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Notre librairie
compte plus de 150 auteurs. Nous vous invitons
à venir la visiter.
Vous y trouverez des poètes, des nouvellistes et romanciers, des auteurs
de pièces de théatre, hommes et femmes, connus et inconnus, venus des
cinq continents. Vous pouvez, vous aussi, en faire partie en nous
proposant un texte.
Dans notre Salon de lecture,
honneur ce mois-ci à Yann
L. De Suisse, il nous propose ses textes et ses photos, comme autant
de baisers à lire et à voir.
"Auteur-jeunesse"
par Laurence de Sainte Maréville |
Présentation des textes
de la SÉLECTION DE DÉCEMBRE
2004
n*21
Par
Stéphane
Méliade
Nous saluons chaleureusement, ce mois, l'arrivée de Cécile
Guivarch et Teri Alves dans notre équipe.
La nouvelle Elle
, de Patricia Girod, vous est spécialement
présentée par Gertrude Millaire et Cécile Guivarch.
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Francopolis : sélection
de décembre 2004
Ces deux frères qui se parlent la
nuit
"Je pensais souvent à une ville lointaine,
quelque part dans le monde. Là, il y avait une autre maison où vivaient
mes vrais parents - une petite maison modeste mais accueillante. Et là, tout
le monde arrivait à communiquer naturellement, à se dire les uns aux
autres ce qu'ils ressentaient".
- Haruki Murakami, extrait de "Les amants du Spoutnik".
C'est le soir dans la maison, tout le monde dort déjà sauf nous
deux, les deux frères des deux faces du monde, réunis pour la nuit
dans la même chambre. Alors, le coeur d'en face, l'intime des antipodes, le
souffle inverse posé en équilibre exact sur le notre nous dit cette
phrase et ouvre un cahier qu'il a ramené. Il ne dit pas de où, il ne
dit pas "de là-bas".
Dans ce cahier sont inscrites onze étapes. Onze signatures. Onze voix.
Une équipe de foot, qui joue contre quoi ? Peut-être contre les seules
ombres réellement obscures qui existent : celles où ne se dessine aucun
visage en creux.
Car les ombres des onze auteurs-dont plus de la moitié sont entièrement
nouveaux dans Francopolis -que nous allons vous présenter sont, elles, pleines,
expressives, sonores. Elles sont gorgées de visages, de voix et de regards.
*********
"Mâ, duc de Lou, ne pouvant consommer sa victoire,
donna ordre au soleil de remonter jusqu'au sommet du Ciel."
Le début de l''Ordre au soleil" de Victor Segalen
pourrait servir d'exergue à la nouvelle de notre premier auteur, Sandra
Lillo "Il
n'y aura pas d'hiver après l'été", "une coquille frêle et dure à la fois, modelée
année après année par le silence".(Laurence
de Sainte Maréville).
Ella est quelque part avec son petit garçon. Nulle part. Dans un lieu qui
ne signifie rien pour elle, où aucun arbre n'enroulera ses racines autour
de ses racines à elle pour l'entraîner vers le fond de la terre.
Elle sait et c'est suffisant, elle ne fera pas comme si
elle ne savait pas (...)une vitre transparente s'est glissée entre elle et
le monde, ils ne la voient pas.
Femme qui se veut invisible pour quelques jours, pour pouvoir se regarder, et laver
son corps et son esprit. On s'est servi des deux lorsqu'elle était enfant.
elle entra dans une eau tellement chaude que sa peau devint
tout de suite rouge. Elle avait un besoin convulsif d'être propre, de se sentir
propre.
