Délivrance…
(contre
la langue de bois du dé-confinement)
le
ciel est plein de soleil
mais
la vie est noire
qu’est-ce
que j’attends ici avec
des
gens immobilisés sur leurs lits d’hôpital ?
des
gardes postés aux portes ?
des
policiers qui contrôlent tout ?
d’être
prisonniers ?
et
étrangers ?
qu’est-ce
que j’attends ici avec les morts ?
que
tout soit en ordre dans la banalité du mal ?
de
promener mes idées meurtries en laisse
au
bout d’autorisations absurdes
avec
la délation qui rode aux bouches d’ombre des rues ?
pourquoi
se taisent nos voix ?
où
sont la sensualité et la fraîcheur
du
désir de libérer les êtres ?
créons
un autre monde que celui de la désolation et la tyrannie
un
autre monde existe dans nos rêves, notre volonté et notre art…
Garderons-nous
la vérité en nous silencieuse afin de collaborer aux mensonges ?
accepterons-nous
d’être encore réduits au silence, d’être salis, maltraités,
interdits ?
témoignons
et laissons une empreinte contre l’occupation des consciences et
l’oppression des corps,
devenons
des symboles libres, des êtres libres.
nous
avons l’arme redoutable du poème qui parle au plus profond de nous,
se
dresse comme un rocher face aux pleutres de l’horreur quotidienne.
2020
une épouvante virale dévaste le monde,
sommes-nous
condamnés à la ruine de nos existences
les
justifier ?
pendant
que la nuit s’abat sur le monde
tous
les jours sont occupés
à
soigner
à
laver
à
décontaminer,
à
approvisionner
à
livrer
nous
sommes sortis de l’illusion depuis longtemps
et
n’avons pas à expier les mauvais choix de la mondialisation.
toute
la beauté du monde, vigie
montre-la,
sois
fou amoureux de la vie,
cette
folle maîtresse
vie
imprévisible
vie
étonnante
vie
capricieuse
vie
paradoxale aux confluences du désir et de la raison
vie
ancienne et fidèle où passent tant d’ombres
vie
accueillante et douce où flânent tant de joies
nous,
piétons de la vie, amoureux de la beauté
avançons
avec la vie, entourés d’étoffes et de parfums
vivons
intensément dans les bras amoureux
regardons
la vie comme un printemps radieux
une
fête insolente et non conformiste
refusons
le joug qui fait mourir l’amour !
La
vie est une femme,
toutes
les femmes,
les
mères,
les
filles,
les
sœurs,
les
femmes sensuelles,
les
femmes anonymes entrevues un instant.
À
la vie, tressons des chants d’amour,
des
vers passionnés
de
la tendresse et de l’humour lucide,
de
la tristesse et de l’espérance
soyons
amoureux dans l’étreinte jusqu’à la lumière de l’aube
refusons
les ténèbres et le moulinet de la mort
préparons-nous
à la vie intense et au monde plus dense….
nous
nous promènerons,
et
sous le masque, nous offrirons généreusement nos sens
yeux
brillants
et
nos bouches jouissant de baisers futurs.
©Nicole
Barrière
10/04/2020
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