de Franck Peyrou, sélection
juillet 2003
Il se présente
à vous.
les mots alentour passent sous mes pieds
je n’ai rien à répondre
les regards alentour fuient mes visions
je n’ai rien à voir
ne vois-tu pas que la neige a envahi la terre
n’entends-tu pas le cri profond
les morts sont toujours là sous nos semelles
dans la lucarne du désespoir
alimentés par le dédain et l’indifférence
du nombre
la source n’est pas assez abondante
elle occupe mes veines et réclame un peu de lumière
pourtant je la contiendrai une fois de plus
le halo bleu n’est pas encore visible
le chant de la terre n’est pas assez doux*
le ciel n’est pas prêt
un
coin de lumière par-dessus le lac des journées
tristes
une marque faite à la craie dans un ciel
d’indifférence
un parapluie découpant un chemin d’angoisse
sur le fil de la vie quand elle ne réside pas dans la
vie
un sourire englobant une maison tout entière
un regard tendu vers un point du temps puissant comme
une éternité
un soleil de fraîcheur d’automne de celles qui ne
glacent pas
mais fouettent les herbes de la peau les réchauffent
en les révélant à elles-mêmes
un silence issu du vacarme alentour comme pour apaiser
ou dynamiser l’équilibre rompu
un cri de peinture sur les lèvres closes qui ne dit
plus que toutes les phrases
une avalanche de livres pour retourner au silence
essentiel
plein
empli des bruits du monde
enfin toi
présente au centre de cette sculpture d’encre
régnant sur ce royaume d’amour que j’invente
afin que ton chemin s’illumine d’or et de lumière
*
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