de Catrine Godin sélection
octobre 2003
Elle se présente
à vous
de souffles
nos respirations frémissent sur le pas
de l'oeil un lac se répand
et brûle à l'ombre d'un soupir
appuyé de vastes flancs
ton continent rêve l'ailleurs
tu prétends ma côte sans vie
mais entre obliger et affamer
qu'as-tu choisi si j'ouvre ma main
j'offre le trait fluide du coeur
ta pupille me retient serrée en sa paume
j'ai la douceur étouffée
entre nos cathédrales nues
leurs pulsations s'exaltent
sur la ligne des caractères et sacrifient
au nid tendre les murmures
tu dis
que mon fil de voix vient recoudre
le sens du bien au mal
tu dis
tu portes la marque de David
au centre exact de ton front
*
de sel
j'ai menti l'hier
sur un tapis à fleur de plaies
il me couvrait de motifs en corolles
comme une vigne avale le roc
j'ai trahi demain
en me cachant le visage en ta paume
les motifs noués à mes chevilles
sont des algues qui bercent les noyés
j'ai oublié le geste liquide
pour ouvrir un chemin sans fosse
je t'appelle tendue de tous mes pôles
j'aspire ton odeur d'océan
pourtant une barre m'oblige
à taire en travers de gorge
le même poids d'épaules en cage
ma fourrure pleure ta neige venue des mers
ma Sibérie, ma steppe vivante
entends-tu le sang rugir
sous le noir de mes lèvres
une griffure se souvient
de ta rumeur de sel
*
de cendre
même la suie porte ton regard
et l'oblong dessein des fleurs en fruit
sourit à l'ange au bout de toi
l'or se meurt pour ta voix
quand une mer de tresses glisse
et m'entoure du songe de tes parfums
un reste de souillure crie ton ombre
et trace les traits du silence
au lit de ma mémoire
du centre de moi
du centre qui n'est qu'à moi seule
j'aurai étreint l'os de ta mort comme le mien
l'étang noir salit mes iris
au mitan incertains des visions
est-il une aube qui porte mon nom ?
*
Commentaire en Poésie de Patrick Packwood
la vraie couleur
(parce que je suis un ange)
âpreté des paroles qui souffrent
en souffles secs
charriant le sel de la vie
à travers les nuages de l'histoire en cendre
un cri qui n'aurait jamais dû être
vient du versant noir de la colère
dans un écho cosmique
il fait vibrer le froid du vide
entre les objets célestes
il abolit les lois de la nature
la gravité de l'oppression
et rapproche ces corps
et les corps qui y habitent
et les âmes qu'ils abritent
les astres explosent
nient le zéro absolu
livrent leur véritable chaleur
dessinent un aperçu de la vraie couleur
les fonctions organiques
si laides dans la violence
si viles crachées à la figure
bouclent à l'infini
alimentent la vie
la survie ne sera plus inquiète
le cerveau les nerfs le sang les muscles les os
libérés
pourront diriger les doigts
vers une caresse
elle apparaît blanche
dans le rayonnement de sa quête
de douceur et de tendresse
pour elle et pour l'univers
----- > suite de quatres poèmes 2010
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