Treize jours ! La mort
présentait toujours sa
physionomie austère et affreuse....
mais elle me pressait de
nager au-delà de mes peurs pour m’obliger à haler du fond
de moi-même, cette vigueur rebelle dont j’avais tant besoin.
Toute créature, je crois, devrait découvrir au fond
d’elle-même sa raison de vivre. La fatalité, pour moi, ne
peut constituer cette pensée car l’humain n’est pas un outil qui
apparaît dans l’existence, se dégrade au fil des jours et
disparaît dans le néant.
Bien
sûr, le temps se renouvelait et le pressentiment m’embrassait,
immergeant tout mon être sous son emprise préjudiciable.
Je me questionnais : « Pourquoi moi ? Pourquoi est-ce à
mon peuple d’endurer tous les maux majeurs de la nature ?
Pourquoi cette dévastation même si elle est naturelle ?
Déjà, à mon humble avis, ce n’est pas juste !
» Je réalisais, au mitan de mon trouble, que la confiance
était encore là, à portée de main, et la
liberté aussi, non pas dans le désintéressement
inefficace et aveugle qui renversait le dynamisme en soi, mais dans
l’harmonie perspicace d’une réalité que moi seul pouvait
cohabiter dans mon alliance avec l’Invisible.
Est-ce
qu’Ayiti aura un autre visage dans les jours à venir, me
demandais-je ? Est-ce que la mentalité de mon peuple
entêté changera au fil des ans ? Terre surnommée
autrefois « PERLE DES ANTILLES », convertie, depuis des
décennies, en terre immobilisée entre la vie et la mort.
Terre enclose dans un réduit sombre, sans issue vers le concret
favori, exploitée sans objection depuis nombre d’années.
Durant
les époques de grand trouble social, politique,
économique, l’action citoyenne est le facteur capital pour faire
émerger un pays de ses crises. Pour ce, il en est appelé
à s’armer du patriotisme, à la
générosité des concitoyens, convoquer chacun
à rentrer vigoureusement en soi-même, et dans cette
psychanalyse propre à se dépouiller de tout sentiment
négatif, à se mettre résolument à la
tâche pour la « Reconstruction Nationale du pays
» mais aussi de « l’Haitianus Politicus ». Si nous
nous faisons le devoir de faire appel au patriotisme, à l’amour,
c’est en raison du rôle prodigieux de ce sentiment, de cette
valeur qui assemblent, d’une façon indiscutable, les
soubassements cohérents de cette évolution
intégrale que nous prônons au prix du sang, à
l’irrévérence la plus avilissante de nos
supérieurs car l’absolutisme social demeure encore la
règle sur cette terre.
Que
faudrait-il comprendre par développement intégral ? En
toute obligation, ce serait celui de « tout homme et de tous les
hommes » en favorisant l'épanouissement de l'être,
en précisant son savoir et en améliorant son agir. C'est
unifier la personne dans son être, nous dirions le «
passage du moins humain au plus humain » comprenant l’insertion
des valeurs morales au concret.
N’est-il
pas déplorable de constater que nous n’assistons chez nous,
encore en 2015, qu’à l’essor du sous-développement, il se
produit des universitaires pour l’étranger, des
«braceros », des « boat-people » et la
frontière étrange qui oppose la grande masse des Ayitiens
aux rouflaquettes de la fortune mal acquise et du pouvoir
obscurantiste.
On
est unanimes à reconnaitre que la dégringolade sous tous
ses contours étale ses appendices jusqu’aux strates sociales
jadis les plus salubres. Il n’y a pas de hasard dans notre «
big-banguerie », cette situation extrêmement angoissante ne
peut s’expliquer que par l’absence des valeurs morales que nous
estimerions voir s’instaurer au matériel. Nous tenons donc
à convaincre nos compatriotes qu’au-delà de la seule
croissance économique pourtant indispensable à la
satisfaction des besoins matériels, il convient, au premier
chef, d’assurer l’épanouissement de l’homme, de tout l’homme,
dans ses différents espoirs, de tous les hommes indistinctement,
en l’occurrence, de tous les Ayitiens.
Par
delà les conflits d’intérêts et
l’égocentrisme, il faut nous évertuer à
réveiller au service des autres des énergies
désintéressées, à vivre en quelque sorte
notre patriotisme et notre charité en joignant l’acte à
la parole.
Après
le renversement de la dictature duvaliériste, on discourait avec
verve sur la Révolution de 1986. Or, nous savons bien qu’il ne
saurait être question de Révolution sans changement
radical. Cela paraîtra chimérique si nous affirmons que ce
changement radical funeste doit s’opérer foncièrement s
Réalisme ? La réponse reste toujours en devinette.
