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Michel  Henric-Coll (Pikkabu)  sélection mars 2005

Valencia, en Espagne , il se présente à vous


METALEPSE

Ils eurent leurs derniers mots. Elle emmena avec elle les enfants. Il se fit poète. Ces derniers mots perdus, ils les recolla, leur chercha des parents, des amis pour les accompagner, les laissa converser entre eux, s'expliquer dans des vers qu'il se contentait d'organiser. Bien au-delà des terminaisons, il apprit à faire rimer les émotions, à embrasser féminines et masculines - tiens, une nouveauté - à s'apostropher dans ses strophes, à aller plus loin que les césures qui avaient marqué ses frontières durant toutes ces années d'incommunication.

Elle découvrit ses poèmes, au hasard des bouquinistes où elle cherchait, elle aussi, d'autres mots pour caresser ses maux. Elle pleura.

Quand les enfants revinrent, un arc-en-ciel inonda la maison de couleurs infinies que personne encore n'y avait jamais vu. Eux se tenant par la main, laissaient les rires et la gaîté des gamins laver le papier peint des murs qui s’effondraient.


*VERSION ESPAGNOLE

METALEPSIS

Tuvieron sus últimas palabras. Se llevó con ella a los niños. Él se hizo poeta. Estas últimas palabras rotas, las recogió, las volvió a pegar, les buscó familiares y amigos para hacerles compañía, las dejó conversar entre sí, aclararse en versos que él sólo procuraba organizar.

Más allá de las terminaciones, aprendió a rimar las emociones, a abrazarlas en femeninas y masculinas - ¡qué novedad! – a apostrofarse en sus estrofas, a sobrepasar las cesuras que habían marcado sus fronteras en tantos años de incomunicación.

 Vagabundeando en las tiendas de libros donde acostumbrada buscar palabras ungüentos para los moratones del alma, ella descubrió sus poemas. Lloró.

Cuando volvieron los niños, un arco iris inundaba la casa con colores infinitos que nadie, nunca, había visto allí. Ellos dos, cogidos de la mano, dejaban las risas y la alegría lavar el papel pintado de las paredes que se derrumbaban.

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Créé le 1 mars 2002

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