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quelques liens et trouvailles sur la toile quelques
ponts de signes |
NOVEMBRE-DÉCEMBRE
2020 La maison Échappée belle
édition fondée et dirigée par la poétesse et écrivaine Florence
Issac fête ses 10 ans ! Félicitations ! Messages, surprises, et
dernières parutions, sur son site. Cette remarquable maison d'édition s'est diversifiée de manière toujours très inspirée (poésie, nouvelles, théâtre, architecture, ...), avec élégance et un esprit d'amitié et de proximité des lecteurs qui transforme le livre en plaisir du partage. Bravo Florence, et merci, pour moi comme auteur (Les poèmes de Lucy, 2014, collection Ouvre-boîtes) et pour le poète suisse Luc-André Rey dont le livre posthume que j'ai fait publier (Palimpsestes, 2016) fait son chemin avec bonheur auprès de lecteurs conquis (voir sur Babelio des extraits et des commentaires, ainsi que sur le blog J’aime lire et écrire). (Dana Shishmanian) Daouda Keita, Celui
qui donne. Échappée
belle édition (Collection
Ouvre-boîtes), décembre 2020 (40 p., 10 €, ePub
3 €) « Daouda Keita, de sa plume sensuelle, amoureuse, obsessionnelle et répétitive nous convie par un rythme chaloupé qui scande ses mots à écouter son histoire. (…) Le poète clame sans relâche sa reconnaissance éternelle pour tout ce qui lui a été donné. Ses mots nous touchent comme une flèche qui nous atteint directement en plein cœur. Un hymne au courage, à la joie de vivre et une ode à celui qui donne… » (Florence Issac) Il a décrété le droit humain Poètes en roue libre (40 bis). Anthologie, quatrième trimestre
2020, Volet 5 Cahier n° 40 bis de l'Anthologie 2020. Cinquième volet du
quatrième trimestre 2020. « Le supplément nécessaire du Cahier de
l'Anthologie 2020 des poètes en roue libre. Merci à tous nos vaillants
auteurs et à nos lecteurs endurants épris de poésie. Le combat contre les
forces de la raison raisonnante portant atteinte au merveilleux quotidien
continue plus que jamais... Vinceremos! » « Fêtons, disais-je dans mon introduction au dernier
Cahier n°40, la poésie en beauté et ce malgré les roulements obsessionnels de
tambours rébarbatifs d'une drôle de guerre sans combattants sinon ses
bataillons fantasmatiques de cols blancs furibards avec une fleur mortelle
piquée au bout d'une seringue afin de vacciner massivement les populations
inconscientes de notre société en état de décomposition avancée... Nietzsche
n'avait-t-il pas écrit que pour construire un temple nouveau, il faut
détruire l'ancien? » André Chenet Sylvain Josserand, Chroniques.
14
février 2019 - 15 octobre 2020, L’Harmattan (Accent
tonique), décembre 2020 (232 p., 20,5 €) Ce nouveau recueil est une compilation
de contes, de chroniques et de témoignages sur l'actualité et/ou sur la banalité
du quotidien où l'auteur puise toute son inspiration. Ces textes explorent en
filigrane l'absurdité du monde et la finitude de notre civilisation, tout en
poussant un grand éclat de rire sur les actions de cet étrange bipède qui se
prend pour le roi de la Création. Sylvain Josserand est un humaniste, qui
pense toutefois qu'un nouveau paradigme est envisageable avec des femmes et
des hommes de bonne volonté qui privilégier aient l'Être à l'Avoir. CeeJay, Materia
prima, maelstrom reevolution, le
20 novembre 2020 (48 p., 3 €) « Je ne me sens
plus capable de composer ce livret comme j’ai pu le faire pour les précédents. Je cherche à me
débarrasser de ce témoignage de nos faiblesses et les offrir en pâture à ceux
qui auront l’envie de les lire. Ce n’est pas vraiment pour la postérité, mais
pour témoigner que l’homme fut parfois bon aussi par contraste à son devenir.
Derrière ce testament se cache un monde de matière noire de vie, c’est là que
je me rends. » Lire
sur le site de maelstrom reevolution, l’histoire de la composition de ce recueil, en
avant-première d’un volume, la veille même de la disparition du poète,
racontée par David Giannoni. François Mocaer, Le
don du silence est le diamant du vide suivi de Définitions de Dieu Le chant
de l'éveil, éditions Unicité, novembre
2020 (76 p., 11 €) C’est dans le manque Prier revient à se dissoudre dans l’écoute Régis Roux, Printemps
masqué. Suivi de Tombeau d'un arbre, L’Harmattan (Témoignage poétique),
novembre 2020 (76 p., 10,50 €) Les poèmes de ce recueil seraient comme autant de cartes retournées
par un moment inconnu souvent terrible, parfois serein. Le jour suivant ne
reconnaît que la lumière en dépit d'empreintes vides. De la sève se demande
alors comment dessiner, enflammer de nouveaux contours. Il faut pourtant bien
qu'une autre saison permette à la fête la plus intime de revenir. La vie
parle et montre des couleurs capables d'enchanter l'orage. Simon-Gabriel Bonnot, La
nuit abolie, L’Harmattan (Témoignage
poétique), novembre 2020 (144 p., 15 €) C’est le 5ème recueil publié depuis 2016 (chez le même
éditeur) par ce très jeune poète né en 1999. « Un lyrisme dévolu d'abord à la figuration du monde ; un lyrisme
qui s'atténue, se fait plus fragmentaire, évoquant une sorte de « Mal »
(celui, inexorable, de vivre à travers l'écrit) - un lyrisme qui s'éprend,
pour finir, d'une métrique qui canalise un ordre arbitraire et lui offre des
rives. » Hanen Marouani, Le
sourire mouillé de pleurs, L’Harmattan, novembre
2020 (92 p., 12 €) Ce recueil
relate une expérience de vie qui met en exergue le combat que chaque homme
peut mener pour pousser les limites du possible. Une tentative de tremper
l'expression poétisée dans des couleurs de l'amour, de l'humanité, de
l'humilité et de la spiritualité. Ainsi, une mise au point sur les rencontres
qui ne sont pas toujours souriantes pour ceux qui pratiquaient la vague et
l'inspiration Roland Nadaus, Le
miroir amnésique, éditions Henry, novembre 2020 (120 p., 12 €) « J’ai mis très longtemps à (ne
jamais) le finir : autobiographie parcellaire et du seul point
de vue du poète même engagé des décennies dans la vie publique. Et en pages
limitées : faire court c’est le plus difficile chacun le sait. Il faut
choisir sans renier. Chaque mot pèse alors plus lourd que la légèreté de ses
sons. Qui comptent autant cependant… Dans
ce « miroir amnésique » (titre prêté par le grand poète-moine
Gilles Baudry) il y a tant de présences effacées. Tant de présences à peine
