Ou les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage.

 

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GUEULE DE MOTS



Où les mots cessent de faire la tête et revêtent un visage...

Cette rubrique reprend un second souffle en 2014 pour laisser LIBRE PAROLE À UN AUTEUR... Libre de s'exprimer, de parler de lui, de son inspiration, de ses goûts littéraires, de son attachement à la poésie, de sa façon d'écrire, d'aborder les maisons d'éditions, de dessiner son avenir, nous parler de sa vie parallèle à l'écriture...etc.

Mars-Avril 2022

 

Libre parole à

Michel Herland

 

À nous pauvres humains

(Guerres et pandémies)

 

La suite sans fin des massacres et des guerres

tant de corps amoncelés partout sur la terre

Les rois d’antan censés guérir les écrouelles

préféraient chevaucher et chasser les rebelles

Jusqu’au bout du monde triomphe la violence

Ceux qui fuient les combats cheminent en silence

pleurant leurs proches laissés dans une tombe

ils entendent encore le fracas des bombes

Comment calmer l’inquiétude d’une mère

restée sans nouvelle de ses fils ou du père

 

Faut-il remémorer la longue litanie

de notre espèce les terribles avanies

Guerres anciennes ou modernes

Péloponnèse ou Dardanelles

guerre de cent ans ou guerre éclair

guerre impériale ou coloniale

dans les tranchées ou dans les airs

les occasions ne manquent pas

de s’entresuicider

 

Car les hommes sont des animaux dangereux

ils ignorent les avertissements des dieux

ils ne respectent pas l’œuvre de la nature

ils n’ont aucun respect envers ses créatures

alors doit-on s’étonner quand elle perd patience

qu’elle déploie ses armes contre notre engeance

 

Faut-il se répéter la triste rhapsodie

de notre espèce les terribles maladies

Les pestiférés de Jaffa

les phtisiques les poitrinaires

le sida et le choléra

les infarctus les AVC

le cancer aux mille visages

les culs de jatte et les manchots

enfin toute la ribambelle

de nos plus belles affections

 

Mais nos amis les hommes ont la tête si dure

ils se moquent de la sagesse d’Épicure

Coriaces il se sont habitués au malheur

ils ont rencontré si rarement le bonheur

qu’il ne leur manque pas. Alors on les punit

encore et encore fléau après fléau

De leurs pires vices inlassables féaux

s’ils savent se plaindre ils ne s’amendent point

parés pour encaisser le prochain coup de poing

 

On l’appelle COVID. Masculin féminin

ce n’est pas décidé. En tout cas bien malin

tant il est habile à se métamorphoser

pour nous pénétrer et mieux nous décomposer

Pernicieux malfaisant et toujours menaçant

à le vaincre nous sommes encore impuissants

Nous portons un masque nous ne nous touchons pas

appréhendant de passer de vie à trépas

Qui n’a déjà perdu un parent un ami

un copain dans cette funeste épidémie

Rode la mort on accuse le mauvais sort

mais il faut vivre faire preuve de ressort

 

Alors on passe à d’autres choses

on s’achète un bouquet de roses

 

31 mars 2022

 

 

Michel Herland

Francopolis – Mars-Avril 2022

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