DÉCEMBRE 2008
Aphorismes
par Aaron de Najran
-Prononcer vingt-cinq aphorismes par jour et ajouter- :
«Tout est là»
(Jules Renard)
Aphorismes
de GILLES HÉNAULT
Marcher à pas lents, c’est toujours
assez vite pour aller nulle part.
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Entends-tu la plainte des sentiers battus ?
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Le présent vient de loin, il n’est pas né d’hier.
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Certains chefs d’État ont voulu faire la bombe : c’est
catastrophique.
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La mort n’est que l’idée qu’on s’en fait.
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Toute habitude est une mauvaise habitude.
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De nos jours, rien n’est plus banal que l’originalité.
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Le poète aux mains nettes n’a pas de mains.
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Ce qui manque aux vagues, c’est la précision.
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La paresse est une grande vertu dans ce monde surmené.
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Pourquoi dit-on d’un sentiment égoïste que c’est de l’amour
propre ?
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Les lieux communs sont les plus fréquentés.
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In Graffitis et proses
diverses, Les Éditions Sémaphore, Montréal, 2007
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Aphorismes DE JEAN-MARC LA
FRENIÈRE
Comment un homme
qui a crié «maman» en arrive-t-il à tuer ?
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Il n’y a que pour l’homme que le temps
sert de mesure. L’éternité, pour lui, c’est remonter sa
montre.
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Ceux qui regardent en avant sans
regarder derrière ne voient pas plus loin que l’instant.
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Les gens ne vous jugent pas selon ce que
vous êtes mais selon ce qu’ils sont.
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On en arrive au point où tendre
la main à quelqu’un devient un geste délinquant.
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Si le sommeil est mon père, le
rêve est-il ma mère ? Je dors comme un enfant qui
tète.
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Il y a des imbéciles dans chaque
file d’attente mais l’espoir les sauve.
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Aucune morale ne peut naître dans
le confort ni de poésie dans le profit.
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Si les oiseaux savaient compter, ils ne
chanteraient plus.
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Avant d’écrire, il faut d’abord
apprendre à lire, se souvenir des mots mais oublier les phrases.
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À force d’enfoncer des portes
ouvertes, il est sorti de sa vie comme on sort de ses gonds.
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Quelle connerie l’éthanol ! On
affame les hommes pour nourrir les autos.
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