évoquées et parmi elles de très chères pourtant… Je vous parle, je
te parle sans détours, comme dans « Le Miroir Amnésique ». La
Poésie n’est pas mon gagne-pain – mais mon gagne-vie. » Marie Huot, Le
nom de ce qui ne dort pas, éditions Al Manar, juin 2020 (56 p., 15 €). « Le titre que Marie Huot donne à son livre, Le
nom de ce qui ne dort pas, aux éditions Al Manar, ne fait pas mystère du sens de la recherche où elle va
nous entrainer pas à pas, poème après poème : non seulement de ce qui ne dort pas, mais conséquemment de ce qui empêche la
narratrice de dormir. J’ai
voulu prendre la poésie entre mes doigts / l’ai attrapée délicatement/ mais
comme la queue du lézard elle s’est coupée en deux / ne laissant dans ma main
qu’un petit bout vivant et froid / une chose écailleuse dont je n’avais rien
à faire / et qui manquait cruellement à la bête Mais
au terme de ce voyage, qu’y avait-il d’autre à trouver qu’une suite jamais
achevée de poèmes, dont il nous revient, lecteur et jouisseur, d’apprécier le
charme mélancolique et la délicatesse ? »(extrait de la chronique que lui a
dédié Claude
Vercey, Décharge, 28 octobre 2020). Louis Zukofsky, « A ». Traduit de l’anglais
(États-Unis) par François Dominique et Serge Gavronsky. Éditions Nous, 2020
(792 p., 35 €) Zukofsky disait de «
A » : « ces mots sont ma vie » — il y aura consacré quarante-cinq années de
travail. Œuvre majeure de la
modernité américaine, « A » peut être lu à la fois comme un manifeste, le
témoignage d’une vie traversée par les espoirs et les désastres du siècle
dernier, une quête de l’amitié (Ezra Pound, William Carlos Williams) et un
chant d’amour pour sa femme Celia. Dans « A » se mêlent
inextricablement la vie de Louis et de sa famille, les événements historiques
du vingtième siècle, la musique, une réflexion morale et politique hantée par
la présence textuelle de Marx et Spinoza. Les 24 sections qui composent « A »
révèlent une méthode de composition d’une grande audace, qui alterne le vers
rimé, le vers libre, le collage, la correspondance, les citations, l’écriture
théâtrale, l’écriture musicale… Le modèle prosodique demeure le vers de
Shakespeare, son modèle rythmique, l’art de la fugue et du contrepoint de
Bach.
JUILLET-OCTOBRE
2020
Alda Merini a vécu toute
sa vie avec la folie, « une sereine vie
commune avec la folie », dit-elle. « La folie est
l’une des choses les plus sacrées qui existent sur terre. C’est un parcours
de douleur purificateur, une souffrance comme quintessence de la
logique. » Toute
sa vie, Alda Merini a vécu dans la marginalité et l’indigence. Clocharde
géniale, innocente provocatrice, elle livre dans cette Folle
de la porte à côté une
autobiographie fantasmée et lucide, follement romanesque et, en dépit de
tout, profondément joyeuse. Le long entretien qui suit La
folle de la porte à côté permet de comprendre la personnalité complexe et attachante de
cette femme délirante et hyperlucide. Marie-Lise
CORNEILLE, Clameurs
d’encre, éditions
Unicité, octobre 2020 (126 p., 13 €). Dans Clameur d’Encres, Marie-Lise Corneille appelle
et rassemble le corps, ses craintes, ses cris, cette terre qui nous le rend,
ces cieux confidents où nous abritons nos échéances. Ils nous abreuvent de
longue vie. « Le corps est prophétie » nous dit-elle avec confiance. Chez
Marie-Lise Corneille, la joie et le manque instruisent et élèvent un désir
fervent, cet élan avançant à l’air libre. Matière même du miracle. Étonnement
si pur. L’auteure fait jaillir de puissantes et solaires solitudes pour
préface à l’espoir. Clameur d’Encres nous livre là, sa maestria, fruit du
rare et habile héritier des éthers. Préface d’Anne de COMMINES. Maël Gentgen, Florence, Échappée belle
édition (collection
Ouvre-Boîtes),
octobre 2020 (21 p., 7 €) Florence est une
ville que l'on cueille du bout des doigts comme une fleur fragile. C'est
l'endroit de tous mes rêves que j'ai voulu raconter en un poème. Ce recueil
est une balade dans cette cité aux mille trésors, un guide de voyage
peut-être, en tout cas un texte qui résonne comme une invitation à aller vous
perdre dans les galeries d'art à ciel ouvert de la belle Florence. Poésie/première : le numéro 76, septembre 2020 Toujours très riche, ce dernier numéro nous
propose : un consistant dossier incluant des textes sur et du poète
Serge Wellens, un dossier-hommage à Guy Chaty (voir aussi nos annonces de
Mars-avril et Mai-juin, ci-dessous), un article de Bernard Fournier en
hommage au poète franco-libanais Salah Stétié, qui nous a quitté en mai cette
année à 90 ans, un incitant essai par Gérard Mottet sur poésie et musique,
suivi d’un dialogue avec Guy Allix, des articles critiques de Martine Morillon-Carreau,
Monique W. Labidoire, Béatrice Marchal, Sonia Elvireanu, Bernard Fournier,
Jacqueline Persini, Basile Rouchin, Gérard Mottet, François Teyssandier, des
poèmes de Raymond Beyeler, Armel Breus, Marc de Dommartin, Catherine Jarrett,
Louis Raoul, Stella Vinitchi Radulescu, Arnaud Vendès etc. Le 8 juin 2019, Le Cénacle européen francophone a attribué
le Prix européen Cassiopée 2019 à la revue Poésie/première pour son travail de diffusion
culturelle internationale. Jean-Pierre Vidal, Passage des embellies, édition Arfuyen, septembre 2020 (13
€) Jean-Pierre
Vidal est un écrivain rare et exigeant qui n’a publié en 30 ans que cinq
livres, essentiellement en prose : Feu d’épines (1993), La Fin de l’attente (1995), Du corps à la ligne (2000), Vie sans origine (2003) et Exercice de l’adieu (2018). Ce sixième ouvrage, où se
mêlent esquisses autobiographiques, contemplations de la nature et
méditations sur l’art, est marqué par le même ton unique, de toute son œuvre
fait de pudeur et d’ironie. (…) Constitué de courtes proses, Passage
des embellies est
construit en 7 parties : Cartes à jouer ; Enfances ; La beauté du parcours
; Mer et désert ; Élans, interruptions ; Cinq poètes et Chant
bibliques. Ils déterminent un vaste espace de contemplation qui va de la
peinture (Hugo van der Goes, Piero della Francesca, Vermeer, Morandi…) à la
littérature (Simone Weil, Paul de Roux, Jules Supervielle…) en passant par le
cinéma. L’art est aussi présent que la vie, la fiction aussi vraie que la
confidence. Les proses se répondent, s’annulent, créant comme un
vertige. La suite intitulée Thanks comprend 23 poèmes.
