AVRIL 2008
Aphorismes
par Aaron de Najran
-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- :
«Tout est là»
(Jules Renard)
Aphorismes
de
GÉRARD LARNAC
Juste pousser la ligne un peu plus,
comme ça, pour voir.
*
Ne cherche pas la source.
Sois la source.
*
La psychanalyse est un délire de
conformité, un rituel de soumission.
*
La question n’est pas de savoir comment
prendre plus, mais comment rendre plus.
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Les réponses nouvelles se sont
mises à exiger des questions qu’elles le soient aussi.
*
Donne du pouvoir à un homme bon
et honnête, tu découvriras un tyran.
*
Il y a les peuples qui savent encore
s’asseoir par terre et ceux qui ont quitté le sol. Les seconds
possèdent le pouvoir, les premiers ont le savoir profond des
choses.
*
La vérité ne réside
pas tant dans les signes que dans le cœur de celui qui est venu pour
les déchiffrer.
*
Souviens-toi de l’art du chaman.
Un chant pour faire tomber la pluie.
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Une forme sans forme qui
éviterait l’informe : écrire un tel livre.
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C’est dans la grogne des mots, leur
ronchonnaille, leur hésitation, leurs vacillement, leur honte,
même, que survient parfois, parfois, la parole qui sauve.
*
Ne rapporte rien. Liasse tout ça
dehors.
Simplement, de retour dans ta demeure, reste avec ce dehors.
Ne ferme pas ta porte.
*
Avoir faim, mais vraiment, de
littérature, c’est comme une envie de sexe dans une foule en
prière.
*
Une vérité n’existe que si
elle est ouverte à cette vérité plus vaste qui la
contient.
*
L’échec n’est rien tant que lui
succède l’envie féroce de recommencer.
*
D’une porte close savoir faire un radeau.
Voir son site : Poetaille
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APHORISMES
de JEAN
BAUDRILLARD
L’unijambiste qui mène une vie double, prenant son pied ailleurs.
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L’essence n’a jamais la chance de ressusciter, tandis que l’existence a
toujours la chance d’une existence seconde.
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L’or des profondeurs nourrit le chancre superficiel.
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On peut discuter avec celui qui sait, on peut discuter avec celui qui
ne sait pas, mais le Bouddha lui-même ne saurait discuter avec
celui qui croit savoir.
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Les scandales servent de tampax à la démocratie, quand
elle a ses règles et qu’il faut éponger
l’hémorragie.
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La possibilité pour le citoyen de se constituer une opinion
à partir de l’information est aussi nulle que celle de se
constituer un jugement esthétique à partir du
marché de l’art.
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Le pire quand on vous pille vos idées, c’est qu’on vous prend
pour une épave.
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Si les paroles stupides pouvaient laisser un déchet
matériel ! Quelle évidence de la bêtise
générale !
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La nature est miséricordieuse : quand la pulsion faiblit, elle y
remédie par la compulsion. Quand l’impulsion défaille,
elle y substitue la répulsion. Quand la passion s’efface, elle y
remédie par la compassion.
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L’objectif est toujours de retirer la nappe sans rien changer à
l’ordonnance de la table.
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Le paralytique sur sa chaise roulante incarne la réalité
virtuelle du mouvement.
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Raconter n’importe quoi à quelqu’un, c’est le transformer en
n’importe qui. C’est exactement le travail de l’information.
Fragments,
Galilée, 1995
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