Nous
précisons que pour effectuer cette mutation
réclamée à cors et à cris par
l’unanimité des citoyens, deux modalités essentielles
sont indispensables, ce sont deux impératifs prioritaires. Nous
accentuons sur l’insertion particulière des valeurs morales dans
le matériel qui est la première condition, et en second
lieu, une éducation intégrale et appropriée -
l’éducation intégrale qui garde l’école de
l’intellectualisme verbal et abstrait est indispensable au peuple
ayitien. Comme l’a si bien dit un auteur: « Le vieux
système éducatif national ne fait pas de doute, il est
fortement secoué et l'école ayitienne continue à
être ce qu'elle a été autrefois : un lieu de
transmission du savoir et non une arme au service du
développement. C'est la crise de l'éducation qui n'assume
pas en tant qu'action commune ses engagements vis à vis de la
société, à savoir former des hommes libres,
autonomes, novateurs, capables de se prendre eux-mêmes en charge
».
Mais
il s’avère, hélas, que ce n’est pas notre actuel
système éducatif qui nous guidera vers cette
éducation intégrale à laquelle nous aspirons, ou,
tout au moins, les possibilités d’y arriver restent encore
très délicates. Plus loin il a ajouté : « La
conception d'une éducation tournée vers l'avenir est
à rechercher et elle doit répondre aux besoins, à
l'attente de cette jeunesse qui a vu tant de choses et qui a tant
souffert, de cette jeunesse qui exprime aujourd'hui sa révolte
confuse en face du mal, en agissant mal ». De ce fait, il faut
préparer l’âme en gestation de la société
future, ambitionner la formation d’hommes préparés
à la lutte pour la vie, adroits dans les distincts domaines de
l’activité manuelle, capables de faire usage de leur
volonté et à être des éléments
salutaires à la société au sein de laquelle ils
auront à agir.
Ce
qui reste, en somme, évident et qui devrait occasionner toute
prise de position, c’est la nature des revendications qui touchent
à la cherté de la vie appesantie chaque jour par un
concours de circonstances, les unes aussi discrétionnaires que
les autres. S’agit-il toujours d’une grève de solidarité
qui aurait eu pour conséquence l’appui d’une très large
majorité ? On ne sait pas trop, si tant est qu’il demeure quasi
difficile de se fixer sur l’attitude des populations lassées de
ces mesures anachroniques. La grève pour la cherté de la
vie devrait alors procurer aux directeurs d’opinion l’occasion de
radios-trottoirs qui leur auraient permis d’arriver à
l’adhésion ou à la contagion au niveau de la conduite des
« sans-voix ». En tout cas, nos «
leaders-laideurs-dealers politiques » se sont
préservés de se prononcer, pour la plupart d’entre eux.
Ceux qui ont osé n’ont pas eu la bravoure de désapprouver
ces coalitions corrompues pour ne pas être plus tard
vitupérés par un électorat qu’ils continuent
à charmer comme des charmeurs de serpents.
Comme
dans les occasions de grèves précédentes, c’est
l’école, l’université qui, déjà malades,
ont le plus enduré. En elles-mêmes, les revendications
sont justes. Un syndicat de chauffeurs, d’ouvriers, de médecins,
de professeurs, c’est une bonne chose, un acquis qui ne peut
disparaître sans remettre en question les fondements de la
démocratie. Mais il y a lieu de s’interroger aussi sur la valeur
d’une grève dans un pays où le taux de chômage est
si culminant. La crise d’autorité révélée
dans les rapports sociaux n’a pas eu son prolongement dans la famille
nucléaire, dans la grande famille où se pratique le droit
d’aînesse. Car l’indifférence de la population à
certains mots d’ordre en a fait une arme obsolète et
ébréchée aux mains de leaders sans imagination, au
point qu’on ne peut rien espérer. Même si les
récents gouvernements se sont montrés incompétents
à gérer des crises bien moins raisonnables, il
n’empêche que le principe demeure entier dans tous les pays du
monde lorsqu’on s’attaque aux particularités de la
souveraineté de l’État. Ici, ce n’est pas seulement le
gouvernement en place qui est effarouché, ce sont les fondements
qui sont mis en cause ; c’est l’ordre public tout entier, dans sa forme
la plus haïssable : le pouvoir régalien de l’État.
Il y a là un danger incontestable.
En
révision, il est inexcusable à un gouvernement qui se dit
démocratique de ne pas prendre en compte les revendications de
ses administrés. C’est une attitude qui peut lui être
fatale tôt ou tard. Si le gouvernement regarde plusieurs fois les
revendications populaires, il verra que, non seulement elles sont
justes, mais qu’il y a moyen de leur accorder satisfaction.