Elle appelle l'invisible pour lui demander asile et Juliette Schweisguth lui offre
cette lecture :
"je trouve très beau ce qu'elle dit du monde invisible,
et quelque
part c'est comme si l'écrit soulève un silence, soulève le secret
même sans être dit, l'invisible, l'écrit, la note au fond de nous
permet tout de même de vivre "
Dans "la solitude anxieuse d'une mère qui a peur
de
reproduire chez son enfant ce qu'elle a subi elle-même." (Yves Heurté), dans
"ce silence qui est aussi un acte de langage"
(Isabelle Servant), dans cette ombre "meublée
de trop de conversation intérieure" (Gertrude
Millaire), Ella va pourtant puiser la force de pouvoir peut-être en
venir à pouvoir serrer son petit garçon contre elle, sans avoir peur
d'être mal et de faire mal et peut-être que pour de bon, pour de vrai,
cette fois
il n'y aura pas d'hiver après l'été
*
Pour lire Entretien
avec un sniper la nouvelle de Lazlo
X, il faut d'abord lever les yeux et vérifier si personne n'est caché
sur le toit, derrière la fenêtre, à l'angle du mur. Voici un
texte qu'il faut lire à l'abri. Mais comment être à l'abri de
soi ?
Nos civilisations sont mortelles, au sens où une maladie peut être mortelle.
Les champs de bataille se déplacent de plus en plus dans notre direction.
La ligne de front passe désormais au milieu de notre canapé comme elle
passe dans notre propre esprit. Et nous disons à l'autre :
je vous ai bien regardé et je sais où il faudrait
que je vous frappe
comme l'explique le sniper à celui qui l'interviewe.
Le sniper sait quels sont vos points faibles, il sait où votre matière
et votre esprit vont céder. Il connaît les rues de votre ville. C'est
la sienne aussi. Il connaît votre corps. Il jure que ce n'est pas le sien.
Il n'est pas dévoré de haine ou de rage. Cela embuerait sa lunette
et rendrait sa visée floue. Il en vient seulement à acquérir
un sentiment de mépris qu'il ne sait pas vraiment
définir...
envers la fragilité des autres.
Lui même a besoin d'un autre regard qui l'observe, d'une autre lunette braquée
sur lui, celle du narrateur qui réalise l'entretien. Cet autre regard est
fondamental pour entrer dans le texte, chacun des deux personnages est d'importance
égale. Peut-être Yves Heurté nous donne une des clés du texte lorsqu'il écrit
"À plusieurs reprises on a l'impression qu'on pourrait
inverser les rôles".
Qui serons-nous, si... Serons-nous le sniper ? Serons nous celui qui l'interviewe,
bien plus tard ? Serons nous cette femme qui passait dans la rue ?
elle a crevé pendant toute la nuit, parce que je
l'ai entendue pleurer de temps en temps, quoi...
Tout au long de ce texte, Isabelle Servant admire "le soin avec lequel on nous explique comment le sniper arrive à
survivre, parce que, tout étonné, il arrive encore à ressentir
quelque chose".
Et lorsqu'on se pose la question du pourquoi, il se pourrait que Primo
Levi donne la seule réponse exacte dans "Si c'est un homme"
: Hier ist kein warum. Ici, il n'y a pas de pourquoi.
Il faut seulement
faire de cette rue un lieu de terreur. Que les gens
meurent d'y poser le pied, sans qu'il aie même à
tirer un coup de feu
Comme l'explique Teri Alves "c'est
tout un aspect de
notre siècle naissant que le narrateur expose".
En lisant Lazlo X, je pense un peu au recueil de nouvelles
de Pierre Bordage "Nouvelle Vie ™".
Et cela ne se passe ni à Sarajevo, ni à Beyrouth mais...
*
Quelle réponse aux âmes vitrifiées décrites par Lazlo
X ?
La passion. C'est Julie Portalis qui
vient nous l'insuffler. Nous l'accueillons,elle aussi, pour la première fois
parmi nos auteurs. Elle a seize ans, et a écrit ces deux nouvellesn Blanche
et Tango
à quinze.
Il restait un vieux savon creusé et il sentait bon,
et puis j'ai mis l'eau un peu chaude pour sentir ma peau brûler sous le jet.
Thomas dormait sur le clic-clac quand je suis sortie, il avait de la lumière
plein le visage, ça se délimitait au bord de son oreille gauche et
de sa lèvre, c'était amusant à voir, on aurait dit que l'ombre
et la lumière avaient été collées.
Chez elle, les choses sont où elles sont, elles sont vivantes et dignes d'être
regardées. Cela me rappelle l'auteure japonaise Yoko
Ogawa dans sa nouvelle "Faufilage d'un coeur"
quand elle écrit :
"Le jour de placer pour la première fois le
coeur dans son sac arriva".
