TRISTESSE
Ou le mal à l’âme
Avoir mal à l’âme
C’est avoir mal nulle part
Mais c’est avoir mal en soi
Entre soi et soi, pour soi seul.
Une heure de tristesse, ça passe.
Un jour de tristesse, ça passe.
Puis la tristesse prend la couleur
De l’habitude, celle qui ne passe
jamais.
La tristesse, c’est regarder son
passé
Et ne pas comprendre son présent
Et ne rien voir de son futur
C’est vivre à reculons.
On a beau déverser des pots de
couleurs
Sur la tristesse et son gris
permanent
Sa couleur ne changera jamais
Son gris réapparaîtra à travers
toutes les couleurs déversées.
La tristesse teinte notre regard
Chamboule notre voix
Fais hésiter le geste
Rends notre silhouette transparente.
La tristesse vient sans prévenir
Garde sa place indéfiniment
Fais de nous son gardien
Nous force à vivre avec elle.
Un jour sans tristesse
C’est un jour où les couleurs
De la vie réapparaissent
Et dissimulent le gris de notre âme.
La tristesse empêche de crever
A
ciel ouvert, elle vous enferme
Sur l’extérieur en vous-même
Elle vous mène sur des chemins
boueux.
La tristesse fait de vous son objet
Sa chose, vous dirige, à chaque
pensée,
Elle est là, montre son nez
Fait de vous sa chose.
Caresse mon âme et le gris
S’évaporera et ne reviendra pas
Tant que tes caresses seront
Aimantes et douces et tendres.
©Michel Ostertag
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