Citons les vers reproduits en 4e de
couverture : « Qui fut aimé par la
lumière / garde en lui / au plus profond de son ombre / s’il consent à ces
ténèbres / garde en lui / préservée par l’ombre même / l’amande de la lumière
une ». Voir aussi une belle chronique du volume par Patrick Corneau. Guy Allix, Les
amis l’amour la poésie.
CD chansons et poèmes, septembre 2020 (17 €) Le Cd
Les amis, l'amour, la poésie est enfin paru grâce à de nombreux amis
justement qui ont souscrit ou ont fait un don rendant ainsi l'aventure
possible. Il se compose d'abord de 12 chansons d'auteurs et de
tonalités différents. La plupart des auteurs sont des amis poètes, deux
chansons ont été commises par moi-même et j'ai aussi mis en musique un
superbe texte de la grande Angèle Vannier (on pourra ainsi dire
qu'Angèle aura été chantée par Edith Piaf, Franck Sinatra, Marlène
Dietrich et... le tipouet Guy Allix). Cela va de l'humour à la tendresse, de
la chanson pour enfants à une chanson de Marie Rouanet au langage très cru
qui dénonce le pouvoir de l'argent. On en a ainsi de toutes les couleurs. Et
c'est magistralement arrangé et accompagné par l'ami Jean-Michel Bourdier qui
tricote de bien jolies notes sur mes petites mélodies. S'ajoutent à cet
ensemble huit poèmes de bibi choisis dans... plus de 45 années de
publications. (Guy Allix) Bon de commande sur son blog : http://guyallixpoesie.canalblog.com/archives/2020/08/30/38506099.html
Pascal Hérault, L’Appel
de la steppe Échappée belle
édition (collection
Ouvre-Boîtes),
septembre 2020 (67 p., 10 €) Ce premier recueil de
l’écrivain Pascal Hérault (voir la rubrique Terra incognita, dans Francopolis
de mars-avril 2020) réunit des poèmes dont la Mongolie est
le centre nomade, empire du vent et des chevaux, des loups et des hommes
libres. Tour à tour lyrique et épique, L’Appel de la steppe célèbre à la fois une façon de
vivre et d’écrire célébrant l’union de la terre et du ciel, des hommes et de
la nature. Gérard Bocholier, J’appelle
depuis l’enfance, éditions La Coopérative, septembre 2020 (144 p., 16 €) La première
partie, la plus ample, est un hommage rendu par « L’enfant de
septembre » aux lieux et aux êtres qui ont bâti sa personnalité. (…) Dans la deuxième partie, « Qui
j’étais », le questionnement se fait plus anxieux au souvenir du
douloureux passage de l’enfance à l’adolescence, quand les « rôles » que l’on
croit devoir tenir constituent un « théâtre d’illusions » où l’on pourrait se
perdre. La vérité du moi à venir se voile et se dévoile en même temps. (…)
Les lecteurs de Gérard Bocholier reconnaîtront dans les 33 poèmes de la
troisième partie, tous composés de deux quatrains, un prolongement des trois
livres de Psaumes qu’il a publiés ces dernières années. Ces « Chants
pour la fin » font ainsi figure de préparation à l’entrée dans l’éternité :
« Veilleur dans un paysage / De tristesses apaisées / J’avance vers le
sommet / D’où tous les morts nous regardent. » Éric Chevillard, Zoologiques, éditions Fata Morgana, septembre 2020 (96 p., 18 €). Collages de Philippe Favier.
Eric Chevillard a fait de ses textes des lieux peuplés de
toutes sortes de créatures, bestiaire grouillant de crabes, punaises, hérissons,
orang-outans ou, plus récemment, tortues qui font partie de sa panoplie
littéraire. Ici, dix-huit cages, comme autant de scènes, et dans chacune un
couple d’une espèce différente évoque de banales questions de séduction, de
territoire ou de mort… Plongée aussi indiscrète que nécessaire au cœur du
zoo, ces dialogues animaux agissent comme loupe et miroir, révèlent autant
qu’ils auscultent : nous voici scrutés par un verbe bien vicieux. Agnès Adda, La
Filature,
éditions Unicité, septembre 2020 (102 p., 13 €). Dans La
Filature, le lecteur reconnaîtra la sensibilité et la recherche des
précédents recueils d’Agnès Adda, sa capture au plus près de l’émotion, en
détective de la beauté fugace, son lyrisme filé teinté d’ironie et
d’autodérision (« Odes aux passages », « L’Écume du retour »). Il retrouvera
le dialogue amoureux, parfois irrévérencieux, qu’elle entretient avec les
arts visuels (« L’œuvre intime et traversante »). De la fantaisie de la
poétesse, ce recueil offre une palette élargie : esthétique sèche des « Brèves
de terre et d’eau », art de la controverse et du paradoxe dans la section
intitulée « La sève du spleen », veine badine et satirique des « Singeries ». Marie-Josée Christien, Constante de l’arbre, éditions
Sauvages, septembre 2020 (78 p., 23,50 €) Constante de
l’arbre réunit
les textes écrits sur les arbres par Marie-Josée Christien extraits de ses
ouvrages de poésie, auxquels s’ajoute un bonus d’inédits récents. Yann
Champeau a patiemment arpenté les chemins forestiers du Finistère pendant
quatre saisons et a débusqué et photographié les arbres qui les accompagnent.