"Elle transpire cette passion au travers des mots et de
l'odeur de la mer et du début à la fin sans relâche"
exulte Cécile Guivarch, après avoir lu
Blanche. Écriture qui "nous
conduit loin de nos ignorances" (Philippe Vallet)
"Des expressions simplement vraies. Des sensations plein
fouet". Après avoir lu Tango,
la seconde nouvelle, Laurence de Sainte Maréville
semble avoir passé un long moment à la proue d'un bateau balayé
par les vagues.
"Elle me fait beaucoup penser à Claire
Legendre, dans les premiers chapitres du roman "Matricule" ou chaque rayon
de soleil
d'automne niçois est si bien décrit qu'il vous atteint"
remarque Isabelle Servant.
Après le monde chauve du sniper, un mouvement de cheveux abondants et désordonnés,
un baume d'épices. D'épices, car il ne s'agit en aucun cas d'une lumière
tranquille. Il y a de la fièvre, il y a du cri et la présence tapie
d'un animal intérieur toujours prêt à bondir, d'un enfant porté
en soi, qui va se mettre à chanter où à pleurer, à n'importe
quel moment.
Maintenant. Avec ces nouvelles
"à lire d'un coup sans reprendre son souffle
juste pour voir si on est capable" écrit Philippe
Vallet.
Mais dans Tango, Julie
Portalis elle même lui répond :
"J'aimerais te dire de ne pas oublier de respirer.
C'est important."
*
Si vous embrassez ce crapaud, il se transformera en prince, dit le conte. Mais
il pourrait être assez périlleux d'embrasser le crapaud des profondeurs
de John Irving, en exergue de The
Under Toad , poème de Suzanne
Aigrain, que nous accueillons pour la deuxième fois.
J'ai recousu le jour à tout petits points.
Il pendait accablé de dérisoire
par un complot d'ogres retranchés
Le monde selon Suzanne est un monde où les images, les mots et les rythmes
respirent de manière à ce que
"le lecteur puisse se dire : "tiens tiens, moi aussi"
(Yves Heurté)
Ce texteest aussi "un autre procédé de la
mémoire, pas de réminiscence, il est dans le présent",
nous confie Juliette Schweisguth.
"Confier" est bien le verbe adéquat. Suzanne
Aigrain semble nous parler tout au long du poème et son adresse de
la fin rend cette sensation plus intense encore :
puis je viendrai te réveiller
Comme l'écrit Catrine Godin "il
y a quelque chose qui vit ici".
Dans le second poème Brin
par brin,
"Ça pourrait être moi cet enfant qui attend
son bus et cherche à savoir le numéro sous la pluie" reconnaît
Isabelle Servant.
j'avais sept ans ou huit,
un imperméable de princesse - caoutchouc tout puissant,
mieux vaut parfois rester grenouille...
"Petites flaques d'eau tendre vie" s'émeut
Laurence de Sainte-Maréville.
L'auteur semble avoir recueilli un certain élan d'identification et, pour
beaucoup de nos membres, en parlant d'elle, elle parle au lecteur de lui-même,
en digne fille d'André Breton, quand il dit "L'amour, c'est quand on rencontre quelqu'un qui vous donne de
vos nouvelles"
*
"Un poème qui crée un monde à
hauteur d'enfant" se réjouit Juliette Schweisguth
en lisant "Nos
insupportables racines".
David de Tautavel,
pour sa première publication ici semble avoir invité le microcosme
et le macrocosme au même bal. L'enfant n'est peut-être pas seulement
humain, il est peut-être également l'enfance de tout le règne
vivant.
Laurence de Sainte-Maréville réagit ainsi
" : "j'ai des bras qui s'incrustent dans mes pensées",
face à ce même premier texte.
