Tu te surprends
à guetter la voix.
D'elle tu as
gardé
dans ton argile
des vibrations des
résonances
qui te caressent encore.
Les jours ont perdu
parfums et couleurs
jusqu'à leur nom.
Le vent se traîne
sur l'ombre rougie
le souffle cherche les voiles
et la carène,
toi tu refuses de
lâcher prise.
Voici la sente nue
où tu scandais par ton pas
un bout de poème,
l'harmonique lente
de quelques vers impérieux.
Derrière la brume,
le quotidien
dont tu t'ébrouais
avec insolence.
Derrière la brume,
tes songes rocailleux
tes mots tendres
que tu t'efforçais de nouer
à mains nues.
Mais qui retient le vent ?
Il est bien tard
pour jouer avec ton ombre
pour narguer les Parques.
Tu n'as pas fini de bâtir.
Tu t'es trop attardé
au débarcadère à espérer
ce qui ne vient jamais,
cet absolu qui en brûla
bien d'autres.
Il est bien tard
pour apaiser tes grands tumultes
pour te hausser encore
plus loin que le vertige.
Déjà le chant nostalgique
annonce l'estuaire
et ton inquiétude grandit
d'être si près
du nautonier aveugle.
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