Poèmes et photographies dialoguent et forment une anthologie qui rend hommage
à l’arbre, « symbole du vivant ». Pour
tous lecteurs, jeunes et adultes. Sonia Elvireanu, Le
chant de la mer à l'ombre du héron cendré, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique),
septembre 2020 (128 p., 16,50 €)
« Après Le Souffle du Ciel,
je vous ai suivie aux pays d'avant les mots. Bercés par le chant de la mer,
paysages souvent surréalistes où l'on entend le murmure de l'eau, comme un
silence d'avant la naissance. Une grande force intérieure se devine dans
votre écriture aérienne, limpide, brève, charnelle, spirituelle. » Marie
Faivre (préface).
Agnès Adda & Dominique
Zinenberg,
Quand,
dans l’expectative, éditions L’Harmattan (collection Accent
tonique), août 2020 (96 p., 12 €) Quand, dans l'expectative : deux chroniques poétiques qui évoquent
l'expérience universelle du confinement au printemps 2020 et qui mettent en
scène la solitude, l'angoisse, l'impatience qui préludent à l'acte d'écrire
ainsi que l'exaltation de l'écrivain à l'aube d'une œuvre-saison nouvelle. Un
troisième volet, Passerelle, propose une confrontation des deux auteurs sur
l'écriture poétique et ses masques. Philippe Tancelin, La
forêt énigmatique, éditions L’Harmattan (Collection : Poètes des cinq
continents), août 2020 (120 p., 14 €)
« Pas de
lucidité sans endurance à la torture de l'in-dit de soi. » C'est par cet aphorisme
sur la fragilité des conditions de l'exercice poétique que Philippe Tancelin
nous invite à la traversée d'une « forêt » d'autant plus
« énigmatique », qu'elle questionne ses visiteurs et en premier le
poète, sur le sens historique, humain de nos pas à travers une époque soumise
au risque de repliement du sujet sur lui-même. La sensibilité du poète
affleure ici l'humus de nos sens prisonniers d'une forêt de signes
artificiels qui souvent nous égarent tandis que la forêt naturelle éclaire
nos doutes. Maria Zaki, Jacques Herman, Comme
l'aimant le fer. Poésie entrecroisée, éditions L’Harmattan (collection Accent tonique), juillet
2020 (120 p., 14 €)
« Dans ce recueil, Maria Zaki et Jacques
Herman se livrent à une exploration du sort de l'Homme, leur interrogation au
sujet du Sens y est centrale. Est-ce qu'un virus, une pandémie, peuvent faire
régresser l'humanité ? Ou bien seulement accentuer les désordres et
pertes de sens déjà à l'œuvre avec la mondialisation ? Le dialogue entre
ces deux poètes témoigne de cette période d'incertitude exacerbée qui marque
l'année 2020. Ce dialogue se structure selon des lignes assurant le passage
d'une voix à l'autre dans une continuité faite de ruptures, laissant
transparaître quelques figures de différenciation entre femme et
homme. » Nicole Barrière
Geneviève
Deplatière, L'un
seul, légendes, éditions Unicité, juillet 2020 (64 p., 13
€). La poésie de
Geneviève Deplatière nous entraîne par des chemins éthérés dans une conversation
avec ce qui est à la racine même de l'acte d'écriture : frôler la mort sans y
céder jamais, préférer la vie, tenir tête aux évidences, provoquer la
rencontre dans la parole poétique ou bien s'en tenir au rêve et marcher.
Chaque mot est pesé, chaque vers nous arrête, exigeant que l'on fasse mieux
que de passer pour cueillir l'émotion séduisante certes mais volatile comme
le sont Les écorces d'écume dans le vent. L'enfance n'est jamais loin, qui
expire ses relents de miel et d'acide et Embrasse la lumière toute couronnée
de rêves. MAI-JUIN
2020
MARS-AVRIL
2020 Des écrivains succombent à l’épidémie
Parutions Collection Poésie/Gallimard, février-mars 2020 : Andrée Chedid, Textes
pour un poème suivi de Poèmes
pour un texte. Préface de Matthieu Chedid (576 p.) Ces deux volumes qui rassemblent des recueils parus entre
1949 et 1991 concentrent l'essentiel des thèmes qui font la singularité de sa
parole, l'éloge de la vie invincible sur fond d'une lucidité sans compromis
quant au tragique de la condition humaine, l'éloge de l'autre et de l'ouvert,
la récusation obstinée de tout ce qui clôt et limite le pas et le regard. (…) Cette parution coïncide
avec le centième anniversaire de la naissance d'André Chedid. Paul Valet, La
parole qui me porte précédé
de Lacunes et de Table rase et suivi de Paroles d'assaut. Préface de Sophie
Nauleau (224 p.)
«Ses vers sont d'un déchaîné, ses propos d'un
sage», dit de lui Cioran évoquant par ailleurs son «lyrisme frénétique».
D'une langue drue, jaculatoire ou concentrée dans des aphorismes incisifs, sa
poésie sans concession mais qui fuit le nihilisme ou le dépit illustre
parfaitement ce courage d'exister que Sophie Nauleau, qui préface notre
volume, a choisi pour thème du Printemps des poètes 2020. (Voir dans ce même numéro la
rubrique Une
vie, un poète). Frédéric Jacques Temple, La
Chasse infinie et autres poèmes.
Édition
de Claude
Leroy (368
p.) Bientôt centenaire, Frédéric Jacques Temple,
né en 1921 à Montpellier, est sûrement un des poètes les plus atypiques du
siècle qu'il a traversé, indifférent aux modes et avant-gardes successives,
gardant obstinément le cap, dans le sillage d'un Cendrars dont il fut proche,
d'une poésie de l'ouvert, de la traversée des lieux et des espaces. (…) Ami d'Edmond Charlot, d'Henri Miller, de
Lawrence Durrell, de Joseph Delteil, de Pichette ou de Gaston Miron,
combattant engagé en 1943 dans la campagne d'Italie, journaliste, homme de
radio, voyageur impénitent sur terre et sur mer, de San Francisco à Saint
Pétersbourg, de Dublin au désert du Néguev, Temple nourrit son œuvre d'une
vie qui est étreinte insatiable du monde. Alicia Gallienne, L’autre
moitié du songe m’appartient, Préface et choix de Sophie Nauleau Postface de
Guillaume Gallienne (388 p.)
