Claude Pech sélection
décembre 2003
Il se présente à
vous.
Avant, sur la poussière, il y avait des traces de pas
qui étaient comme des ronds de lumière.
C'était le printemps qui secouait la rosée de ses ailes
sur les prés scellés de fleurs blanches.
C'était l'été qui roulait les plaines dans un océan
de blondeur, qui battait le blé sur l'aire et se rafraîchissait
dans les ruisseaux.
C'était l'automne et les dernières débauches d'une
terre trop mûre dans la rouille généreuse des forêts.
Aujourd'hui, sur la poussière, les traces de pas ont des cernes
boueux. C'est la quatrième saison, l'hiver que l'on a oublié
de réchauffer au coin du feu.
La brume s'est levée dont l'ouate estompe les haies, emmêle
les chemins et ne parvient pas à adoucir la moindre plaie.
La bise givre les lèvres et engourdit les doigts : il n'y a plus
ni baisers ni caresses.
Aujourd'hui, c'est l'hiver : nulle part ne chante la grive ni ne monte
au zénith l'alouette.
Mais peut-être reste-t-il encore des traces de pas sur la lune
?
***
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