Regard
vers le Maroc
L’HEUREUX LINCEUL
Par Hassan Banhakeia
A la mémoire du docteur
Oussaden,
« Ame, si la vie est émaillée
De force ou de faiblesse,
Tu
partiras sur les chemins
Loin
des ombres orphelines. »
Enseveli dans l’heureux linceul,
Je
vois le monde disparaître
Sous
des monts de malheurs.
Est-ce
l’aube du dernier homme ?
Aveuglé par les murs blancs,
Je
sens l’homme crier :
Sur
sa peau se promènent des feux.
Est-ce
l’instant de l’ultime flamme ?
-« Me voilà ! De nulle part je
viens
Pour
parler des chemins de l’errance
Qui,
comme de folles rivières,
Arriment
là où le désir arrive.
Je viens enlacer les faibles âmes,
Leur
insuffler la brise qui ressuscite
Les
jours, les ans et les siècles ;
Et
je ne réciterai point l’Histoire ! »
Lasse ma mémoire s’étire ;
Des
hommes, il ne reste que des ombres
Effacées,
rapiécées par l’oubli.
Oublions
! Je m’endors enfin.
H. Banhakeia
(1)Hassan Banhakeia est professeur de littérature
(française et amazighe) à l'Université d'Al
Hoceima(nord du Maroc), chercheur, écrivain et poète..
Militant de la cause amazighe, il est nommé membre du
Conseil d'Administration de l'IRCAM (Institut Royal de la Culture
Amazighe) en 2001.
Licencié en Droit, il exercera différentes fonctions
administratives avant de retourner sur les bancs de la Faculté
de Médecine en Suisse où il obtient son Doctorat en
chirurgie, il a exercé à Fès jusqu'à ce
que la maladie l'ait contraint à cesser toute activité.
Rappelons que le défunt a été le long de sa vie,
fier de son amazighité, comme il a été l'un des
premier défenseurs des droits du peuple amazighe, de sa culture,
de son histoire et de son identité. Ce qui lui a valu
déboires, pressions et harcèlements de la part du
pouvoir.
"L'ignorance
engendre l'indifférence et même l'ennui. Si l'on ne sait rien, comment s'intéresser ?" Jean de Viguerie
Et une fois
au Marcoc, pourquoi ne pas prendre le temps d'écouter un peu de
musique marocaine sur la liste de Tamazgha
Tiddukla ( berbère) - Neccin d'Imazighen-You
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contact : Ali Khadaoui
Francopolis mars 2014
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