Une découverte saisissante,
comme il en arrive rarement. Une jeune femme, morte à vingt ans au matin de
Noël il y aura trente ans le 24 décembre 2020, dont les poèmes soudain nous
parlent au plus vif, et nous bouleversent par leur sens du tragique et leur
rude lumière. Comme en témoignent ces vers qui ne laissent pas indemne : «
Cela ira Je n'ai pas peur du noir Et puis il n'y a pas de vautours Dans les
étoiles » Alicia Gallienne aura traversé le champ magnétique de la poésie
comme l'une de ces sublimes comètes qui, un peu par miracle, illuminent et
foudroient. Autres éditions : Claude Ber, Mues / Moltings (traduction en anglais par éditions PURH (146 p., 13 €) Récit, poème,
méditation, Mues brasse immédiat d’une matinée,
souvenirs d’enfance, introspection et réflexion méditatives, échos d’un
aujourd’hui explosé et disparate. Se ramifiant en rhizome de sensations,
d’émotions, de courts circuits temporels et sensibles peuplés de présences,
cette traversée d’un moment de vie se penchant sur une vie, où l’expérience
du deuil et de la folie côtoie l’intensité de la plénitude et de l’attention
au présent, égrène un alphabet commun à tous. L’énergie et la richesse d’une
langue, dans ses variations de la prose au poème, entraînent le lecteur dans
ces Mues, dont nous sommes faits, et dans une expérience de l’éveil des sens
et de la conscience. Ara
Alexandre SHISHMANIAN, Les non-êtres imaginaires. Poème dramatique.
Traduit du roumain par Dana et Ara Alexandre
Shishmanian, L’Harmattan, mars 2020 (collection Accent tonique, 210 p., 19 €) « La poésie d’Ara
Alexandre Shishmanian n’est précisément située ni dans le temps ni dans
l’espace, ce choix lui confère une portée générale, apte à toucher
universellement tous ceux qu’interroge notre humaine condition. »
(Martine Morillon-Carreau, dans Poésie/première, n° 74, septembre
2019). Voir dans ce même numéro la note
de lecture de Monique W. Labidoire et l’essai
de Dana Shishmanian. Perrine Le Querrec, Vers
Valparaiso. Proses et poésies, éditions Les Carnets du Dessert de Lune
(102 p., 16 €) Perrine
Le Querrec, poétesse-iconographe, écrit par
chocs, construit une langue et un regard à la poursuite des mots réticents,
des silences résistants. L'archive, son étude, sa manipulation, occupe une
place essentielle dans son écriture. Elle a reçu en 2016 le prix du premier
recueil de poésie de la Fondation Antoine & Marie-Hélène Labbé pour La Patagonie, paru chez le même éditeur (voir aussi
d’autres parutions, actualités et notes de lecture sur ses auteurs sur son site). Sophie Nauleau, Espère en ton courage, Actes Sud, 80 p. (13 €) Après La Poésie
à l’épreuve de soi, paru en écho au Printemps des Poètes 2018
dédié à L’Ardeur, voici un nouvel opus qui met Le Courage au cœur de
l’engagement poétique. Dans les pas de Corneille et de son célèbre “Espère en
ton courage”, Sophie Nauleau propose un parcours audacieux qui éveille, des
troubadours à nos jours, les poèmes qui n’ont pas craint de tenir hardiment
parole. Colette Nys-Mazure, Le
jour coude-à-coude. Avec des illustrations de Camille Nicolle. Esperluète
éditions (Belgique), mars 2020 (64 p., 14,50 €). « Si
l'on n'est pas tout à fait sûr que la poésie sauvera le monde, on est au
moins sûr qu'elle peut nous nourrir, et nous faire grandir dans l'espérance.
Jamais ailleurs que dans la poésie, l'éclair de l'esprit ne se fait plus
fulgurant. Colette Nys-Mazure, la grande dame de la poésie et des lettres
belges francophones, est l'auteur de nombreux ouvrages où l'enfance, la
peinture, la mémoire, la nature, la foi et la prière se rassemblent avec une
cohérence sensible. (…) Elle fait son miel aussi bien de la vieillesse et de
la mort que des voyages en train qu'elle pratique à outrance ou des souvenirs
enfouis qu'elle fait ressurgir tels des bulles à la surface du poème. Et si
c'était tout simplement ça le bonheur? » Françoise Objois, La Croix du
Nord, mai 2020 (lien vers l'article). Revues : La Nouvelle Revue Française Parue
le 12 mars, la dernière édition (n°
641) est dédiée à la poésie, comme une redécouverte et un refuge sûr,
sinon un salut, en temps de crise et de repli sur soi. Rappel, dès
l’éditorial : « La poésie a été pour le xx e siècle ce que le
roman avait été pour le XIXe siècle : une instance suprême… ». On y
lit avec intérêt (sélection) : des entretiens avec des poètes (François
Sureau, Tarek Lakhrissi – poète et plasticien), des poèmes (Maria Pourchet,
Stéphane Bouquet, Valérie Rouzeau, Louise Dupré, Olivier Barbarant, Mélanie
Leblanc, Marie Modiano) des essais (Frédéric Verger, Clémentine Beauvais,
Pierre Assouline – en marge de son livre paru chez Gallimard en début
d’année, Tu
seras un homme, mon fils, Thomas Clerc, Joseph Ponthus, Dominique Ané,
Wajdi Mouawad), des inédits (de Georges Séféris, Fouad El-Etr), des
études (sur Ben Lerner, par Violaine Huisman, sur les évolutions de la poésie
contemporaine, par Jean-Pierre Siméon, sur
Lorand Gaspar, par Jacques Réda), des arts poétiques en guise de
confession littéraire (Guy Gofette), une chronique des expositions (par
Michel Crépu). On peut retenir comme conclusion, avec Michel Onfray (qui
signe un bel article Mort et vie de la poésie), le souhait de
redécouvrir une « poésie vivante », qui procède, comme
« chez les auteurs de haïkus, chez les poètes chinois ou
coréens (…), d’une civilisation dans laquelle le Je cartésien n’a
pas droit de cité, de ce fait, personne ne se trouve séparé de la nature,
donc du cosmos. Là-bas, le poème n’a pas cessé d’exprimer la connexion intime
de l’être avec la totalité de ce qui est. Penser le monde c’est toujours le
versifier. » (pp. 199-200). La Nouvelle Quinzaine littéraire Le dernier numéro (n° 1225),
paru le 1er avril, présente entre autres un dossier Boris Vian
(anniversaire du centenaire de sa naissance), une chronique de Jean Daive sur le livre Nathalie Sarraute d’Anne
Jefersson (Flammarion), une note de lecture de France Burghelle-Rey sur Le
Jour venu, récit de Jean-Michel Maulpoix (Mercure de France), une autre, par Isabelle Lévesque, au recueil Chant tacite d’Emmanuel
Laugier (Nous). Très touchant, par la double découverte qu’il nous
occasionne, l’article de Thierry Romagné sur le catalogue d’exposition
contenant des « inventions plastiques » du poète Ghérasim Luca (Tourbillons
d’été, Librairies Métamorphoses) : « son inventivité touche le livre lui-même qu’il transforme en
« livre-objet », en « livre-sculpture » (…) Ce sont des
propositions visuelles éblouissantes qui montrent dans le vêtement d’un Portrait de musicien de
François Clouet par exemple « la mort, la mort folle, la morphologie de
la méta, de la métamort, de la métamorphose ou la vie, la vie vit, la
vie-vive, la vivisection de la vie », comme il l’écrivait dans Héros-limite. » JANVIER-FEVRIER 2020 Philippe
Thireau, Melancholia. Editions Tinbad (annnonce : à paraître mi-février). Voir déjà deux notes de lecture datées du 5 février :
France Burghele-Ray (dans Recours au
poème) et Claude Minière (dans Poezibao). Hédi Bouraoui, Tunisie-Flash.