Durant
cette décennie, les compagnies qui assurent la distribution des
produits pétroliers en Ayiti ont enregistré des profits
considérables alors que le pétrole raffiné
baissait sur le marché mondial, le même niveau de prix a
été maintenu approximativement à la pompe. Le
consommateur, en définitive, a supporté la charge fiscale
et l’enrichissement des sociétés
pétrolières. Par ordre de préséance,
l’État, les multinationales et les distributeurs se sont
taillé la part du lion dans ce commerce. La logique : le
pétrole monte et baisse en tenant compte des fluctuations de
prix à chaque débarquement, un mécanisme lent est
mis en œuvre par le gouvernement pour récupérer sous
forme de taxes la différence des prix ou pour la faire
répercuter à la pompe au consommateur, le cas
échéant. Il est dangereux dans un pays comme Ayiti de
faire fluctuer considérablement les prix des produits en suivant
les cours internationaux. Il reste donc que les grands adjudicataires
de ces fluctuations ont été au tout premier plan les
firmes multinationales.
Seul
un président élu au suffrage universel direct, une
armée organisée par de vrais nationalistes,
hiérarchisée et une police au service d’une justice
équilibrée entre le pouvoir exécutif et un
Parlement issu de la majorité nationale peuvent dénouer
la crise qui ronge, aux yeux des fils impavides, le pays. Cette
situation se définit par un refus de collaboration des leaders
potentiels, par la désorganisation du Parlement et des
ministères et la course incontrôlée à la
présidence dans laquelle se détachent d’éternels
candidats. Rien ne peut justifier cette attitude mesquine sinon le
manque de civisme et de patriotisme de plus d’un.
Est-ce
qu’Ayiti survivra à cette civilisation de l’impérialisme
égoïste ? Nous deviendrons tous des naufragés
volontaires qui, à l’heure actuelle, se
désintéressent de la pollution et de la destruction de la
Nature. Faudrait-il se changer pour survivre ? Ou faudrait-il mourir
pour que les choses changent ? C’est un immense travail à faire
et c’est aussi un choix de vie à faire et cet éventail,
je le répète à haute voix, est à la
portée de tous, indistinctement.
Est-ce
encore possible de reconstruire Ayiti ? Oui, je reste confiant que
c’est encore faisable, mais il faut prendre des décisions
d’urgence, des initiatives sérieuses adaptées à la
réalité humaine, ayitienne. Nous sommes tous responsables
d’avoir tout raté, pensé à contre-courant. Quelle
que soit la société, les vœux verbaux ne
rassérèneront pas pour aborder et cerner les
problèmes fondamentaux d’un peuple. La démarche
obligatoire serait d’abord de mettre en mouvement un appareil pour la
« reconstruction mentale » puis la « reconstruction
physique ». Je ne parle pas de la reconstruction du Palais
National, des importantes bâtisses publiques et privées de
la Capitale qui vont être reconstruites sous l’égide des
grandes organisations internationales. C’est tout le pays qui devrait
bénéficier de cette reconstruction, certes, avec la
participation entière de tous les Ayitiens. Ce ne sera pas au
prix de la divination du BLANC qu’Ayiti changera, mais au prix des
efforts personnels de chacun, tout en commençant d’abord par
isoler les requins impitoyables qui s’attendent encore plus à
détourner les fonds d’aide à Ayiti. Ô Ayiti pays
mien ! Le changement devrait commencer par une formidable campagne de
motivation, de dynamisation spirituelle et culturelle.
En
dépit de tant d’hommes et de femmes qui ont subitement
quitté cette terre pour le « Pays sans Chapeau », il
reste encore, j’ose le dire, une pépinière bien vivante,
solidaire, qui croit toujours que la RECONSTRUCTION totale de la
République d’Ayiti est envisageable. Comme l’a si bien dit un
auteur : « Quand vous avez la tête entre l’enclume et le
marteau, il est obligatoire d’être un rebelle, un vaillant
combattant. » Alors le tam-tam de la RECONSTRUCTION a
tinté, à toutes les oreilles pour finir avec les
partialités séculaires qui ont tant causé de
crises politiques, financières, économiques, identitaires
et culturelles. Le peuple ayitien est au tournant de son histoire
macabre. Encore faut-il qu’il puise la force indispensable pour ce
« réveil collectif » sinon ce sera l’ «
effondrement général » ?
Dans
toutes les familles politiques comme dans toutes les familles humaines,
il y a des impatients, des arrivistes, des opportunistes, des
enthousiastes, des intransigeants qui ne finissent pas d’admonester, de
revendiquer tout, surtout dans les moments de crise aigüe,
même l’impossible. Combien de fois les membres provisoires
du Conseil Électoral Provisoire ont-ils déclaré
devant les caméras des télés locales et
internationales qu’ils vont assurer une élection non
contestée entre les partis politiques et candidats ? Toujours et
toujours les mêmes bla-blas, câlinages et calbindages.