Et Juliette Schweisguth
à nouveau : "j'aime beaucoup la manière
qu'a l'auteur de tout mêler, tout le vivant, vivant de l'humain, vivant des
éléments et des "visions" ou souvenirs qui sont comme des
initiations"
tout n'était qu'élans préhistoriques,
offrandes immaculées et
géologiques, fossilisations sensuelles, naufrages spirituels
semble lui répondre en écho David de
Tautavel, dans son deuxième texte
"Rien
que le vent où les arbres".
*
"ce poète est trop direct à mon goût",
Cécile Guivarch nous en prévient, les
maëlstroms et tsunamis habituels de Rachid
Dziri sont bien au rendez-vous dans son
poème.
je serai l'envers de ton rire
l'éclat du chant dont regorge ton coeur
je serai la tourmente au creux de l'erreur
à mi chemin
"tandem mots/mort entre lesquels passe parfois
comme un rayon fugitif de lumière, comme un éclat de vie"
(Yves Heurté)
Cécile Guivarch, encore, lit en cet auteur des
échos de Christian Prigent, qui écrit
dans "L'âme"
moi je suis
l'informe la couleur je
coule dans le sans bord
*
"J'aime ce sentiment d'avoir la nature , l'univers
en soi est-ce qu'on appelle
parfois le sentiment océanique ? "
Je me dissimule dans l'ombre derrière le rideau rouge,
je regarde la scène, le
violoncelle toujours aussi nu
Comme si elle voulait le prendre dans ses bras, Hèlène
Soris épouse ainsi cet extrait d'Emeraude,
le poème d'Emma Reva,
qui publie pour la première fois chez nous. "Un
bloc,une note pour tous" (Philippe Vallet).Un
poème tellement paroxystique que Laurence de Sainte
Maréville souhaiterait le voir "encore un
peu plus écorché dans son expression"
Même si "on sent une cicatrice latente, l'imminence
d'une plaie" (Teri Alves), le mouvement
du texte est sensuel.
"Ce poème érotique me va tout à fait
avec son imagerie pêchée en pleine vie", s'émeut
Yves Heurté, peut-être après avoir
lu ce passage
Tu poses tes lèvres sur ce ventre qui a tant clamé
sa liberté première
Tu poses tes lèvres
Je fonds dans un creux de sable, une eau limpide et cruelle
Je ne m'en remettrai pas.
*
On ne se remet pas toujours facilement non plus des textes du québécois
Maxime Catellier.
Gore.
un genre, un texte "où chaque mot alimente le prochain"
(Gertrude Millaire), un texte par endroits fabuleusement défloré (Catrine
Godin), alors qu'Hélène Soris reconnaît
"avoir besoin d'une initiation."
Voilà une insécurité rassurante. Dans ce texte, coule donc,
comme le dit lui même l'auteur
du lait rouge.
on dit territoire lentement comme si des idées
tenaient le mot Socle
les cheveux de vert paressent crachent de petites chairs
lentes trouées centenaires
à bas le corps
"L'auteur prend des risques, où le parfois bancal
participe d'une harmonie d'ensemble. Une voix se laisse entendre, d'une noirceur
à clamer."
On sent que Teri Alves,
dans ce commentaire, épouse la collision du texte.où coulent à
flots les larmes jouies
*
Je suis un rêve et je viens me poser sur toi
Comme une araignée d'eau
N'allez pas croire pour autant que les textes de Stan
sont légers comme des bulles de noyé à la surface d'une
rivière. Ils témoignent simplement que Le
rêve existe. Il le dira même une
deuxième fois, une fois par oeil, oreille ou main, sans doute. Le
regard de Stan contient Un
milliard de paysages.
Ce que je préfère ce sont vos deux seins
majestueux
En tenir le bout entre l'index et le majeur, exactement
Et sentir la chaleur comme s'il me semblait mourir
"là ,son rêve il le palpe",
sourit Gertrude Millaire. "Monsieur
est poète", écrit Yves Heurté,
un peu sur le même ton qu'Alain Bashung quand
il chante "Madame Rêve". Et
c'est vrai qu'en rêvant, Monsieur semble écrire en filigrane sous chacun
de ses textes, le "J'ai plus de souvenirs que si
j'avais mille ans" de Charles
Baudelaire.
*
Pour elle.
Ces mots de Carl Magnan
sont autant une offrande qu'un titre.