Poèmes. CMC
éditions (Québec), février 2020, 62 p., 12 $ (cmc@yorku.ca) « Du Nord au Sud et d’Est en
Ouest, de la fière et célèbre Dougga jusqu’à Sidi Boulifa, en passant par
Kairouan la Sainte, Sfax, Djerba et tant d’autres bourgades, l’auteur nous
offre une "calligraphie" poétique qui fait de ce périple un temps
de communion avec des scènes de vie touchantes, croquées avec une délicieuse
justesse où se mêlent beauté, authenticité, délicatesse, humour et
intelligence du cœur. » (Elisabeth Hammami) Claudine Bohi, L’Enfant de neige, illustré des
peintures d’Anne Slacik.
Éditions L’Herbe qui tremble, février 2020, 160 p., 15 €. Avec l’Enfant de neige, Claudine
Bohi clôt un cycle sur la création : la création poétique, qui met en
son centre la construction d’un langage, et la création de la vie, où l’enfant qui naît fait lui aussi naître un
langage. Pour la poète, mettre au monde et poésie sont intimement liés.
Lecture de France Burghelle Rey (Recours au
poème). Max Alhau, Les Mots en blanc. Éditions L’Herbe
qui tremble, janvier 2020, 140 p., 14 €. Les Mots en blanc marque une nouvelle étape dans la recherche de Max
Alhau. Les poèmes de ce marcheur ramassent le temps qui s’accroche à ses
semelles. Toute notre condition humaine s’y trouve saisie. Et si le poète a
vieilli, si les joies sont maintenant lointaines, si les mirages et non plus
la montagne font acte de présence, cet éphémère est malgré tout ce qui donne
le désir de durer. Dominique
Zinenberg, Des
nuances et des jours. Editions Unicité, janvier
2020 (56 p., 15 €) « Nous pensons que l’art de Dominique Zinenberg,
sa poétique, tient de cette performance : de dire les détails d’un jour
dans leurs nuances indépassables. […] Sa saison est bien personnelle et
bouleversante, par la capacité de la poète à redistribuer des perspectives,
plutôt qu’à garder, fixer, maintenir des instants et objets. Très proches de
ce que d’autres ont pu appeler « moments of being ». Sanda
Voïca (Préface) Laurence
BOUVET & Jean-Louis GUITARD, Anthologie
de l'intime. Editions Unicité, janvier 2020, 230
p., 18 € Cette
anthologie présente l’univers de trente-trois poètes contemporains et prétend
à l’intime sous toutes ses formes : l’amour, l’humour, la mort, la vieillesse,
l’enfance, le rêve, la maladie… et pourquoi pas le rire dont la
compréhension, et comme phénomène caractéristique de l’être humain, était si
chère à Bergson. Nous rendons un hommage particulier à Marie-Claire Bancquart
qui nous quittait au moment de la finalisation de l’Anthologie de l’intime.
Elle nous avait confié ses derniers poèmes en toute amitié. C’est avec une
vive émotion que nous les publions ici. (Laurence Bouvet) Maryline BERTONCINI, La
Noyée d'Onagawa. Jacques André éditeurs,
janvier 2020, 52 p., 12 € La femme de Yasuo Takamatsu a disparu, emportée par le tsunami qui
détruisit Fukushima. Yasuo prend des cours de plongée sous-marine pour la
retrouver. Ne souriez pas : depuis qu’Orphée descendit aux Enfers à la
recherche de son Eurydice, nous avons appris à reconnaître l’universalité de
certains drames intimes. La Noyée d’Onagawa nous fait voir, avec toute la
densité et la délicatesse du poème, l’enchaînement des événements terrifiants
qui bouleversèrent le Japon en 2011. Michèle Finck, Sur un piano de paille. Variations
Goldberg avec cri. Éditions Arfuyen, janvier 2020, 184 p., 16,5 € Nourrie de sa réflexion théorique sur la poésie contemporaine – et
notamment sur les œuvres d’Yves Bonnefoy et de Philippe Jaccottet –,
l’écriture de Michèle Finck n’en est, en effet, nullement tributaire. Bien au
contraire, liberté de ton, intensité de l’émotion et engagement personnel en
constituent les plus grandes qualités. Richard Taillefer, Où vont les rêves quand la nuit tombe ? Gros Textes, janvier 2020, 82
p., 7 €. Illustrations : Patrick Lipski « En fait, la grandeur est dans ce qui
existe entièrement hors de nous. Mais qui regarde bien voit loin. Sans
réfléchir, ni m’attarder, je me raccroche à cette réalité. Ni joyeux, ni
triste, si ce n’est satisfait de l’avoir croisée en chemin sans la
rechercher. » Rodica Draghincescu, L’adversaire
de soie et de cendres. Editions Caractères, janvier 2020, 116 pages, 2019. Le nouveau recueil de poèmes de Rodica Draghincescu est une anthologie
d’étymologies ontologiques. « Je dévore ce que j’aime. Dès que j’aime quelqu’un ou
quelque chose, j’ouvre la bouche. L’hypnose réussit et la proie y entre. (Le
perroquet s’est laissé baiser sur les ailes…Hélas, ses griffes ne l’ont pas
défendu). » Le déracinement – existentiel, géographique, politique et po(i)étique –
est le grand thème de la poésie de Rodica Draghincescu. (Heureusement)
condamnée à rester à jamais dans les limbes, on se fait une joie de la suivre
dans son Contre-espace : « Qui naît poète, jamais ne
