Frédéric Latarsa ... suite de 5 textes
pour la sélection mai 2010
il se
présente à vous.
JOUR DE PLUIE
J’aurais voulu
ce jour-là
me jeter dans les ronces
et sentir l’âpre caresse de leurs ongles le long de mon corps mis à nu
par les sarcasmes des arbres,
et crier au monde entier mon amertume,
et laisser l’argile noire des fatigues
boire mon sang,
boire ma voix.
Dire la nuit
une fois de plus
aux lucioles vaquant sur la paupière mi-close du crépuscule
comme des milliers d’yeux vagabonds ne sachant plus où trouver
la
sortie
de secours dans ce désert de lumière qu’alignent nos réverbères de métal,
froids contre mes lèvres
collées par le givre au silence des mots qui sans cesse
dissèquent et
répètent
encore la même anatomie du ciel bleu,
les mêmes dérélictions.
Dire la nuit,
comme une sœur consolatrice me berçant dans ses bras,
dire la nuit et le feu des chardons aux creux de mes mains percluses
d’avoir
trop voulu retenir les nuées,
mais il n’y avait que moi sous les branches
et personne à qui confier l’orage.
( suite RÊVE INTEMPOREL ) ----- >
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