Pour elle nous
Devons devenir la bête
pour la terrasser
Une fois le ruban dénoué et le paquet-cadeau ouvert, on dirait bien
que c'est un labyrinthe que cet auteur québécois vient en fait d'offrir.
Se révéler fort et fragile, massif et frêle, taureau et libellule,
et cheminer dans ses replis, face à l'image de ce qu'il faut et ne faut pas
être. "Regarder l'homme en face" (Hélène Soris).Pour
elle, vraiment ? "le piège des sentiments humains....quoi!"
(Gertrude Millaire). "une
émotion naît avec le détour, avec une certaine originalité
de l'expression, des moyens cherchés pour toucher" (Isabelle
Servant).
*
J'ai eu envie de clore cette présentation par Arnaud
Delcorte. Non que cet auteur belge soit
celui que j'apprécie le moins, très loin de là, même,
mais justement parce que j'avais envie de sortir par ses textes, et que la porte
qui mène dehors, vers le mois suivant et vers 2005, soit faite de son bois.
bouquet de poussière
ou larmes de métal brûlant
"J'aime beaucoup et ce
n'est pas sans me rappeler "les larmes des fusils tuent" de la nouvelle
"Entretien avec un Sniper" écrit
Juliette Schweiguth à propos de Trois
tableaux de la guerre
Manhattan, Atocha. Jénine. Ramallah. Fallujah. Beslan. Kiev. Combien de
prospectus d'images et de mots ont été lâchés sur nous
? Comme un Hiroshima lent et indolore où la victime est notre discernement.
Verrons-nous un jour le vrai générique de ce film, avec ses véritables
artisans, metteurs en scène, monteurs, chargés de relations publiques,
tous les spins doctors du monde, qui prennent notre peur pour femme et lui
font des enfants ?
"Il n'y a de fatalité dans l'histoire que
celle que nous y mettons" dira le fantôme
d'Albert Camus, samplé en jingle chez Ardisson, pendant que nous continuerons
à laisser régner l'orgueil dans l'habitacle
confus du corps, comme écrit dans le second texteLa
guerre II , très différent du premier.
Les arbres à rêves prolongent leurs racines
Sous les pieds nus des hommes
"Magnifique et
la métaphore de l'arbre qui serait en nous prêt à grandir à
donner ses fruits me plait beaucoup",
admire Catrine Godin, au sujet du troisième texteRédemption
: le songe de l'arbre. "Un poème qui aurait
pu être écrit à l'époque du surréalisme (le concept
d'arbres à rêves, s'inscrit d'ailleurs dans la tradition surréaliste).
Ce texte se lit comme se déroule un songe, le réel se lie à
l'impalpable" (Teri Alves)
Et le dernier texte au beau titre, La
route au-delà des tombes, , dans ces vers
on préparera les linceuls
de fleurs et de mots d'enfants
d'enfant la fragilité du mouvement
d'enfant la légèreté des espoirs
à renaître
donne à Juliette Schwisguth l'occasion de
nous donner un commentaire aussi fort que le texte : "je
trouve très beau ce moment comme un souffle, une grâce avec ces rejets
et ces sonorités qui le parcourent, j'aime cet espace entre les fleurs la
fragilité et la légèreté qui
scande l'enfance à renaître, scande l'espoir au-delà des tombes".
Le sein de Janet Jackson foudroie la Bible Belt. Cachez-moi ce sang que je ne
saurais voir. À la télévision, les publicités pour les
tampons montrent des règles bleues. Oussama produit le meilleur spot de la
campagne de George W.Bush. Mais il restera toujours un enfant pour dessiner le monde
et nous construire contre et même avec tout cela, un fragile rempart de lumière.
Ou un frère d'en face pour nous parler la nuit et nous annoncer, comme Richard Brautigan, cette grande nouvelle :
"Il y a une heure de ça, dans le jardin de derrière
chez moi, s'est produite la plus petite tempête de neige jamais recensée.
Elle a dû faire dans les deux flocons".
Le 1er décembre 2004,
Stéphane
Méliade pour
le
comité de Francopolis
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