guérit. » Raymond Magnant, Quand peinent les oiseaux. Éditions L’Harmattan (collection Poètes des cinq continents), janvier
2020, 108 p., 13 € Ce
recueil est une traversée de contrées intérieures. Comprendre le monde n'est
pas l'expliquer, c'est le baptiser, le proclamer réel. Seul ce que l'on
accepte change de sens, tant il est vrai que toute rencontre, tout regard est
d'abord confrontation avec une part encore insoupçonnée de nous-mêmes. Dominique Vital,
Le
bruit et la rumeur suivi de Lire l'Ire. Éditions L’Harmattan (collection
Poètes des cinq continents), janvier 2020, 168 p., 17 € « Comment
trouver le fil qui relie le visible à l'invisible, donner un sens à
l'incohérence d'un monde où le chaos règne en maître ? Nous en sommes tous
responsables ensemble et séparément. Les médias, les réseaux ne se contentent
plus de relayer les faits, l'enfer est pavé d'opinions et de "fake
news". Poursuivant son errance poétique, l'auteur souligne les raisons
qu'il a de s'indigner, de laisser libre cours à sa colère, fût-elle mauvaise
conseillère ». Josiane Garnier Hu Foo Tee. Eric Humbertclaude, Kelly Bhaglou, Delta
de l'ombre. Éditions L’Harmattan (collection
Accent tonique, janvier 2020, 52 p., 9 €) Éric Humbertclaude a avancé doucement, silencieusement, trente-trois
ans durant, pour écrire ses Essais en delta que clôt Delta de l'ombre, écrit
en collaboration avec Kelly Bhaglou. Une écriture à hauteur d'enfant, tout en
vitalité vulnérable et bienveillante. Née en 1986, Kelly Bhaglou exerce dans
le monde de la prévention santé. Sa coécriture de Delta de l'ombre est sa
première contribution littéraire. NOVEMBRE-DECEMBRE
2019 Le
chant du cygne. Anthologie 2020. Vingt ans de poésie contemporaine. Editions du cygne,
décembre 2019, 60 p., 10 € Ce recueil invite
cinquante auteurs, poètes pour la plupart, romanciers plus rarement, un
poème-texte pour chacun d’entre eux, représentant la diversité et la qualité
de la collection. Avec par ordre
d’apparition chronologique : Le Spectre, Roseline Davido, Gilles-Marie
Chenot, Otto Ganz, Marie-Gabrielle Montant, Sébastien Boussois, Jean-Paul
Gavard-Perret, Thomas Vinau, Denis Emorine, Werner Lambersy, Éric Allard,
Denise Borias, Isabelle Poncet-Rimaud, Denise Borias, Michel Joiret, Vincent
Motard-Avargues, Jean-Louis Micallef, Carole Carcillo Mesrobian, Philippe
Leuckx, Julien Estival, Jean-Jacques Marimbert, Gabriel Arnou-Laujeac,
Patricia Castex Menier, Katty Verny Dugelay, Karine Applanat Nicolet,
Florence Issac, Andreea-Maria Lemnaru, Dominique Zinenberg, Donia Berriri,
France Burghelle Rey, Didier Mény, François Teyssandier, Francis Candelier,
Dominique Boudou, Sara Bourre, Felix de Montety, Hervé Martin, Arnaud Le Vac,
Xavier Frandon, Ismaël Billy, Christophe Sanchez, Martin Wable, Michel
Bourçon, Francis Gonnet, Roger Gonnet, Gérard Glatt, Alison Gontier, Pascal
Perrot, Marielle Rachline, Sophie Brassart et Luminitza C. Tigirlas. Poésie
du monde. Anthologie 2020. Quinze ans de poésie d’ailleurs. Editions du cygne, décembre 2019, 60 p., 10 € Depuis près de quinze ans, nos collections «Poésie francophone» et «Poésie du monde» veulent rendre hommage aux poètes d’«ailleurs» écrivant en langue française ou étant traduit en langue française. Ce recueil invite cinquante poètes, et par ricochet dix traducteurs, un poème pour chacun d’entre eux (Liban, Québec, Haïti, Pologne, Romandie, Algérie, Bénin, États-Unis, Roumanie, Wallonie, Italie, Canada - hors Québec, Maroc, RD Congo, Grèce, Tunisie, Comores, Espagne, Bruxelles, Réunion, Flandre, Colombie, Mexique, Irak, Brésil, Islande, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Moldova, Bulgarie et Lettonie). Les cinquante poètes par ordre d’apparition chronologique : Nohad Salameh, Christophe Condello, Elvire Maurouard, Maggy De Coster, Aline Alterman, Anick Roschi, Djalila Dechache, Dominique Aguessy, Stella Vinitchi Radulescu, Hervé Fautré, Giovanni Dotoli, Marcel Peltier, Jad Hatem, Jean Botquin, Adelina Lenoir Cicaici, Kamal Benkirane, Julien Kilanga Musinde, Mélita Toka Karachaliou, Jalel El Gharbi, Mahamoud M’Saidie, Brahim Hadj Slimane, Mohamed El Jerroudi, Ali Chibani, Santiago Montobbio, Isabelle Fable, Murièle Modély, Werner Lambersy, Berta Lucía Estrada Estrada, Bella Clara Ventura, Constantin Abaluta, Saadi Bahri, Cyro de Mattos, Thor Stefansson, Dana Shishmanian, Flavia Cosma, Dorianne Laux, Ana Edith Tequextle, Viktoria Laurent-Skrabalova, Malika Halbaoui, Jean-Luc Proulx, Karoly Fellinger, András Petőcz, Miha Pintaric, Attila F. Balázs, Manolis Aligizakis, Judivan Vieira, Luminitza C. Tigirlas, Pentcho Slaveïkov, Imants Ziedonis et Salah Al Hamdani. Les dix traducteurs
par ordre d’apparition chronologique : Jean Dif, Maggy De Coster, Pedro
Vianna, Lucie Albertini, Hélène Cardona, Karoly Sandar Pallai, Georges
Kassai, Denitza Bantcheva, Anita Klavins et Denis Wetterwald. Eric Chassefière, Présence
