole de silence rivé à son portable, un petit
blanc tremblote au vent qui se lève,
c’est le solo du ténor en cuir et santiags
Trame d’histoires
à tricoter des désirs
rouge des lèvres, des joues
à esquisser caresse
Danse-arabesque
de la feuille morte
titubant
dans l’air diaphane
Moineau
entre les tables
Lien invisible du souffle bourdonnant
La
cloche, au loin
sonne à
midi
au milieu des légumes du marché.
©
Dominique Zinenberg
31
décembre 2024
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