Certes, la démocratie suppose le droit reconnu à chacun
de participer aux affaires de son pays, mais cela n’implique pas pour
autant la nécessité d’avoir une trentaine de candidats
à la présidence, vu les multiples exigences et les
grandes qualités que réclame une telle fonction. Que
chacun reconnaisse ses capacités et ses bornes. Que les
faux leaders, les resquilleurs démocrates, les repris de
justice, les arnaqueurs de tous poils s’abstiennent. Quand toutes les
institutions de l’État, en particulier, l’Exécutif, le
Judiciaire et le Législatif auront fonctionné comme
ci-dessus décrit, on ne s’opposera point dans la
désobligeance. On discutera avec
désintéressement sur l’avenir du pays. On aura le
sentiment d’une révolution économique à
opérer ensemble, d’une transformation profonde à apporter
à la société, à la politique. On
essaiera de faire dans la concertation cette révolution, du
moins d’en jeter les bases, quitte à la prochaine
génération de parachever le travail et d’en jouir
pleinement mais avant tout, il faut investir dans l'humain afin de
faire face à la poussée démographique, à
l'extrême pauvreté, à la perpétuelle crise
de société et à l’autocratie. Nous manquons trop
souvent de rationalisme dans nos expectatives éducatives si bien
que nous continuons encore à présumer que nous pouvons
ériger la démocratie avec une société
d'analphabètes.
Ayiti
est le pays qui s’était mis debout pour la première fois,
avouait-on dans tous les manuels d’Histoire, alors pourquoi, vous les
ayitiens d’aujourd’hui, n’êtes pas capables de fuir
l’inacceptable, l’appauvrissement qui ne cesse d’étrangler cette
République ? Bon nombre d’entre vous demeurent au jour le jour
des optimistes déshérités, des dinosaures en mal
d’identité. Sachez qu’Ayiti ne périra point et n’est
point à vendre après le 12 janvier, ni en détail
ni au comptant à des cyniques opportunistes, des grands-mangeurs
d’espérance qui prônent la réclusion et
l’exclusion, la ségrégation et l’indignité. VIVE
AYITI LIBRE POUR TOUJOURS ! COURAGE à ceux qui gardent encore
grand espoir qu’un jour les choses changeront. COURAGE à ceux
qui veulent, corps et âmes, participer à la RECONSTRUCTION
d’une Ayiti consciente !
Le
moment est venu de reconstruire ensemble Ayiti ; reconstruire ce bout
d’île aux mille étrangetés, changer les choses qui
devraient être changées, avoir une vision plus large pour
concevoir honnêtement un projet de fondation nationale, effacer
les menstrues de la folie et les pleurs séculaires qui hantent
l’histoire de cette vieille terre, ne plus voir se renouveler les
cycles de calamité et de crainte dans les routines quotidiennes.
C’est ce que l’avenir demandera à chacun de vous, Ayitiens
vivant ici ou ailleurs. Il pourrait exister une autre Ayiti que celle
des catastrophes naturelles et politiques, une autre terre que celle
des urgences alimentaires, de la mendicité et des querelles
fratricides.
Citoyens
de bonne volonté, l’heure est venue de trouver un mot, s’engager
dans les bonnes voies de cette « révolution nouvelle
». Le débat, voilà le mot. Pour cela, nous invitons
tous les Ayitiens à s’unir dans un élan de confiance et
de générosité. L’heure est à l’union et
à la solidarité pour cette nouvelle ère. C’est le
moment d’oublier les différends, de laisser de côté
les rancœurs et de se mettre ensemble pour réaliser un projet
commun qui sera de remettre le peuple ayitien debout, de refaire le
pays. C’est un cri que nous lançons aujourd’hui, le cri de
ralliement, le cri de la mobilisation de tous.
En
relatant ce texte fleuve, axé sur divers constats bien
fondés, depuis les trois dernières
décennies, je n’ai pu m’empêcher de penser en particulier
à toutes les familles, encore sinistrées, des disparus,
des miraculés dont le tourment coriace commence subtilement
à devenir leur ami de tous les jours, même après le
12 janvier 2015 (ce triste anniversaire), n’est pas le néant
définitif, c’est, répétons-le, le déclic
pour la prise de conscience et éviter le pire. Alors, Ayitiens
d’ici, d’ailleurs, faisons patriotiquement un bout de chemin, une
chaîne de solidarité. Ensemble c’est quasiment noble de
franchir les obstacles pour atteindre le sentier fleuri qui
requalifiera notre dignité de peuple nègre.
Peuple ayitien,
mettons-nous ensemble pour bâtir une Ayiti renouvelée,
réconciliée et fraternelle qui fraye les voies nouvelles
pour la réalisation du pluralisme démocratique et la
montée humaine globale de la société.
EN
AVANT ! EN AVANT ! La flamme de vos jours devra continuer de briller
au-delà des souffrances quotidiennes et/ou politiques qui,
elles s’éteindront pour toujours.
Claude
Sterlin ROZEMA
FIN