du masque. Editions Sémaphore (collection
Arcane), décembre 2019, 88 p., 12 €. D’un de ses
précédents recueils, L’arbre de silence, paru en 2018 aux mêmes
éditions, un coup de cœur dans Francopolis de mars-avril
2019. Eric Chassefière, Le partage par la musique.
Plage musicale en Bangor. 496ème Encres Vives, décembre 2019, 16 p., 6,10 €. Ce recueil, composé au fil de ces journées dédiées à la musique,
exprime les émotions ressenties par l'auteur dans ce contexte exceptionnel
d'une immersion complète dans la pratique et l'écoute musicale, faite de
rencontres et de partage. Emmanuel HIRIART, Nés
d'un tombeau vide. Jacques André éditeurs, déécembre 2020, 76 p.,
13 € « Emmanuel Hiriart ne voyage ni en touriste
ni en historien (même s’il peut l’être de surcroît), mais en poète, si l’on
entend par là celui qui est, nous dit Wallace Stevens, "la transparence
du lieu où il se trouve". Celui qui, comme le corps christique, renaît
de ce tombeau vide du poème, dans la joie des choses renaissantes. savante
simplicité d’une écriture qui sait donner leur intensité de vie à des lieux
où l’Histoire "qui ne connaît que le dehors du monde" se fait
soudain présence habitée des choses les plus quotidiennes. » Jacques
Ancet Fabienne Moineaud, Essent’ciels. Interventions à Haute Voix,
décembre 2019, 60 p., 10 €. Poèmes entre ciel et
terre au cœur de nos émerveillements, les mots dont on tire son essence et sa
part d’âme, à la recherche de la lumière… « Quelle
aptitude/ A-t-on chaque jour/ A tenter de saisir/ La vertu du bonheur ? »
Monique W.
Labidoire, Voyelles bleues,
consonnes noires. Editions Alcyone (collection Surya), novembre
2019, 94 p., 20 € (édition à tirage
limité, entièrement numéroté, avec la reproduction d'une
encre de Silvaine Arabo). Après tant de poèmes recueillis avec
patience, Monique W. LABIDOIRE cherche toujours le comment et le pourquoi du
poème. Elle n'en abandonne pas pour autant le cœur palpitant des mots qui
appellent, peut-être plus fortement désormais, à un regard et une écoute,
ancrés dans un devenir espéré et une sagesse personnelle. « Ancrer son chant
», c'est le désir de participer au monde, de résister aux grandes marées
montantes du chaos et tout simplement être du monde, grâce au chant du poème.
Avec ce nouveau recueil de haute intensité, la poète construit une belle
approche du mystère de la création poétique. Marwan Hoss, Jours. Textes 1969-2019. Éditions Arfuyen, novembre 2019, 248 p., 18 € Après avoir dirigé
durant plusieurs années la prestigieuse Galerie de France, Marwan Hoss a créé
au début des années 80 sa propre galerie, qui s’est affirmée rapidement avec
des peintres comme Soulages, Zao Wou Ki, Zoran Music, Alechinski, Geneviève
Asse, Pincemin, etc. Marwan Hoss a peu écrit (Le Tireur isolé,
chez GLM, en 1971 et Messine où je passe, chez Fata
Morgana, en 1980, et quatre recueils parus au fil des années aux Éditions
Arfuyen : Le Retour de la neige en
1982, Absente retrouvée en 1991, Déchirures en
2003 et La Lumière du soir en 2014). Ce volume réunit
l’ensemble de ses textes avec de nombreux inédits sous le titre Jours,
textes 1969-2019, avec quatre lettres inédites de René Char. Stéphan CAUSSE, Boire
le temps. Jacques
André éditeurs, novembre 2020, 76 p., 13 € … Point d’amertume. Juste le constat lucide de la
disparition. Au milieu de cet imbroglio métaphysique : la vérité est absente,
pas la volupté. C’est pourquoi la lumière vespérale souvent, la lumière
aurorale parfois baignent la plupart des poèmes du recueil. Une invite à la
rêverie pour explorer le temps. Au fond, un poète est un astrophysicien,
comme lui amoureux de la matière noire et de la lueur des étoiles. Marguerite Filoche Chamon, Une femme parmi des milliers
d’autres. Editions du Net, novembre 2019, 208 p., 29 €. « Que
pour un instant / S’arrête le temps Sur ces quelques pages / Parsemées
d’images. / 2019 – 1930 = 89 ans déjà ! / Des cris retentissent / Des rires
surgissent / Le rêve et l’Amour / Sont présents toujours… » Véronique
Daine, Amoureusement la gueule. Dessins
d’Anne-Marie Finné. Editions L’Herbe qui tremble, octobre 2019, 63 p., 13 €. Une
suite de poèmes en prose qui tentent d’observer ce qui se passe dans le corps
quand on écrit ; le conflit sans merci entre le visage (cette
figure composée qu’on propose à autrui, sans quoi l’existence serait
invivable) et la gueule (cette « bouche d'ombre »
qui parle en soi). Écrire, ce qui s’appelle écrire, suppose un
état de disponibilité auquel on ne s’abandonne pas volontiers parce qu’il implique
un ébranlement, une dépossession dont on ne sort pas indemne. Pierre Dhainaut, Transferts
de souffles,
avec une postface d'Isabelle Lévesque.
Éditions L’Herbe qui tremble, octobre 2019, 276 p., 18 €. Transferts de souffles propose
sans retouches, en suivant la chronologie, un choix que Pierre Dhainaut a
établi de ses poèmes écrits entre 1960 et 1979, de Mon sommeil est un verger
d'embruns au Retour et le Chant,
parus dans des livres depuis longtemps épuisés. De ce qu’on appelle une
œuvre, mieux vaudrait dire : une vie, il s’est bien gardé d’interpréter
les traces ; il les a considérées comme les témoignages de naissances
successives ou d'approches, il n’en a dissimulé aucune. Quelques notes de lecture : Sabine Dewulf dans Poezibao ;
Lucien Wassselin dans Recours
au poème. |
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Créé le 1 mars 2002
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